La crise du Covid-19 et le confinement forcé qui l’a accompagné ont été à la fois un léger coup de frein et une opportunité nouvelle pour la société bruxelloise ProxyClick, spécialisée dans la protection de bâtiments et d’entreprises et le suivi des visiteurs qui les fréquentent.
Après un impact passager sur la dynamique commerciale (lorsque nombre de sociétés se sont retrouvées à l’arrêt ou, à tout le moins, dans l’expectative), la société est remontée au créneau en proposant une fonctionnalité supplémentaire qui rende sanitairement sûr le processus d’accès et de suivi des visiteurs.
Avant l’épisode du Covid, la société s’était fait une place sur le marché mondial de la gestion de visiteurs à l’aide d’une solution qui permet aux visiteurs de s’enregistrer et à la société de vérifier son identité et ses autorisations d’accès.
Le dispositif clé mis en oeuvre est celui de la tablette, disponible à l’accueil. Dès son inscription, la présence du visiteur est automatiquement enregistrée, comparée à une liste blanche, notifiée à la personne ou au service qu’il vient rencontrer…
Le but n’est pas tant de gérer les agendas ou de jouer les majordomes que de permettre à l’hôte d’avoir une connaissance précise des personnes présentes à chaque instant dans ses locaux, afin d’en assurer la sécurité (biens et personnes). Exemples typiques: la faculté d’alerter tout le monde, sur son portable, en cas d’incident, de début d’incendie, d’évacuation, ou encore d’avertir le service d’ordre si une personne jugée douteuse ou dangereuse se présente.
ProxyClick réserve sa solution à une clientèle de grandes entreprises ou d’opérateurs publics, ne s’adressant en tout cas pas aux sociétés de moins de 50 personnes, indique Geoffrey De Cooman, co-fondateur. La société ne s’adresse par ailleurs pas et ne semble pas avoir l’intention de tourner se regards vers d’autres types de clients, tels que des hôpitaux ou des écoles. “Leurs besoins sont différents, en termes de conditions et de surveillance d’accès”, explique-t-il. “Il faudrait par exemple assurer le suivi de profils variés, ayant des spécificités fortes.” Dans le cas d’écoles, par exemple, il s’agirait de gérer les multiples cas de figure que représentent les couples séparés (et leurs autorisations respectives), les grands parents, prédateurs potentiels…
La grande majorité des clients de ProxyClick sont des sociétés internationales, voire multinationales. Son chiffre d’affaires est essentiellement réalisé à l’étranger – Etats-Unis, Asie. Son niveau d’activités, depuis le déclenchement de la crise du Covid-19, a évolué, région par région, comme un reflet du flux et du reflux régional de la pandémie. Australie et Nouvelle Zélande ont ainsi été les premiers pays à manifester à nouveau un intérêt pour les solutions de la société bruxelloise…
Patte blanche et stérile
Avec l’arrivée du Covid, fini les remplissages de coordonnées avec le doigt sur l’écran de la tablette. Pour se plier aux exigences du sans-contact, ProxyClick s’est tourné vers le bon vieux code QR. “La crise du Covid nous a en fait obligé à ajouter un nouveau cas d’usage à la solution en procédant à quelques adaptations”, déclare Geoffroy De Cooman, co-fondateur de ProxyClick dont il est aujourd’hui le directeur des opérations et du développement produits.
L’enregistrement à l’accueil a ainsi fait place à un pré-enregistrement via courriel. Suite à la prise de rendez-vous (mesure devenue obligatoire dans de nombreuses entreprises), la société envoie un courriel au futur visiteur, lui fournissant un code QR qui, chargé sur son smartphone, voire sa tablette, lui servira de sésame, avec durée de validité temporaire.
Cette étape préliminaire de l’envoi d’un courriel permet en outre à la société de fournir d’éventuelles informations supplémentaires sur les consignes à suivre, avec, le cas échéant, petite vidéo, voire même signature numérique. Chaque société peut personnaliser le questionnaire à remplir en vue d’obtenir le code QR.
“Nous sommes par ailleurs en mesure d’intégrer le code QR dans différentes solutions ou infrastructures d’accès. Par exemple, un portique du genre tourniquet, une entrée sécurisée de parking mais aussi les ascenseurs programmés qui ne s’arrêtent qu’à l’étage où le visiteur a rendez-vous…”
Depuis le lancement de la solution adaptée aux contraintes de la crise sanitaire, ProxyClick a par exemple équipé le QG de L’Oréal USA, situé à Hudson Yards (New York). En Belgique, les clients pour cette nouvelle version ne sont pas encore légion mais la société peut néanmoins citer les noms de Vandemoortele, Sharp, Vandewiele “et quelques administrations publiques”.
Evolutions futures
Pour l’instant, la tablette et le pré-enregistrement demeurent les deux ingrédients-clé de la solution ProxyClick.
Intégration du contrôle d’accès mobile sans-contact avec divers systèmes pré-existants. Ici, le portique d’accès…
Quid d’ailleurs des visiteurs qui se présentent à l’accueil sans s’être préalablement annoncés et enregistrés? “La chose est devenue rare compte tenu des circonstances mais c’est quelque chose sur quoi nous nous penchons”, indique Geoffrey De Cooman. “Différentes options sont à l’étude”, dont il ne désire rien dévoiler pour l’instant. Si ce n’est pour indiquer qu’il ne s’agira sans doute pas de l’eID, combinée éventuellement à une reconnaissance de visage par analyse d’image.
Dans l’intervalle, le processus à suivre est un rien surréaliste. Le visiteur “surprise” se présente à l’accueil et doit se faire envoyer à lui-même un message courriel, sur son smartphone, afin de pouvoir remplir le questionnaire sur place et obtenir ainsi le code QR.
A partir de là, il pourra le faire scanner par la tablette ou tout dispositif de contrôle d’accès prévu à cet effet par la société.
D’autres évolutions de la solution d’accès sans-contact pourraient être prises en compte, notamment pour satisfaire aux sollicitations des entreprises. “Certaines nous demandent d’augmenter le potentiel d’interaction, de donner la possibilité de moduler les notifications et alertes selon les circonstances pour pouvoir mieux préparer les visites. D’autres pensent à faire intégrer le contrôle de température du visiteur.”
Pour l’heure, ProxyClick n’envisage par ailleurs pas de s’intégrer, d’une manière ou d’une autre, aux applis de traçage de contact ou certificats de non-contamination. “Le paysage est très morcelé, avec, au minimum, des solutions par pays…” Ce qui, dans le cas d’une clientèle aussi internationale que celle de ProxyClick, pose en effet un problème de développement et d’intégration.
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