Il est l’un des rouages-clé du Plan numérique wallon et de la transformation numérique de la région. Celui que, slogan-choc à l’appui, certains qualifient d’iMinds wallon, entre tout doucement en opération.
La première réunion des membres du Digital Wallonia Hub (15 personnes) s’est déroulée voici peu pour déterminer le cadre à définir et les modes de travail.
Défragmenteur et propulseur
Petit rappel tout d’abord de ce que sera, ou devrait être, le “DW Hub”. Cette structure – virtuelle, puisqu’il n’y a pas de nouvel organisme ou de site dédié à ses opérations – est un réseau de collaboration entre centres de recherche, Pôles de compétitivité et clusters spécialisés (TWIST et Infopole Cluster TIC). Objectif: focaliser les ressources de la recherche appliquée et de prototypage (dans le domaine du numérique) sur des objectifs communs et/ou cohérents et conférer à cette recherche une plus grande masse critique au service de l’économie wallonne et de ses acteurs.
Ces objectifs ont récemment été réaffirmés par le gouvernement. A savoir:
- accélérer la croissance à l’international de jeunes pousses en phase de croissance (les “champions numériques”)
- attirer des acteurs mondiaux – entreprises et/ou talents – en Wallonie
- stimuler l’innovation et les usages du numérique au sein des entreprises
- renforcer la recherche dédiée au numérique et faciliter la transposition des fruits de la recherche vers l’industrie et le tissu économique.
Provoquer le déclic
Le but est de défragmenter le paysage local de la recherche, coaliser les forces, améliorer – drastiquement – le dialogue recherche-industrie. Jouer le poids, la masse, pour peser plus lourd sur le marché mais aussi dans les sphères européennes (projets H2020…).
Dans le monde des technologies numériques, ”anticiper les ruptures technologiques nécessite que des grappes de compétence en Région wallonne soient [davantage] engagées dans les grands programmes européens et puissent effectuer une veille active connectée sur les régions les plus actives (côtes Est et Ouest des Etats-Unis, notamment) et les centres de recherche des entreprises leader”, raisonne-t-on au cabinet du ministre Jean-Claude Marcourt.
Les besoins de l’économie et de l’industrie, dans une perspective de transformation et d’accélération numériques, “appellent une réponse coordonnée pour en augmenter l’efficacité.”
Cohérence et mutualisation sont aussi des mots d’ordre adressés à la recherche numérique émanant des acteurs industriels. A charge dès lors pour le Hub de servir de “structure unique d’évaluation des projets de recherche issus du secteur. [Le Hub] se mettra à disposition pour évaluer les projets numériques issus des Pôles de Compétitivité et assurer la transversalité, la mutualisation et l’adéquation avec les thèmes principaux.”
L’un des pôles d’action du Hub sera la promotion et l’accompagnement des start-ups numériques mais aussi, et surtout, des “scale-ups”, ces jeunes pousses en (forte) croissance ou ces graines de “champions” qui ont besoin d’une attention toute particulière pour pouvoir réellement s’imposer, percer à l’international et atteindre une taille viable à long terme.
Les PME ne sont pas oubliées non plus. Pour elles également, le Hub doit servir d’outil de croissance, plus “volontariste”, en favorisant l’acquisition de technologies (ou de compétences technologiques) et un dopage de l’internationalisation de leurs activités.
Les grands axes
Membres du comité de pilotage du Hub? Les 5 universités francophones, les centres de recherche Cetic et Multitel, des acteurs industriels (IBA, Eurogentec), ainsi que des représentants du SPW (DGO6) cabinet de Jean-Claude Marcourt. La présidence en a été confiée à Jean Martin, patron de Sapristic, président d’Agoria Wallonie et ancien directeur général de BSB.
“Il existe une complémentarité tacite entre les unités de recherche de l’écosystème wallon qui devrait être amplifiée par l’action de la Région.”
Le Digital Wallonia Hub devrait opérer selon 4 axes:
- DW-Lab : promotion des programmes de recherche au sein des équipes de recherche, avec expériences-pilote en cycles courts impliquant des partenaires industriels ; exemple de domaine et thématique: le machine learning à destination de la maintenance prédictive
- DW-Plates-formes: transposition des résultats obtenus dans des structures de mutualisation et d’expérimentation (telles que la plate-forme Big Data) au service des entreprises wallonnes
- DW-Accelerator: instrument d’accès à des sources de financement pour “le développement du numérique dans le secteur et dans les entreprises impactées par le numérique”
- DW-Connect: programme favorisant la mise en relation de partenaires du secteur numérique, une veille proactive basée sur les travaux des équipes de recherche et de leurs connections internationales.
Dévoilement à l’été
Début juillet, les modalités de fonctionnement et objectifs concrets devraient être fixés. Budget annuel: “minimum 20 millions”. Un financement qui prendra plusieurs formes: subventions à la recherche, partenariats public-privé, avances récupérables, PIT (partenariats d’innovation technologique, comme l’est par exemple la Plate-forme Big Data).
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