Les membres de l’équipe de Woogma, société montoise positionnée sur le conseil en “guidance stratégique” et développement de logiciels, constituée début 2021, sont issus, dans leur grande majorité, de xFive pour laquelle ils ont opéré pendant plus ou moins longtemps (et continuent d’opérer) dans des configurations diverses – fondateur, membre de l’équipe de consultance, chef de projet, développeur indépendant…
Ce commun dénominateur n’a d’ailleurs rien de surprenant puisque Woogma est une émanation de xFive, le résultat d’une mise sur orbite indépendante que ses fondateurs justifient comme suit: xFive s’est positionnée sur le terrain du conseil en innovation – mécanique, industrielle, opérationnelle…. La société a ainsi été amenée au fil du temps à intervenir à la fois sur des projets d’innovation et de transformation numérique, tous secteurs confondus. “Même si ces deux axes sont complémentaires, la nécessité, dans certains cas, d’y ajouter la dimension développement personnalisé de processus ou de logiciels venait compliquer la chose. L’innovation, en soi, est déjà une pratique complexe”, explique par exemple Frédéric Lemans, bio-ingénieur de formation, devenu consultant pour xFive. D’autant plus complexe que xFive ne s’autorise quasiment aucune exception de domaine où intervenir…
La décision a donc été prise de scinder ces deux composantes: le conseil en innovation resterait du ressort de xFive, la dimension “transformation numérique” était donnée en dot à la nouvelle Woogma. “Ce qui nous permettait aussi de nous adresser à d’autres cibles”.
Approche systémique et pragmatisme
Des consultant en transformation, il s’en trouve. Et de plus en plus. Comment pourrait-il en être autrement alors que ce terme de “transformation numérique” est devenu un buzzword tenace, le crédo et l’indispensable sésame qui doit se retrouver dans tous les discours et stratégies.
Impossible de participer à une conférence, de consulter l’un ou l’autre site, blog ou source d’informations sans rencontrer ce “mot d’ordre”.
Comment Woogma entend-elle dès lors se différencier, sortir son épingle de la pelote? Deux vocables reviennent comme des leitmotivs dans son positionnement: approche systémique d’une problématique ou d’un projet et pragmatisme – quitte a miser sur la low tech ou en tout cas la lower tech, en faisant fi des sirènes du toujours plus techno de pointe si la situation ne le requiert pas. Autrement dit? “Partir de choses simples. Privilégier la démarche agile.” Dixit Stéphane Badts. Ou comme l’exprime autrement son collègue Frédéric Lemans: “ne pas faire du développement pour le développement. Woogma a pour principe premier d’aider avant tout à développer un concept, une idée.”
L’équipe Woogma. De g. à dr.: Thomas D’Hollander, Frédéric Lemans, Axel Neveux, Stéphane Badts, Nathan Pire.
Ses interlocuteurs au sein des sociétés (futures) clientes sont généralement “des personnes qui savent déjà quel type de fonctionnalités elles désirent, qui ont identifié le périmètre d’objectif à atteindre, mais sans avoir des connaissances pointues sur la manière de le mettre en oeuvre.”
En raison du type d’approche évoquée ci-dessus, la demande ne sera par contre pas prise pour argent comptant. “Nous les amenons systématiquement à réfléchir à ce qu’ils veulent réellement faire. Notre rôle est de les challenger.”
En amont de toute acceptation ou démarrage de projet, Woogma dit s’assurer systématiquement que la société-cible est “compatible” avec la démarche qu’elle applique, que les décideurs et les responsables du projet en question sont prêts à réellement remettre en question leurs éventuelles convictions – procédurales, technologiques… Psychorigides s’abstenir et prisonniers d’idées préconçues.
“Tout commence toujours par une réunion pour comprendre le métier du client. Il s’agit d’écouter les porteurs de projet.
Par l’écoute, la remise en question, on peut rapidement déterminer si la société est prête à se remettre en question. Nous sommes par exemple très attentifs à ceux qui disent “oui mais…”
Lors des réunions préliminaires avec les dirigeants, avec les personnes qui porteront le projet et qui disposent de l’influence nécessaire au sein de l’entreprise pour prendre la décision, l’objectif est avant tout de faire émerger et de détecter l’existence de certains soft skills…”
Woogma: “La remise en question est systématique en cours de projet de développement – un concept-clé en démarche agile. Les développements effectués font l’objet d’un réexamen critique toutes les deux ou trois semaines.”
Projets spécifiques ou au long cours
Pour une société française (AUEM – Atelier d’Usinage et d’Essais Mécaniques) spécialisée dans les essais mécaniques, Woogma a imaginé et aidé au déploiement d’une solution de vérification et de validation de documents et de rapports en-ligne, avec fonction de signature électronique pour éviter les traditionnels et interminables échanges de mails.
