La fabrication additive (additive manufacturing) est un immense pan de réinvention de l’industrie telle qu’on l’a connue à ce jour. En changeant de méthode de production – du soustractif (usinage) à l’additif (création volumique de pièces) -, un immense champ nouveau s’ouvre aux entreprises et industries de toutes natures. Voir ci-dessous les estimations qu’en donnent divers cabinets d’analystes.
Même si d’immenses progrès restent à faire, en particulier dans certains secteurs, pour en arriver à une maturité suffisante pour la production de pièces fonctionnelles, les réalisations et méthodes de fabrication connaissent un essor que les acteurs locaux entendent bien capter au passage.
Nous consacrons donc ce dossier à toute une série d’initiatives, de réalisations et de projets de recherche qui ont récemment vu le jour en Belgique francophone.
Découvrez une petite brochette de jeunes sociétés locales qui se sont lancées (ou s’apprêtent à se lancer) sur le terrain de la fabrication additive. Par ordre alphabétique: 3D-Side, Addiparts, Additiv, Any-Shape, Cerhum et Vigo.
La plupart ont décidé de se spécialiser dans un domaine précis et une technologie en particulier et visent des clients professionnels, essentiellement dans les secteurs industriels et médical. Mais, comme vous pourrez le constater, ce n’est pas là une règle absolue. Certains estiment même que la diversité d’activités est source d’acquisition accélérée de compétences.
La plupart de ces jeunes sociétés ont fait ou font encore appel aux compétences et ressources du Sirris, qui, depuis de nombreuses années, a développé une expertise dans le domaine de la fabrication additive et qui, à l’avenir, poursuivra ses activités de conseils mais aussi de R&D dans ce domaine. Son rôle, toutefois, est amené à évoluer. A découvrir dans ce dossier, également.
En plus de ces prestataires de services (conception, production), d’autres acteurs locaux sont actifs au niveau de la conception de logiciels qui seront indispensables aux professionnels. Découvrez ce que préparent Samtech, à Liège, en matière d’optimisation topologique des pièces et GeonX, du côté de Charleroi, dans le domaine de la simulation de contraintes et de vérification de qualité des processus de fabrication additive.
Le marché de la fabrication additive
Preuve que la fabrication additive est un thème chaud, la progression du volume d’affaires mondial (toutes activités confondues – production, services, vente d’équipements et de matériaux) s’accélère. Depuis 26 ans, la progression annuelle moyenne était de 27%. Ces 3 dernières années (2012-2014), le rythme est passé à 32,3%.
En cause, l’essor d’imprimantes davantage bas de gamme et plus démocratiques et les débuts de la fabrication directe, là où, pendant longtemps, la fabrication additive s’est cantonnée à la production de prototypes. Chiffres Wohlers Associates (bureau de consultance spécialisé en fabrication additive).
En 2014, la fabrication directe de pièces représente 34,7% du chiffre d’affaires global.
Toujours selon Wohlers, les secteurs les plus utilisateurs de ces techniques de production se classent comme suit (chiffres 2014):
- équipements industriels et professionnels: 18,5%
- électronique et produits grand public: 18%
- secteur des véhicules à moteur: 17,3%
- secteur médical et dentaire: 13,7%
- aérospatial: 12,3%
- institutions académiques: 6,4%
- secteur public et militaire: 5,4%
- architecture: 3,8%
- autres: 4,5%
Les deux secteurs aujourd’hui qualifiés de “plus dynamiques” sont le médical et l’aéronautique, tous deux très demandeurs de pièces hautement personnalisées ou à forte valeur ajoutée. L’aéronautique, par contre, en raison de contraintes réglementaires, présente des cycles nettement plus longs.
Les perspectives?
Lux Research estime que la croissance la plus marquée, d’ici 2025, se manifestera dans le secteur des applications médicales (production d’instruments chirurgicaux, d’implants…). Taux de croissance annuel moyen estimé entre 2013 et 2025: 42%.
Toutefois, le chiffre d’affaires généré dans ce secteur sera largement inférieur à celui suscité par d’autres sphères d’activités. En particulier dans l’électronique imprimée et le secteur automobile, avec la production de petites séries, pour véhicules haut de gamme, et de pièces de rechange, pour les voitures de M. Tout le Monde ou pour des modèles qui ne sont plus produits. [ Retour au texte ]
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