Google bis: 2ème data center à Ghlin-Baudour

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Par · 24/06/2015

Nouvelle inauguration – avec forte présence de politiques et de “forces vives” locales – à Baudour, près de Mons, ce mardi. Google mettait en effet officiellement en ligne un deuxième data center, à proximité immédiate du premier, qui vient doubler, à peu de chose près, les capacités de ce premier bâtiment inauguré en 2009.

Pourquoi le site montois a-t-il été choisi comme cible d’extension? Google, évidemment, renforce régulièrement ses capacités existantes (13 sites sur 4 continents) et en ajoute d’autres (tel ce data center aujourd’hui en construction aux Pays-Bas) mais Mons a réussi à avoir droit au chapitre pour plusieurs raisons, explique Frédéric Bonhomme, directeur opérationnel du data center, en charge de l’IT, du réseau et des serveurs. A savoir: “nous avons été le premier data center hors Etats-Unis. La collaboration avec les autorités régionales – et fédérales – s’est toujours bien passée.

Des politiques séduits et séducteurs

Si l’installation de Google Mons a pu être appuyée par des accents rouges (couleur politique dominante de Mons, à l’époque, de la Région voire, plus tard, du fédéral), le bleu n’est pas en reste. Lors de cette inauguration, le panachage était parfait entre Elio Di Rupo, en sa qualité de maïeur de Mons, et les notes bleues fédérales. Alexander De Croo avait fait le déplacement, en qualité de Ministre chargé de l’Agenda numérique. Charles Michel, annoncé, s’était fait excuser – officiellement pour raisons de sommet européen. Et Jacqueline Galant n’avait pas raté le train (pardon!), s’invitant en tant que régionale de l’étape.

Au-delà de cette simple présence politique, le message que ces divers responsables ont clairement fait passer est le suivant: Google, on vous aime, pour l’effet d’entraînement espéré pour la région (et la Belgique), pour le signal d’attractivité et pour les investissements avec retombées économiques potentielles. Voir les quelques chiffres en fin d’article.

Nous avons dès lors toujours eu une image positive auprès de notre QG. Il était donc logique d’agrandir pour faire face aux besoins croissants de capacités.” Sur l’ampleur de ces dernières, par contre, pas de précisions, pas de chiffres.

Seules indications qu’il donnera: les améliorations concernent à la fois les capacités de stockage et la réactivité de traitement des serveurs. Par ailleurs, les systèmes de refroidissement et de distribution électriques ont évolués depuis l’inauguration du premier site, “histoire de réduire les besoins en énergie.”

Et, côté efficience énergétique, Google revendique désormais pour son site montois (deux data centers confondus) un PUE (power usage effectiveness) de 1.12. Les spécialistes apprécieront. Rappelons pour les autres que le PUE est le rapport entre l’énergie totale consommée par un data center ou une salle serveurs (tous équipements confondus, en ce compris donc les systèmes de refroidissement) et la part d’énergie absorbée par l’IT. Rappelons que le site de Ghlin-Baudour fut le premier, chez Google, à ne pas faire appel à des systèmes de climatisation/refroidissement classique mais à puiser son potentiel de refroidissement dans les ressources naturelles avoisinantes. En l’occurrence, le canal Nimy-Blaton (pour la construction du 2ème data center, une nouvelle étude d’incidence a d’ailleurs dû être menée).

Il s’agit là d’une moyenne sur l’ensemble des deux deux data centers. Pas de précision supplémentaire sur l’efficience de l’infrastructure du nouveau bâtiment. Seule petite comparaison possible: en 2009, lors de l’inauguration du premier site, le score était de 1.14.

Ceci n’est pas la fin?

Alors que le deuxième site entre en action, les responsables (Google et tiers) laissent déjà entrevoir la possibilité d’étendre encore davantage le site et les capacités. Il y a en tout cas place pour de futurs bâtiments – un nouveau doublement serait de l’ordre du possible.

A lire également, quelques petites phrases glanées au fil des discours de différents orateurs du jour.

Et si Google, comme signalé ci-dessus, se réjouit et apprécie que “la collaboration avec les autorités régionales – et fédérales – se soit toujours bien passée”, la société peut apparemment compter sur la volonté de tous de garder les choses en l’état. Elio Di Rupo, par exemple, disait son espoir que Google continue à l’avenir d’investir. Ajoutant que les pouvoirs publics étaient déterminés à soutenir la société et à veiller à un bon partenariat public-privé.
Alexander De Croo n’était pas en reste, allant exactement dans le même sens lorsqu’il déclarait que “nous resterons un partenaire pour que Google continue d’investir” ou encore lorsqu’il précisait le rôle du gouvernement (fédéral): “créer le bon cadre, être un bon partenaire pour les discussions avec le privé” afin, notamment, de faire se concrétiser les ambitions de l’Agenda numérique qui continue de se concocter. Et l’on sait que Google a un représentant au sein du groupe de travail Digital Minds for Belgium.

Google Mons en chiffres

Deux data centers, un total de 775 millions d’euros investis entre 2007 et 2014 (dont 300 millions pour le nouveau data center), 300 emplois directs (des profils très majoritairement techniques impliqués dans la phase de construction et ensuite de gestion opérationnelle).

Le nouveau data center de Google à Ghlin-Baudour, à proximité du premier bâtiment inauguré en 2009.

Tels sont les chiffres de Google Mons. Auxquels s’ajoutent ceux d’une étude d’impact sur l’emploi local, menée par la cabinet de consultance Copenhagen Economics.

Aux 300 emplois directs, s’ajoutent encore 300 emplois indirects (fournisseurs, sous-traitants) et – estimation de Martin Thelle, l’auteur de l’étude – 900 emplois “induits” (emplois soutenus par la consommation au quotidien des deux premiers groupes).

Contribution au PIB belge: 110 millions par an – chiffre qui, rappelons-le, est de la responsabilité de l’auteur.

Un Martin Thelle qui a même procédé à une extrapolation, imaginant l’impact potentiel d’un nouveau doublement du data center. Si elle devait se faire d’ici 2020, l’impact global pourrait être de 215 millions par an pour le PIB et de 1.300 emplois par an (pour la nouvelle construction, suivie de la phase opérationnelle). [ Retour au texte ]