Ce mercredi, à l’occasion de la conférence qui a suivi l’Assemblée Générale de l’UWE, son nouvel administrateur-délégué, Olivier de Wasseige, a levé un coin du voile sur ce que devrait être son programme d’action et la marque de fabrique qu’il entend imprimer sur cet organisme.
Les détails en seront connus plus tard, lorsque son programme aura officiellement été entériné par ses pairs et collègues mais les grandes orientations en sont connues – après tout, ce programme fut l’un des critères qui lui a permis de décrocher le poste!
Sans surprise, les petits (ou moins petits) changements qu’Olivier de Wasseige entend apporter sont influencés par son parcours professionnel et par le champ d’activités dans lequel il baigne depuis des années. A savoir: l’IT, le numérique, l’Internet, les nouveaux modèles économiques et le phénomène des start-ups.
Un vent nouveau?
L’une de ses premières intentions est d’ouvrir plus largement les portes de l’UWE et de ses instances représentatives aux PME, aux TPE, aux start-ups “parce que chaque entreprise a la même valeur, quelle que soit sa taille. Toutes doivent être soutenues, qu’elles soient de grandes entreprises, de petites sociétés ou de très petites sociétés”.
Olivier de Wasseige: “Chaque entreprise a la même valeur, quelle que soit sa taille.”
Il espère transformer l’UWE de cercle d’entreprises en cercle d’entrepreneurs. La nuance n’a rien d’anodin. Outre le glissement d’accent sémantique, il faut y voir son souci de mieux défendre et mettre en exergue l’esprit d’entrepreneuriat. Selon lui, l’UWE doit porter plus haut une mission de “leadership en entrepreneuriat, en ce compris celui qui caractérise les “générations X, Y et Z qui bousculent nos méthodes de gestion”.
Autre engagement pris publiquement lors de la séance académique de ce mercredi: “j’irai prêcher dans les universités, les cercles d’étudiants, les incubateurs pour étudiants-entrepreneurs.”
En ce qui concerne le phénomène des start-ups et la manière dont il est épaulé chez nous, il a répété l’avis, déjà souvent exprimé par le passé lors de conférences ou d’interviews, que l’on a sans doute trop privilégié la phase d’incubation au détriment de l’étape de (réelle) accélération et croissance. Selon lui, trop de moyens, “d’infrastructures, parfois redondantes” ont été mis en oeuvre. Et on a trop négligé l’étape suivante. “On parle beaucoup de “découverte des pépites” mais, pour rester dans cette analogie, n’oublions pas que la Ruée vers l’or a surtout enrichi les marchands de pelles…”
L’enseignement comme priorité
La priorité à donner à l’aptitude que doit avoir le monde de l’enseignement de procurer au marché du travail des talents et compétences qui soient en adéquation avec son attente n’a rien de révolutionnaire. On la retrouve dans les orientations prioritaires que l’UWE demande au nouveau gouvernement de prendre (comme elle l’avait fait pour les précédents).
Rien de nouveau sous le soleil donc. Mais Olivier de Wasseige, une fois de plus inspiré par son parcours personnel, a tenu à mettre plus particulièrement l’accent sur le rôle du numérique. D’une part, comme composante du programme de formation: “apprendre aux élèves, le plus tôt possible et tout au long des cycles, à coder mais aussi à comprendre les infrastructures IT, les outils [numériques] de création de valeur dans le cadre de l’entreprise…”
D’autre part, comme outil au service de l’enseignement, via la formation des formateurs, la mise à disposition des outils et équipements nécessaires aux écoles (tableaux interactifs, Internet haut débit) ou accentuation du support au principe des classes inversées.
Olivier de Wasseige (UWE): “Il faut non seulement adapter les programmes de formation pour que les compétences nécessaires soient enseignées mais il faut également faire en sorte que les étudiants [et apprenants] disposent des pré-requis nécessaires, en soft skills et en hard skills, pour être en mesure de suivre ces programmes.”
Il a par ailleurs repris un discours souvent tenu de longue date non seulement par divers organes représentant le monde des entreprises mais aussi par des acteurs politiques (de toutes “confessions”). A savoir, oeuvrer à la croissance des PME “où réside un énorme potentiel pour l’économie régionale. Il faut faire progresser la taille moyenne des PME. Elle est de 9 personnes en Wallonie. Le seul fait de passer à 11 – qui est la moyenne pour les PME flamandes -, ce serait déjà un moyen de faire baisser le taux de chômage wallon…”
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