Source: Made Different, Digital Wallonia.
Du côté de Liège, un effort davantage concerté est en train de se mettre en place afin de structurer une offre de compétences et de formations afin de pallier au manque de compétences et de ressources constaté sur le terrain en matière de robotique industrielle, à la fois pour les métiers existants et pour toutes les évolutions actuelles ou futures déjà à l’oeuvre. Il y va de la compétitivité et de l’aptitude des acteurs économiques – du plus modeste au plus international – de se saisir des défis actuels et futurs, estime-t-on par exemple du côté du centre de compétences Technifutur.
Quelles sont ces formations et (nouvelles) filières qui se mettent en place et visent un maillage plus vertueux? Petite énumération…
– A la Haute Ecole HELMo Gramme: bac en robotique lié à l’automatisation (dont le cours de programmation avancée est assuré chez Technifutur)
– A la Haute Ecole Henallux: bac en alternance centré sur la robotique, développée en collaboration avec Agoria afin de résorber l’une des pénuries de métier identifiées par le Forum (les premiers étudiants ont été diplômés en 2019)
– A l’Institut Saint-Laurent (promotion sociale), une installation de robotique pédagogique
– A HEC Liège: un laboratoire de réalité virtuelle (VR) pour se former à la robotique 6-axes avant de passer à l’apprentissage “en vrai” ; ce qui donne aussi, bien évidemment, la possibilité d’accueillir plus d’apprenants que sur les seuls équipements physiques disponibles (par exemple au sein du Démonstrateur 4.0 de Technifutur).
– enfin chez Technifutur: des formations généralistes ou sur-mesure mais aussi un Démonstrateur 4.0.
En réponse à la demande
Les formations que proposent Technifutur vont des bases de la robotique (pour étudiants et chercheurs d’emploi) jusqu’à des formations spécifiques, élaborées quasi sur-mesure pour répondre aux besoins des entreprises (en fonction de leur créneau industriel et du type d’équipements robotisés dont elles disposent ou dont elles comptent s’équiper). Figurent ainsi à son catalogue des formations pour utilisation de robots Fanuc, Kuka, Mitsubishi, ABB….
Une première formation sur cobot (robot collaboratif) a récemment été ajoutée, en l’occurrence pour du matériel venant du constructeur danois Universal Robots.
Les cobots ou “robots collaboratifs” s’insinuent tout doucement dans les lignes de production… Source: Sirris
Les AGV (automated guided véhicules) et autres AMR (automated mobile robots) ne sont pas encore couverts mais une étude destinée à évaluer les besoins et les compétences demandées a été initiée. “Si l’étude montre un réel besoin pour cette technologie et pour les compétences correspondantes, alors il y aura de la formation, dans le mesure du possible, pour les publics identifiés”, indique Quentin Ledent, ingénieur projet chez Technifutur, spécialisé en industrie 4.0 et robotique et en charge de cette étude.
Elle devrait en principe être bouclée en fin d’année, ce qui impliquerait que les formations – à développer en interne chez Technifutur – pourraient voir le jour vers la fin 2022… Entre-temps toutefois, la technologie des cobots et AGV s’expose déjà dans le cadre du Démonstrateur 4.0…
A noter que si la région de Liège veut en faire une spécialisation distinctive, l’outre-Meuse n’est pas le seul pôle francophone du pays où la robotique est au programme. Du côté de TechnoCampus, à Gosselies, aussi, des formations en robotique, dédiées aux entreprises, sont organisées (initiation ou maintenance), en particulier pour des équipements venant de Fanuc et d’ABB. Autres formations au catalogue: conception d’une solution robotique, optimisation de trajectoires de robots, sécurité et robotique industrielle, vision industrielle, usage et exploitation de la cobotique.
A noter que si la région de Liège veut en faire une spécialisation distinctive, l’outre-Meuse n’est pas le seul pôle francophone du pays où la robotique est au programme. Du côté de TechnoCampus, à Gosselies, aussi, des formations en robotique, dédiées aux entreprises, sont organisées (initiation ou maintenance), en particulier pour des équipements venant de Fanuc et d’ABB. Autres formations au catalogue: conception d’une solution robotique, optimisation de trajectoires de robots, sécurité et robotique industrielle, vision industrielle, usage et exploitation de la cobotique.
Entrée en matière
Dans une certaine mesure, les formations proposées sont inspirées des demandes et besoins qui sont formulés par les entreprises, les consultants, les intégrateurs, lorsqu’ils viennent s’informer et se familiariser aves les potentiels dans le cadre du démonstrateur 4.0 qui a vu le jour voici plus d’un an sur le site de Techinfutur (d’autres, pour mémoire, ont également été installés dans le Hainaut).
Pour les besoins du démonstrateur liégeois, neuf stations robotisées ont été implémentées ainsi que trois espaces opérationnels transversaux.
