Mons et sa région proche sont, depuis déjà quelques années, l’un des foyers de création de solutions de “gaming” – jeux vidéo, jeux sérieux, etc. L’une des toute premières de cordée et la plus connue sans doute est la société Fishing Cactus mais d’autres studios ont fait leur apparition.
Bien qu’encore pauvre – trop pauvre – en développeurs et designers (il faut par ailleurs aller piocher outre-frontières, notamment dans les Hauts de France pour trouver les effectifs désirés…), le marché wallon, et hennuyer en particulier, peut par contre s’appuyer sur quelques ressources – notamment les activités du centre de compétences TechnoCité, le nouveau centre d’“innovation créative” Click ou encore des cursus en études supérieures qui commencent à s’intéresser de plus près à ces thématiques (notamment à la HELHa – Haute Ecole Louvain en Hainaut).
Quoi qu’encore instable, volatil et en besoin de structuration, l’“écosystème” montois naissant a décidé d’aller de l’avant et a trouvé dans l’idée d’un “label” une solution pour doper sa visibilité et son attractivité.
Nom de baptême de ce qui est en réalité une structure collaborative de structuration et de dynamisation: GameMax – pour “Gaming in Mons Area eXtended”.
Objectif: “clarifier et organiser la communication vers l’extérieur, organiser le mieux possible les efforts qui, jusqu’à présent, se faisaient de manière assez isolée par les différents partenaires oeuvrant au développement du gaming sur la région”.
Cinq axes d’action
Le terme “label” ne définit que partiellement ce qui se cache derrière cette initiative. En effet, cinq axes d’action ont été définis “pour stimuler” le secteur: business, développement, formations, financements, impact ou extension à l’international.
L’intention, côté “business”, est de procurer un accompagnement aux indépendants et aux petites structures pour les aider à faire évoluer et croître leurs activités ou entreprise. Et ce, via un accompagnement des projets (idéation, définition d’un plan commercial, prototypage, incubation via collaboration avec des incubateurs locaux…).
Le pôle “Développement” s’intéressera plus particulièrement à l’animation et à l’expansion de la communauté locale (régionale) du gaming, via des événements, des actions de promotion, l’organisation de formations…
Au rayon “financement”, il s’agira de poursuivre des actions, une veille et un travail de lobbying déjà entamés de manière moins structurée par le passé: accompagnement à la recherche de financement, défense des intérêts du secteur auprès des décideurs publics (tax shelter & co.).
Les formations gaming/transmédia en Belgique francophone
– Ecole Supérieure d’infographie Albert Jacquard (Namur): Bachelier en techniques graphiques finalité Techniques infographiques (3 ans)
– Haute Ecole de la Province de Liège (Seraing): Bachelier en infographie (3 ans).
– Centre provincial de Promotion Sociale du Borinage (Hornu): Bachelier en techniques graphiques et infographiques (3 ans et demi) ; Animation numériques (un an) en formation de niveau supérieur
– ESAPV (Mons): Bachelier (3 ans) et Master (2 ans) finalité Arts numériques
– Institut des Arts de Diffusion-IAD Arts (Louvain-La-Neuve): Bachelier en multimédia (3 ans) ; Master en multimédia (1 an)
– La Cambre (Bruxelles): Bachelier en cinéma d’animation (3 ans) ; Master en cinéma d’animation (2 ans)
– Institut Saint-Luc ESA (Bruxelles): Bachelier en arts plastiques, visuels et de l’espace (3 ans)
– Ecole de recherche Graphique ERG (Bruxelles): Bachelier et Master en Cinéma d’animation (4 ou 5 ans) ; Bachelier et Master en Arts numériques (4 ou 5 ans).
Pour l’axe Formations, si un socle de formations existe déjà en matière de jeux vidéo, de transmédia, de créativité ludique… voir encadré ci-contre, les initiateurs de ce GameMax constatent qu’en dépit d’“une formation trois étoiles fournie par des établissements de renom international, les talents s’en vont essentiellement travailler à l’étranger”. D’où l’ambition de “freiner la fuite des cerveaux” en ouvrant aux jeunes diplômés de nouvelles portes et pistes de carrière en local et en identifiant mieux les besoins du marché pour adapter les formations ou en faire naître de nouvelles.
Enfin, au rayon Perspectives internationales, le but est de servir de porte-voix collégial pour tous les acteurs locaux mais aussi de créer une structure d’incubation, en collaboration avec le “hub des industries créatives” Plaine Images de Tourcoing, dédié aux métiers du jeu vidéo, et d’attirer investisseurs et grandes entreprises en mal de talents gaming/animation.
Qui pourra se prévaloir du “label” GameMax? “Toutes les entreprises actives dans le gaming sur la région du Grand Mons pourront profiter du label”, souligne Laurent Grumiaux, producteur exécutif chez Fishing Cactus et co-fondateur de l’association WALGA (Wallonia Game Association). “La seule condition est donc d’être implanté dans le Grand Mons, autrement dit le Cœur de Hainaut, et avoir une activité de développement de jeu vidéo. L’équipe de GameMax fera office de conseiller ou guichet d’entreprise, opérant comme un bras local pour Walga”.
Pour rappel, Walga est l’association wallonne des acteurs locaux du gaming. A l’heure actuelle, elle compte une vingtaine de membres, pour l’essentiel des indépendants et de petites structures, avec comme trois studios de plus gros “tonnage” Fishing Cactus à Mons, Appeal à Charleroi, et Abrakam à Liège.
Mons et au-delà
Le label et l’initiative sont montois et l’intention est de favoriser le développement et l’implantation d’acteurs sur le territoire de la Cité du Doudou mais les initiateurs de ce label, Laurent Grumiaux en tête, ne veulent par contre pas en faire un camp retranché ou un nouvel instrument sous-régionaliste.Bien au contraire, souligne-t-il, l’intention est de s’imbriquer dans le contexte de la Région et, au-delà, de ce qui se fait en inter-région et/ou au niveau du fédéral.
Par ailleurs, “Mons est et veut devenir encore davantage une terre d’accueil pour des projets transfrontaliers”. C’est en fait que la force de frappe du nord de la France, en matière de gaming et de jeux vidéo, est une donnée incontournable et un atout à exploiter le plus possible. Et il y a incontestablement un phénomène d’interpénétration – ne serait-ce qu’en termes de réservoir de talents – entre l’ouest du Hainaut et le Nord de la France, avec Valenciennes, notamment, comme pôle de ressources.
Laurent Grumiaux (Fishing Cactus): “Le label doit être vu comme une coupole, un acteur à hauteur de la ville, qui met des actions en place et regroupe les forces du gaming derrière une entité qui rassemble”.
“Nous voulons faire participer l’ensemble des acteurs belges et, qui sait?, créer à terme un label transfrontalier. Via le lancement du label GameMax, nous voulons attirer et construire un meilleur accueil pour les studios de développement, les designers et développeurs individuels, en mettant de l’expertise à leur disposition, en les encadrant.” Au-delà des créateurs, l’espoir est aussi d’attirer d’éventuels investisseurs qui pourraient venir donner un coup de pouce bien nécessaire aux studios, aux créateurs et aux projets.
La Ville de Mons, tout comme l’intercommunale IDEA, adhèrent à l’initiative. “Il y a à Mons, un écosystème favorable, incluant notamment des centres de formation et de recherche universitaire”, déclarait par exemple Nicolas Martin, bourgmestre de Mons, lors du lancement officiel de l’initiative GameMax. “Nous sommes certains de pouvoir créer une filière de développement autour du gaming. Le label doit aider à mieux structurer les choses, à nous vendre mieux à l’extérieur.”
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