A Boussu, l’Institut technique et commercial, qui relève du réseau FESeC (Fédération de l’enseignement secondaire catholique), est l’un de ces établissements qui doit faire face (au minimum) à deux difficultés spécifiques. D’une part, un public économiquement et socialement défavorisé. D’autre part (et pour partie conséquence de ce qui précède), des moyens financiers limités. Ce qui se reflète notamment dans le rythme avec lequel cette école s’est équipée en moyens informatiques pour les besoins des élèves. Pendant longtemps, les seuls ordinateurs disponibles furent de vieilles bécanes IBM… à floppy (pour ceux qui s’en souviennent encore).
A intervalles trop distendus, quelques nouveaux ordinateurs ont pu être achetés – souvent récupérés auprès d’entreprises ou financés par un don de la Banque nationale.
Depuis peu, un changement radical semble vouloir s’installer à la faveur d’un projet de réaménagement des locaux et d’équipement en ordinateurs portables récents. Projet cofinancé par l’école et par HP qui a fourni de premiers matériels.
Premières années à en bénéficier: le premier degré (12-14 ans) avant, potentiellement, d’étendre l’expérience aux classes supérieures.
Du numérique mais pas que…
Depuis de nombreuses années déjà, le principe de base, sur lequel l’école base son enseignement dans le contexte de public-cible qui est le sien, est celui de la pédagogie différenciée. Avec des parcours et des rythmes d’apprentissage adaptés à chaque élève. “Le principe en est appliqué depuis 30 ans”, explique Fabrice Glogowski, ancien directeur de l’école et aujourd’hui chargé de mission pédagogique auprès de la FESec. “L’une des clés de voûte en est l’open space, éventuellement recloisonné en sous-espaces distincts, ainsi que la volonté de remettre l’élève au centre de l’action. L’un des objectifs poursuivis est de renforcer le travail en équipe. L’arrivée du numérique vient élargir l’espace d’apprentissage.”
Le concept déployé à la faveur du projet co-financé par HP et l’école est donc de redéfinir l’espace d’apprentissage, de reconfigurer la disposition de la classe, en y insérant une certaine doser d’outils et de supports numériques, librement modulables selon les circonstances, voire les préférences des élèves et des professeurs. Sans que le numérique doive obligatoirement s’imposer à une démarche “à l’ancienne”.
L’espace imaginé est organisé en quatre “zones”: espace dédié à la réflexion, zone propice à la conception, troisième espace plus orienté création et, enfin, une zone présentation. “Leur utilisation se fait selon ce que veut le professeur, qui organise son cours dans l’un ou l’autre espace, voire plusieurs, selon une séquence variable. Moyennant une nécessaire réflexion et planification stratégique de la manière dont les différentes zones seront utilisées.”
Deux mots d’explication sur l’affectation de chaque “zone”… L’espace “Réflexion” est aménagé en supports classiques ou numériques pour favoriser un processus de “collecte d’information” par les élèves, mais avec aussi la possibilité d’y trouver les conditions de calme et de détente nécessaires à une assimilation optimale. Ce qui explique la partie bibliothèque mais aussi la présence de casques, permettant à chaque élève de s’isoler de son environnement.
“Un espace Présentation pour accueillir les “conseils” des élèves. L’occasion, par exemple, d’organiser une sortie ou un voyage scolaire en apprenant à rédiger un mail à une entreprise d’autocars, à analyser les tableaux des horaires de train….”
La zone Conception est dédiée à la collaboration en groupes de travail, avec travail commun sur exercices, partage d’idées… Que ce soit en mode papier-crayon ou sur ordinateur.
Troisième type d’espace: la zone Création. Pour du travail en solo, en binôme ou en groupe. Outre la mise à disposition d’ordinateurs portables (20 ProBook à écran tactile, pouvant faire office de tablettes – 10 modèles 13” et 10 modèles 11”), HP a fourni une station de travail ainsi qu’un grand écran sur lequel projeter les projets de chacun (les grands écrans sont en fait fournis par Clever Touch, un partenaire HP).
Quatrième et dernier espace: la zone Présentation, aménagée partiellement en mode mini-amphithéâtre, similaire à ceux que l’on retrouve désormais immanquablement dans tous les espaces de coworking. Avec un grand écran tactile fixé au mur.
L’idée est la même: permettre, plus encore que dans les autres zones, les échanges entre élèves. L’espace est disponible quelques heures par semaine pour une même classe, afin que les élèves s’y réunissent selon le principe de “conseil des citoyens”, pour “discuter des projets en cours, apporter leur contribution à la vie de l’école, livrer leurs impressions à propos de leur parcours d’apprentissage personnel, faire le point sur la manière dont ils s’approprient les outils numériques dans le cadre des cours…”.
Outre les ordinateurs portables et les grands écrans, d’autres ressources numériques sont accessibles: imprimante 3D, découpeuse laser, solution robotique Lego ou Makeblock…
Pour encadrer et former les enseignants, l’école peut compter sur l’aide de la FESeC qui propose des parcours de certification de référents numériques pédagogiques, qui interviennent également pour aider les enseignants à identifier les besoins, et sur l’intervention de HP qui, après évaluation (en cours) du niveau de maîtrise de la direction et des enseignants, s’est engagé à proposer des formations, à la fois à l’utilisation des ordinateurs, à celle d’“outils” tels que MS Teams, et à l’appropriation de nouvelles méthodes pédagogiques basées sur le numérique.
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