L’une des premières sociétés a être accompagnée par le programme d’accélération Digital Attraxion (Hainaut) s’installe sur sa rampe de lancement commercial.
Régis Coli, ingénieur de formation mais qui s’est lancé dans l’aventure à simple titre de parent, a imaginé un bracelet connecté dont la mission spécifique est de garder à l’oeil les digressions intempestives de jeunes enfants (tranche d’âge: 2 à 6 ans). Eviter de perdre son bambin dans une foule, le laisser s’éloigner ne fut-ce que quelques mètres et le perdre définitivement de vue… Qui n’a pas craint – ou vécu – ce scénario flippant?
L’OkiDoPlay, actuellement en phase de conception finale, sera proposé à la vente, en pré-commande, dès ce mois de juin. Disponibilité planifiée pour l’été.
Original ce bracelet?
Ce n’est certes pas la première fois que l’on imagine un objet “intelligent” – lisez: doué d’une capacité de connexion et d’alerte – pour ce genre de situation.
L’OkiDoPlay, qui s’est choisi comme slogan “your virtual nanny”, présente un certain nombre de caractéristiques peu ou prou originales. A commencer par la technologie utilisée pour la connexion. Le bracelet opère en liaison étroite avec l’appli installée sur le smartphone (qu’il fonctionne sous iOS ou Android). Technologie choisie: Bluetooth 4. Pas de GPS “parce que sa précision, de l’ordre de 5 ou 10 mètres, est insuffisante, en particulier dans un lieu très fréquenté. Par ailleurs, une solution GPS implique un coût (abonnement mensuel).”
Le principe est donc celui de la communication constante entre le bracelet et le smartphone. Ce qui, promet Régis Coli, n’est pas pénalisant en termes d’autonomie.
Résultat: la distance entre le smartphone et le bracelet ne peut dépasser 70 mètres, ce qui limite l’utilité du bracelet si l’enfant s’écarte un peu trop sans que l’on ne s’en aperçoive.
Pour palier à ce problème, une sonnerie se déclenche dès que l’enfant franchit un périmètre dont l’envergure sera déterminée par chaque parent. Et la tonalité augmente à mesure que la distance grandit. De même, l’appli du smartphone émet un son (l’utilisateur a le choix libre pour décider de la mélodie).
Toujours par souci de repérage de situation anormale, le bracelet (et le smartphone) “sonnent” si l’enfant retire le bracelet ou si celui-ci tombe de lui-même. Un capteur de luminosité placé sur la face intérieure détecte en effet un afflux inhabituel de luminosité (même si ce n’est pas en plein jour).
Avant-goût du packaging de l’OkiDoPlay…
Dans l’éventualité où un enfant s’est éloigné et disparaît du champ de vision de la personne censée le surveiller, cette dernière risque évidemment de se lancer à sa recherche dans la mauvaise direction. Là encore, la solution mise en oeuvre intervient pour prévenir qu’il s’éloigne de l’enfant.
Autre fonction utile: pour repérer le marmot perdu de vue, l’utilisateur peut déclencher la sonnerie du bracelet au départ de son smartphone. Par contre, le processus inverse n’est pas possible: un enfant ne peut “alerter” son gardien en faisant sonner son bracelet (parce que les “faux positifs” seraient potentiellement trop nombreux!).
Dernière précision qui n’est pas sans intérêt: seule la personne qui est enregistrée officiellement comme utilisatrice de l’appli est autorisée à “tracer” l’enfant. A elle de décider si, éventuellement, elle autorise un traçage par une autre personne mais l’appli a été conçue de telle sorte à pouvoir bloquer ce genre de pistage non autorisé.
L’OkiDoPlay peut être pré-commandé, dès ce mois de juin, via le site OkiDo.
Le “kit” proposé à la vente inclut un bracelet, l’appli (téléchargeable) et un chargeur USB. Prix de lancement: 59,90 euros. Prix plein à terme; 89,90 euros.
Si l’appli peut gérer plusieurs bracelets, il faudra racheter plusieurs kits pour équiper plusieurs enfants…
A noter que Régis Coli a tenu à ce que toute la production soit assurée en Belgique, qu’il s’agisse des composants électroniques ou du corps-même du bracelet (en élastomère).
Chaîne d’accompagnement
Pour mener à bien son projet, Régis Coli s’est tourné vers toute une série d’acteurs et d’aides existant en Wallonie. Tout a commencé par un chèque technologique pour le développement d’un prototype (électronique, fabrication en 3D du modèle de bracelet). Sirris, à Liège, a prêté ses compétences et équipements pour les essais de modèles (en plastique), imprimés en 3D. Multitel est intervenu pour tester et affiner le choix de connexion. Le MIC de Mons a donné un coup de main pour le développement de l’appli.
Pour la phase de (pré-)commercialisation, Régis Coli avait besoin d’un autre coup de pouce. A la fois pour financer la mise en production (“rien que la production du moule revient à plusieurs dizaines de milliers d’euros”) et pour pallier à des compétences, plus commerciales, qu’il ne maîtrise pas. Voilà pourquoi, résidant à La Louvière, il a posé sa candidature et a été accepté par l’accélérateur hennuyer Digital Attraxion.
La Maison de l’Entreprise lui avait déjà procuré quelques conseils, mais Digital Attraxion lui permet de bénéficier d’un coach spécialisé dans le domaine qui est désormais le sien. Il aura ainsi droit à un accompagnement pour le packaging et le développement d’une stratégie commerciale. En plus des fonds alloués pour la production du moule.
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