Un espace de découverte, d’expérimentation d’outils numériques venant en support aux démarches pédagogiques des enseignants, un lieu où ils peuvent se “former, être accompagnés, sur le long terme, épaulés dans le développement de leurs potentiels pédagogiques.”
Voilà ce que se propose d’être l’EduLab qui a vu le jour au sein de Technofutur TIC grâce à des fonds Feder et FSE et à l’accord de coopération passé avec le Forem. Une partie de son fonctionnement repose aussi sur des apports “en nature” d’entreprises qui mettent à disposition des matériels numériques de nouvelle génération.
Pour cette découverte et ces expérimentations de et avec le numérique, l’EduLab s’est doté d’un éventail de matériels et logiciels: ordinateurs, tablettes, robots Makeblok, Thymio ou Cozmo, tableaux interactifs, micro-ordinateurs Arduino ou Raspberry (pour apprendre à programmer), imprimantes 3D (dont certaines fonctionnant sur simple Arduino), drones, casques de réalité virtuelle, kits vidéo, serveurs Minecraft, kits Samlab…
A noter que les formations et ateliers sont entièrement gratuits pour les enseignants et les établissements scolaires.
Le programme s’adresse aux enseignants de tous les niveaux d’enseignement – du primaire jusqu’au supérieur (non universitaire) – mais ambitionne déjà, moyennant des ressources provenant d’autres sources, de s’adresser à d’autres cibles. Nous y reviendrons plus en détails plus loin dans l’article.
Dix formateurs
L’EduLab s’appuie sur une équipe de dix formateurs venant de divers horizons (pédagogique, culturel, social). “L’équipe se veut pluridisciplinaire. Les expertises de chacun sont spécifiques mais complémentaires”, souligne Maude Maréchal, l’une des formatrices.
Les pédagogies qui seront utilisées et enseignées se veulent “créatives, coopératives, innovantes, ludiques”. Mot d’ordre: “le faire” et l’“essai-erreur”. Avec l’espoir qu’une fois acquises et maîtrisées, les néo-pédagogies soient reproduites par les enseignants ainsi formés au sein de leurs propres établissements respectifs.
L’EduLab s’appuiera sur les compétences de multiples acteurs de l’enseignement (par le numérique) en Communauté française…
De quels genres de formations parle-t-on? “Initiation au numérique, intégration d’outils dans le cadre de la classe, appropriation d’outils collaboratifs, formation à la programmation, pédagogie vidéoludique, création de capsules vidéo, mind mapping…” Mais aussi des formations destinées à développer des compétences “soft”. Par exemple, “savoir développer et manier un esprit critique, s’approprier la pensée informatique…, toutes compétences très utiles pour notre siècle”, souligne Maude Maréchal. La liste des formations est disponible via le site de l’EduLab.
Les enseignants y apprendront donc à la fois les “techniques”, les “outils” et de nouvelles démarches pédagogiques. Ou encore à développer leurs propres modules de formation.
Potentiellement, l’EduLab accueillera des enseignants présentant différents degrés de “maturité” numérico-pédagogique.
“Nous nous adressons par exemple aux équipes pédagogiques, lauréates du programme Ecole numérique de la Région wallonne. Ces enseignants ont déjà testé des outils, ont parfois tâtonné dans leur utilisation, ou sont demandeurs de passer à l’étape suivante, d’ancrer davantage les compétences ou les pratiques acquises.
Dans ce cas, nous travaillons au départ d’un socle déjà existant, nous les aidons à dépasser leurs craintes. Nous cherchons à étendre les pratiques à l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’école…”
Même si, assez naturellement par rapport à son positionnement comme lieu d’expérimentation, l’EduLab aimerait viser des utilisations et pédagogies de pointe, il ne fera pas l’impasse sur des demandes davantage “bas de gamme”. “Pas question d’être élitiste ou de ne répondre qu’aux sollicitations des plus techno-fanatiques”, souligne Yvan Huque, directeur de Technofutur TIC. “Nous tenons à conserver notre dimension d’espace de progrès en termes de maturité numérique et le spectre est relativement large…”
Dans le Lab et ailleurs
Les formations et sessions d’expérimentation numérico-pédagogiques se dérouleront essentiellement au sein de l’EduLab, à Gosselies, mais les formateurs peuvent également, sur demande, s’en aller proposer leurs ateliers dans les écoles elles-mêmes.
Les formations se dérouleront pour des groupes d’enseignants, venant par exemple d’une même école ou d’un même réseau, mais elles pourront également concerner des enseignants individuels, ayant formulé une demande personnelle, spontanément. “C’est notamment le cas pour des formations qui se déroulent pendant les congés scolaires, où l’on voit souvent se manifester des habitués…”
D’autres publics?
Dans l’état actuel des choses et des financements, “nous avons la capacité de former 1.500 enseignants par an”, à raison d’un volume de formation par groupe de une à trois journées par an, déclare Pierre Lelong, responsable Formations Entreprises & Education de Technofutur TIC.
Pierre Lelong (Technofutur TIC): “Une capacité à former 1.500 enseignants par an.”
En faisant appel à d’autres sources de financement, en participant par exemple à des appels à projets régionaux ou internationaux (Interreg ou autres), l’intention est de dépasser le cadre de l’enseignement.
“D’autres métiers sont proches de la problématique de l’enseignement. Il n’y a donc aucune incompatibilité à envisager d’ouvrir également les portes de l’EduLab aux animateurs d’’Espaces Publics Numériques (EPN), à des médiateurs numériques ou encore à des animateurs de fablabs, makelabs…”
De même, la sphère du “new way of working” pourrait donner lieu des formations destinées au monde de l’entreprise, avec mise à disposition des locaux et des compétences formatrices existant à l’EduLab.
Sans oublier – retour à l’enseignement – le public des enfants et adolescents eux-mêmes, qui viendraient “rentabiliser” le matériel pendant les périodes de vacances, lorsque les enseignants ne sont pas demandeurs…
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