Du côté d’Elium (anciennement Knowledge Plaza), la dernière injection de capital remontait à 6 ans. Et encore n’était-ce à l’époque, essentiellement, “que” du capital d’amorçage apporté par trois business angels et assorti d’un prêt convertible de Technicom (SRIW).
Aujourd’hui, la société brabançonne, positionnée sur le terrain du partage de connaissances et des réseaux collaboratifs d’entreprise, passe à la vitesse supérieure et engrange 4 millions d’euros, venus pour les trois-quarts du fonds d’investissement Serena Capital et pour un un-quart de la SRIW.
Les capitaux frais seront mis à contribution à la fois pour donner à la société les moyens d’étendre son rayon d’action commercial, se donner davantage de changes de devenir un leader sur son marché, et pour financer le développement de nouvelles fonctionnalités.
“Jusqu’à présent, le démarchage commercial et le marketing n’ont jamais réellement été une priorité pour nous. Ce sont essentiellement les clients qui sont venus vers nous”, estime Antoine Perdaens, PDG de la société. “Et la majorité viennent de pays proches…”
Aujourd’hui, en effet, quelque 70% du chiffre d’affaires de la société belge est réalisé en… France, avec comme autres marchés essentiels la Belgique et la Suisse (présence helvétique renforcée par l’acquisition d’HyperWeek en 2013) et “quelques clients” en Angleterre, en Allemagne, au Grand-Duché, voire aux Etat-Unis.
“Désormais, nous voulons étendre notre clientèle, viser d’autres pays, à commencer par les pays anglo-saxons et scandinaves.”
La quête de nouveaux clients en Europe devrait se faire en priorité dans trois secteurs jugés stratégiques. A savoir, les sociétés de services, les industries en transformation (électricité, transport, ingénieries) et les associations et opérateurs publics, “tous secteurs qui font face à une accélération de l’économie et de l’innovation, tant à un niveau global que local. Pour mieux se transformer, les acteurs de ces secteurs ont besoin de réduire les silos physiques et numériques et, pour ce faire, d’optimiser le partage d’informations critiques, que les sources en soient internes ou externes, et d’améliorer leurs performances via la réutilisation des bonnes pratiques métier.”
Ce coup d’accélérateur commercial explique donc la nécessité de renforcer l’équipe d’Elium.
Les effectifs actuels (20 personnes) devraient doubler d’ici la fin de l’année prochaine, voire atteindre les 50 unités pour le début 2019. La moitié des nouvelles recrutes viendra grossir les rangs de l’équipe ventes et marketing, l’autre moitié sera affectée au développement du produit et au support à la clientèle.
Un produit plus “intelligent”
Le renforcement de l’équipe développement concernera divers profils. Notamment des data scientists.
Pour enrichir sa plate-forme de gestion et de partage de connaissances (collaboration et partage d’informations et de bonnes pratiques au sein de l’entreprise, travail collaboratif, co-édition…), Elium misera en effet sur des potentiels analytiques de mégadonnées (“big data”) et d’intelligence artificielle.
Dans ce domaine, deux pistes devraient être exploitées en parallèle. “L’intelligence artificielle sera de plus en plus présente en entreprise, à tous les niveaux, mais, pour ce faire, l’entreprise a besoin de données. Nous voulons être ce lieu idéal où placer les données”, affirme Antoine Perdaens.
“La plate-forme Elium s’enrichira donc d’agents intelligents sur lesquels les utilisateurs pourront s’appuyer pour augmenter la pertinence des traitements et analyses.
Par ailleurs, dans un contexte de partage des connaissances, il est indispensable de pouvoir fournir aux bonnes personnes les informations pertinentes, au bon moment et dans le bon contexte. Il s’agit dès lors de “marketer” l’information en interne.” Et pour cela, l’intelligence artificielle est un recours utile.
Pour développer ces nouvelles capacités d’apprentissage automatique, de recommandation, d’aiguillage automatique etc., Elium compte collaborer avec d’autres acteurs (dont elle ne veut pas révéler les noms actuellement). Seule chose que se permet de préciser Antoine Perdaens, cela se fera dans un cadre de collaboration et non de mariage. “Dans le cadre de la levée de fonds que nous venons de boucler, des rachats ou fusions ne sont pas à l’ordre du jour.” Même si aucune porte n’est jamais forcément fermée…
Il est une autre évolution que connaîtra à court terme la plate-forme Elium et ce sera une mise en conformité avec les contraintes du futur réglement européen GDPR (General Data Protection Regulation). “C’est là quelque chose d’essentiel pour nous. Nous devons faire en sorte que nos clients puissent respecter cette nouvelle réglementation.”
Pour ses propres besoins mais aussi pour les conseils aux clients, Elium a par ailleurs formé et certifié un DPO (data protection officer), une nouvelle fonction que requiert le GDPR pour de nombreuses catégories de sociétés…
Signalons enfin qu’une nouvelle version de la plate-forme Elium est attendue d’ici la fin de l’année. Une version que la société promet “plus conviviale, légère et simple d’utilisation”. Entre autres fonctions nouvelles qu’on découvrira en temps voulu…
Découvrez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Twitter
Retrouvez-nous sur LinkedIn
Régional-IT est affilié au portail d’infos Tribu Médias.