Côté stations, les scénarios simulés concernent notamment les processus de prise de commande (automatisée, personnalisée), la logistique reposant sur l’utilisation de véhicules autonomes (AGV), la production et l’assemblage robotisés, la personnalisation de produits avec cobots, le contrôle de qualité piloté par vision industrielle, les processus d’emballage faisant intervenir robots ou cobots…
Côté “opérations transversales”, les trois environnements déployés concernent la gestion informatisée, le recours à la réalité augmentée et aux jumeaux numériques, et la gestion et valorisation des données.
Ces installations sont appelées à évoluer dans le temps afin d’intégrer nouveaux équipements, technologies émergentes et… besoins du marché.
Mieux articuler les formations
Du côté de Liège, les formations disponibles semblent donc prendre le chemin d’une certaine systématisation (des bacheliers à part entière plutôt que des cours à option) et celui de la complémentarité. Des notions de base peuvent en outre être acquises en mode virtuel avant de passer au “dur”, via travail sur équipements réels.
Il y a tout d’abord ce MOOC d’introduction à la robotique industrielle, développé à HELMo, qui devrait être rejoint, d’ici la fin de l’année, par un deuxième cours plus approfondi. Mais toujours “consommable” en-ligne.
Jean-Michel Pirlot (Technifutur): “On voit dès à présent les prémices d’une opération de sensibilisation à destination des plus jeunes, dès la 5ème ou 6ème primaire et le cycle inférieur du secondaire. Ces jeunes sont en effet très sensibles à la robotique. Si, à ce stade, on parle encore souvent de petits robots, du genre Lego Mindstorms ou consorts, une sensibilisation pédagogique via les lignes installées dans le démonstrateur est une étape logique…”
Une fois cette phase de théorie acquise, les apprenants peuvent passer au contenu VR qui se joue soit au sein du labo de HEC, soit à distance sur un ordinateur personnel.
Troisième étape dans ce scénario (mais sans que le cheminement soit obligatoire), la formation en situation réelle, en Haute Ecole ou du côté de Technifutur.
Tout cela pour la robotique “traditionnelle”. Mais le domaine évolue, se diversifie – à vitesse grand V: robots autonomes, programmés, doués d’“intelligence”, AGV, cobots, robots humanoïdes polyvalents ou “animatronique” (robots à forme animale tels que les chiens-robots de Boston Dynamics – rachetée récemment par le coréen Hyundai – qui peuvent évoluer dans des milieux accidentés, complexes et/ou dangereux)…
Jobs@Skills a récemment accueilli, à Liège, un nouveau pensionnaire sous la forme du chien-robot chinois Aliengo.
Le concours Robotix, une tradition à HELMo… Source: HELMo Gramme
Un robot “nu” que les étudiants de HEC doteront de l’“intelligence” nécessaire à ses futurs rôles. Il servira donc à la formation d’étudiants: utilisation d’un robot animaloïde mais aussi programmation d’un tel robot. Les premiers étudiants qui pourront s’en servir en guise d’outil d’apprentissage sont ceux de HELMo Gramme (club de robotique L’Atelier Zenobe), en ce compris en termes de développement d’interfaces.
La robotique est loin d’être une nouvelle venue dans les cursus de la Haute Ecole puisqu’en Master 1, un cours de conception de robot autonome est au programme depuis… 2009. De quoi pouvoir non seulement préparer les carrières futures des étudiants mais aussi leur permettre de participer en équipe au concours Robotix’s/Eurobot.
Cobots, AGV etc.
Au-delà de la robotique traditionnelle, Technifutur ouvre également son catalogue de formations aux robots autonomes, AGV (chariots autonomes) et autres cobots (robots collaboratifs).
Les AGV ont fait leur apparition dans le monde de la logistique (entrepôts, environnements de stockage), dans le secteur biopharmaceutique ou encore dans le secteur hospitalier (le nouvel hôpital Mont Légia à Liège s’en est par exemple équipé pour le transport de toutes sortes de produits – dans l’entrepôt, ou pour desservir services et étages). “Mais, d’une manière générale, ces AGV sont encore peu présents”, déclare François Strykers (Jobs@Skills). “Et le marché manque de compétences pour les implanter et les entretenir.”
Ils n’en représentent pas moins une tendance naissante et une réalité avec laquelle il faudra compter. Tout comme avec les cobots.
Raison pour laquelle Technifutur les inclut, tous deux, progressivement dans son catalogue de formations.
Raison pour laquelle également du développement de prototypes et de la programmation AGV font leur apparition du côté de Jobs@Skills.
Dans la suite de cet article, nous nous pencherons sur quelques aspects de la réalité de terrain et le constat de carence en compétences, posé aussi bien par Technifutur que par Agoria.
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