L’intervention de Woogma s’est donc focalisée sur un besoin bien précis, un processus (supporté par logiciel) circonscrit à une problématique spécifique. Difficile de parler réellement de “transformation numérique” dans une optique globale ou systématique. Mais ce n’était sans doute, dans le chef du client, que d’une manière de mettre son prestataire à l’épreuve…
“AUEM désire réellement s’engager dans un trajet de transformation numérique plus globale. Le client avait d’ailleurs une idée bien arrêtée de la manière dont il comptait procéder à cette transformation”, explique-t-on chez Woogma.
AUEM avait jeté son dévolu sur une démarche de robotisation afin de se donner un profil d’“industriel 4.0”. “Nous avons réorienté cette perception en privilégiant une prise de hauteur et une analyse stratégique. La solution mise en oeuvre a permis de revoir l’organisation interne.” Pour ce client, Woogma opère selon une démarche d’accompagnement à long terme – le contrat est de trois ans. “A terme, l’intention est bel et bien de numériser l’ensemble des processus…”
Pour la société Grality, créée par l’ingénieur horticole frasnois Clément Van Daele (il avait par le passé créé le bureau d’étude et de gestion d’espaces verts Apitrees), Woogma est intervenu pour l’assister dans le développement d’une solution logicielle de gestion des espaces verts en environnement urbain ou rural: inventaire d’espaces verts, historique, partage d’informations afin de mieux “anticiper les besoins et actions à mener” – entretien, taille, aménagement, planification de préservation, évaluation d’impact sur la qualité de l’air, optimisation de gestion des espaces…
Pour Grality, le rôle de Woogma a consisté à conseiller l’équipe de développeurs.
Il arrive aussi à Woogma d’intervenir plus en amont en termes d’aptitudes de développement. Dans le cas de Grality, Woogma a formé elle-même les deux personnes qui allaient développer la solution IT pour la société. En l’occurrence, deux étudiants fraîchement émoulus de la Haute école Condorcet et de la HELHa. Une démarche que la société compte réitérer à l’avenir pour d’autres clients.
Stéphane Badts (Woogma): “Nous faisons office d’interprète entre la demande et sa mise en oeuvre. Nous assurons l’interface entre le besoin du métier, l’IT et la gestion de projet pour faire en sorte que les choses se passent bien.”
S’impliquer, sans risquer les oeillères
“Selon le cas et les besoins, nous intervenons en mode conseil ou nous allons jusqu’à nous intégrer à l’équipe pour un meilleur transfert de connaissances et une appropriation plus immédiate des connaissances. Le but n’est pas de suppléer les équipes existantes en se contentant d’agir comme consultant externe”, déclare Thomas D’Hollander. “Selon la mission, nous développons une solution ou nous intervenons comme CTO (chief technology officer) en mode service, de manière ponctuelle mais récurrente, avec prestations à la fois en matière purement technologique et dans le registre méthodologie de gestion (gestion de projets, démarche agile, établissement d’une stratégie….).”
Généralement, l’optique adoptée par Woogma est d’assurer un projet de bout en bout. Mais il y a nécessairement des exceptions. “Lorsque nous opérons en mode CTO as a service, s’il s’avère que le développement visé est trop important pour que nous puissions l’assurer nous-mêmes, par manque de ressources ou d’expertise, nous pouvons passer la main”, souligne Thomas D’Hollander. Que ce soit à l’équipe du client ou à un autre prestataire externe. “Il se peut que nous assumions ainsi la rédaction du cahier de charges et son suivi mais que nous nous effacions pour le développement. Ce qui peut d’ailleurs permettre d’avoir un regard plus neutre pour conseiller une éventuelle réorientation…”
La pratique est d’ailleurs recommandée dans certains cas. Comme lors de missions de type “CTO as a service”. “Ce type de mission a pour but, pour la société cliente, de se faire conseiller par quelqu’un de neutre par rapport à plusieurs propositions de fournisseurs potentiels, de déterminer et qualifier les critères de choix”, concourt Frédéric Lemans. “Mais il est important pour nous d’être impliqué en amont, dès le stade de la conception. Si nous arrivons plus tard, si le cahier de charges est déjà rédigé, nous ne pouvons pas savoir précisément comment il a été constitué. Il est alors trop tard pour dire au client que cela ne correspond pas à son besoin…” Ce qui n’empêchera toutefois pas Woogma, potentiellement, d’assigner un ou plusieurs développeurs pour la réalisation…
Découvrez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Twitter
Retrouvez-nous sur LinkedIn
Régional-IT est affilié au portail d’infos Tribu Médias.