“Digital as a Mindset”. Tel est l’intitulé d’une nouvelle campagne de sensibilisation – “de communication positive” – qu’Agoria lance à destination des PME industrielles.
Objectif: encourager davantage les petites et moyennes entreprises à s’engager dans une stratégie et/ou des projets de transformation numérique de leurs processus et d’innovation en termes de modèles économiques, de relations avec leurs clients et prestataires, et d’adoption d’une culture d’innovation dans laquelle direction, personnel et partenaires extérieurs soient engagés.
Cette campagne prendra plusieurs formes: actions de sensibilisation, mise à disposition via Internet de témoignages et études de cas d’entreprises déjà plus évoluées, d’“outils”, tels que des contenus en-ligne ou la possibilité de déterminer son “score de maturité” et de le comparer à celui d’autres sociétés du secteur.
Cet outil, baptisé Digital Takeoff a également pour but de permettre aux PME de déterminer quelles actions prioritaires pourraient être prises dans leur contexte spécifique.
Agoria: “L’organisation d’une Journée annuelle de la digitalisation serait un signal important. Agoria invite toutes les autorités – et autres parties prenantes – à contribuer ensemble à la culture numérique dont notre société a besoin pour être à la pointe du domaine.”
Agoria identifiera également, parmi ses membres, ceux qui peuvent servir de référents ou d’accompagnateurs-conseils pour aider les PME industrielles à se lancer dans le bain.
La fédération a ainsi décidé de mettre en oeuvre un programme baptisé “DigiCoach”: ses membres positionnés et actifs dans le numérique seront solliciter pour épauler les PME industrielles, selon une démarche de “communauté de pairs”. Plus d’informations sur le site d’Agoria.
Quelle est la situation sur le terrain?
Pour mieux orienter son action de sensibilisation et d’accompagnement, Agoria a procédé à une étude de “maturité numérique des PME industrielles”.
400 sociétés, répondant aux paramètres d’une PME (de 10 à 250 personnes), tous secteurs d’activités confondus, ont participé à cette étude qui s’est notamment intéressée à la manière dont elles s’emparent (ou non) de projets d’innovation – innovation technologique mais aussi évolution et mutation des processus opérationnels et de la culture d’entreprise.
Les résultats (dont vous trouverez quelques éléments-clé ci-dessous) confirment ce qu’empiriquement on pressentait déjà:
– les sociétés de services (industriels) sont davantage engagées dans des processus de transformation et d’innovation numériques que les PME productrices de biens mais, même du côté prestataires de services, le potentiel d’amélioration est considérable: si la dématérialisation des services et points de contact avec la clientèle concerne environ 50% des PME sondées, elles ne sont que 12% à s’être embarquée dans des modèles économiques “2.0” (offre de services en mode abonnement, places de marché en-ligne…) ; du côté des PME productrices de biens,
– la structuration en “silos” – compartimentage des départements et fonctions au sein des entreprises – demeure une réalité
– rares sont encore les PME industrielles (moins d’une sur cinq) qui désignent un “responsable Transformation numérique”, “pouvant avoir une vision globale des besoins, opportunités et de la stratégie, par-delà les silos” ; plus rares encore sont celles qui y affectent (ou peuvent permettre d’y affecter) une personne à temps plein: seulement 20% sont dans ce cas
– les PME industrielles font certes davantage à des partenaires extérieurs pour développer et implémenter des solutions numériques, plutôt que de tenter de développer en interne (ERP, CRM…), mais sans que la tendance soit déjà d’une ampleur jugée suffisante par Agoria
Chacune des 400 PME industrielles ayant participé à l’étude d’Agoria recevront à court terme sa fiche personnelle, synthétisant et détaillant la composition de son “score de maturité”. “Et nous les inviterons à en discuter avec nous afin de pouvoir les aider à identifier les problèmes et opportunités”, indique-t-on chez Agoria.
Agoria: “Une implication précoce et continue des travailleurs, élément essentiel pour leur adhésion à une culture d’entreprise numérique et innovante, n’est encore observée que dans 42% des entreprises.”
Du retard mais aussi des progrès
L’étude d’Agoria, conduite avec bureau d’études Kantar (voir encadré ci-contre pour les détails de la méthodologie), s’est structurée en trois thématiques:
– la situation et stade d’avancement de la numérisation des processus opérationnels (logistique, fabrication, gestion commerciale, RH…)
– l’innovation technologique: conception et mise en oeuvre de nouveaux produits ou services numériques, évolution du modèle économique, recours à de nouvelles technologies telles que l’Intelligence Artificielle, l’Internet des Objets, la 5G…
– la “culture” numérique au sein de l’entreprise: implication de la direction, participation active des employés, mode de collaboration et de sollicitation de partenaires externes.
Méthodologie de l’étude Agoria
L’étude a été effectuée en collaboration avec le bureau d’études Kantar auprès
Secteurs d’activités de ces PME: industrie (46% des sociétés), alimentaire (14%), commerce de gros (10%), chimie (7%), textile (4%), ameublement (4%), bureaux d’ingénierie (3%), autres (12%). Orientation: biens et services.
Répartition géographique:
– Bruxelles: 5%
– Wallonie: 24%
– Flandre: 71%
Répartition par taille:
– de 10 à 19 personnes: 34%
– de 10 à 19 personnes: 40%
– de 10 à 19 personnes: 16%
– plus de 100 personnes: 17%
Que pointer parmi les résultats de cette étude?
– Le fait que la majorité des PME industrielles interrogées (83%) se disent convaincues que la transformation numérique représente une “opportunité” pour elles. Par contre, elles sont moins massivement convaincue que le numérique aura un impact majeur: 44% parlent d’impact “considérable”, les autres estimant que l’impact sera “limité”. “La transformation numérique ne suscite donc aucun sentiment d’urgence auprès de la moitié des entreprises, ce qui n’est pas sans risque”, estime Agoria.
– L’énormité du chantier, en ce compris pour celles qui se sont déjà engagées dans la numérisation / dématérialisation de leurs (ou de certains de leurs) processus opérationnels: “moins d’une entreprise sur trois déclare avoir bien progressé”.
– Autre constat qui vient confirmer le précédent: si des progrès sont réalisés du côté des processus opérationnels, les activités de fabrication, elles, sont à la traîne.
– 58% des PME sondées (tous types confondus) collectent des données mais leur exploitation par des outils d’analyse ne concerne que 38% des sociétés interrogées. Et, du côté des entreprises de production, une sur trois investit dans de la surveillance à distance des produits (production et utilisation), par exemple via déploiement de dispositifs IoT – dans des finalités diverses: 60% visent une amélioration des produits ; 46% y voient un moyen d’évoluer vers davantage de personnalisation des produits ; 41% espèrent ainsi pouvoir développer de nouveaux services mais 23%y voient encore un investissement dont la finalité n’a pas été déterminée.
74% des 400 PME industrielles interrogées ont déployé un ERP. 50% ont implémenté un CRM.
58% collectent des données mais leur exploitation par des outils d’analyse ne concerne que 38% des sociétés interrogées.
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