Une solution de messagerie, simplement web-based pour l’instant, a vu le jour voici quelques semaines à destination des conducteurs de voitures électriques mais avec la possibilité de convaincre d’autres types d’automobilistes. L’idée? Permettre à un conducteur qui a besoin de recharger sa voiture à une borne occupée par une autre de contacter son propriétaire pour déterminer s’il peut libérer la place. Et ce, sans que celui-ci doive laisser ses coordonnées d’une quelconque manière que ce soit.
Le principe de Chat Car est le suivant: les propriétaires s’enregistrent sur le site en y encodant leur numéro de plaque et le numéro de mobile via lequel ils sont joignables. Ils reçoivent alors un QR code qu’il leur suffit d’apposer derrière leur pare-brise.
La personne qui veut les joindre peut dès lors scanner le QR code, ce qui déclenche une fenêtre sur leur smartphone où il lui suffit d’encoder le message à envoyer. Sans qu’elle puisse voir le numéro auquel le message sera délivré.
Une autre option est d’utiliser la fonction de géolocalisation: celle du smartphone et celle de la voiture (si son propriétaire, bien entendu, a autorisé la fonction de géoloc’). Dans ce cas, la solution Chat Car enverra à tous les propriétaires de voitures enregistrées se trouvant dans le rayon immédiat de la voiture ainsi “repérée” le message “libérez-vous votre borne de recharge?”
Dernière solution pour les personnes qui ne posséderaient pas de smartphone: envoyer un SMS au numéro mobile de Chat Car (apposé à côté du QR code) et indiquer le numéro de plaque de la voiture dont on veut contacter le propriétaire. Chat Car se charge de relayer le message au destinataire.
“Vous avez un message…”
“Bien souvent, les propriétaires de voitures en phase de recharge ne sont pas loin de cet endroit. Ils pourraient donc aisément venir libérer la place, si l’opération est terminée. Voire libérer la borne à distance, sans devoir bouger leur voiture, comme le permet par exemple Tesla…”, indique Philippe Depuydt, à l’origine de cette solution (et par ailleurs initiateur de la solution Gemotions, plate-forme de jeux de pistes géolocalisés).
Pour l’heure, la solution (le site n’existe encore qu’en français) a déjà séduit une petite centaine d’automobilistes, tant en Wallonie qu’en France et, plus sporadiquement, au Grand-Duché et en Suisse.
Répartition des bornes de recharge pour voitures électriques en Belgique (on en dénombre 620, selon les dernières statistiques ChargeMap). Source du graphique: Highcharts/ChargeMap.
Des contacts devraient être pris à brève échéance avec plusieurs constructeurs de véhicules électriques afin d’informer leurs clients de l’existence de cette solution.
Mais la solution pourrait intéresser d’autres catégories d’usagers. “On s’est en fait rendu compte que cette solution, qui permet d’entrer en contact avec un conducteur sans connaître son numéro de téléphone, pourrait être utile dans de nombreuses situations. Pour entrer en contact avec un médecin dont on aurait un besoin urgent et dont on repère le signe du caducée affiché sur sa vitre. Ou pour avertir un automobiliste qu’il a laissé ses phares allumés ou que sa voiture, mal garée, risque d’être enlevée par une dépanneuse. La police est sensée avertir le conducteur mais sans moyen de le joindre, elle ne peut le faire…”
Comment monétiser?
La solution est gratuite pour les usagers “et l’intention est qu’elle le reste” déclare Philippe Depuydt. Le modèle économique qu’il envisage éventuellement est celui de la publicité: “les commerçants se trouvant à proximité des bornes de recharge seraient sans doute potentiellement intéressés à faire passer des messages aux conducteurs en phase de recharge, pour les attirer vers leurs magasins, espaces de restauration etc.”
Des “partenaires” potentiels pourraient être des acteurs tels que BePark voire même des compagnies d’assurances, intéressées à être prévenues en cas de dégâts matériels occasionnés à un véhicule. “Lorsque les dégâts ne sont que matériels sur un véhicule non occupé, la police n’effectue pas de recherche pour trouver son propriétaire. Une compagnie d’assurance serait intéressée à être prévenue sur-le-champ pour éviter des dégâts supplémentaires, tels qu’un vol commis sur un véhicule dont les vitres ont été cassées…”, commente Philippe Depuydt.
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