Waterloo pionnière wallonne du paiement mobile, en attendant Tournai

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Par Olivier Fabes · 30/04/2015

Depuis ce 29 avril, les habitants de Waterloo peuvent payer leur nouvelle carte d’identité, passeport, permis de conduire ou titre de séjour au moyen de leur smartphone ou de leur tablette. Pour autant qu’ils aient au préalable installé les applis Bancontact-Mistercash Mobile et Interactive City (de Belfius) sur leur terminal mobile. La marche à suivre, dont les initiateurs ne manquent pas de répéter la simplicité, est désormais affichée sur les murs de maison communale (voir illu ci-dessous) et distribuée via des petites brochures.

“Cette modernisation s’inscrit pleinement dans l’évolution des habitudes et des attentes des citoyens”, déclare la bourgmestre Florence Reuter. “Elle permet aussi de simplifier certaines démarches, voire de les rendre plus rapides, bien que nous ne soyons pas encore tous rompus à cette méthode de paiement. Je suis convaincue que dans les prochains mois, nous serons de plus en plus nombreux à l’utiliser”, poursuit-elle, tout en précisant à l’intention des moins technophiles “que bien entendu, les autres systèmes de paiement continueront à cohabiter avec celui-ci. Il s’agit juste d’un service supplémentaire.”

La valeur ajoutée du service, qui permet non seulement de payer, mais aussi de s’informer sur les tarifs, les délais et de commander certains produits sans devoir se déplacer, sera sans doute proportionnelle à son extension à d’autres services pour lesquels le citoyen n’a souvent pas d’autres choix que de payer en cash.

La bourgmestre évoque par exemple les frais d’inscriptions à l’Académie de Waterloo ou au Centre récréatif communal. Ultérieurement, l’entrée à la piscine communale ou la location de livres à la bibliothèque communale pourraient également se régler par smartphone. Il semblerait également assez logique que des musées emboîtent le pas.

A Erpe-Mere, par exemple, l’appli Interactive City a déjà été utilisée voici quelques mois pour payer l’entrée au championnat de cyclo-cross.

La valeur ajoutée du service sera proportionnelle à son extension à d’autres services pour lesquels le citoyen n’a souvent pas d’autres choix que de payer en cash.

En “montrant l’exemple”, la commune de Waterloo espère également que le secteur privé embraiera pour que la “ville interactive” ne se limite pas aux seuls services communaux. Tout dépendra de l’adoption par les commerçants de solutions de paiement mobile. Selon Belfius, une cinquantaine de commerçants sur l’ensemble du pays utilisent la technologie mobile de Bancontact-Mistercash. On est donc encore loin du raz de marée.

La technologie proposée par Belfius est basée sur un “tag” avec un code QR qu’il faut scanner. Le lecteur de code est heureusement intégré dans l’appli Interactive City. On sait que les systèmes de tag et codes QR tardent à décoller. Dans un article consacré à sa stratégie, TagTagCity nous avait elle-même exprimé sa prise de distance avec le système de scanning de balises.

En attendant le vrai ‘sans contact’

A cet égard, les balises telles que placées à la commune de Waterloo contiennent également une puce NFC, ce qui – théoriquement – pourrait rendre inutile l’étape du scanning. Le paiement pourrait se faire sans contact, par simple passage du smartphone devant la balise. Sauf que Belfius, estimant à seulement 15% la part de la population belge équipée de smartphones compatibles NFC, rechigne pour l’instant à pousser ouvertement cette méthode.

Gains back-office

Outre le fait d’offrir un nouveau service aux citoyens, la commune de Waterloo épingle de potentiels gains d’efficacité au niveau du traitement administratif et comptable des paiements. Interactive City pourrait être intégrée à une caisse électronique qui facilite la collecte et l’identification des différents points de recettes communales. Ce logiciel de caisse, comparable à ce qu’on trouve dans le retail, serait lui-même intégré au logiciel comptable. A l’heure actuelle, chaque service enregistre encore ses recettes et sorties dans son propre fichier Excel.

Une solution de paiement plus intégrée pourrait également présenter un avantage en termes de contrôle. A Waterloo, on n’a pas oublié qu’une fonctionnaire a été condamnée pour avoir détourné 85.000 euros dans la caisse du service passeports. C’était en 2007.

Au niveau du coût de la solution, Belfius assure qu’elle ne compte pas spécifiquement se rémunérer sur ce service, considéré comme faisant partie d’une relation globale entre la banque et les autorités locales. Un fonctionnaire de la commune nous a expliqué que chaque transaction via Bancontact-Mistercash mobile coûtait environ 20 eurocents (!), soit un tout petit peu plus qu’une transaction ‘classique’ (autour de 17 eurocents). Mais la commune peut en revanche espérer faire l’économie de la location et de la maintenance de terminaux de paiement supplémentaires.

Effet boule de neige?

Après Waterloo, c’est Tournai qui va embrayer sur les paiements mobiles communaux. Et des contacts seraient également bien avancés avec d’autres communes du Brabant wallon, Rixensart notamment.