La solution TriMaps, de lastart-up wallo-bruxelloise Tribab, permet de transposer des cartes papier, parfois rudimentaires, dans des applications interactives, avec géolocalisation de l’utilisateur sur cette carte d’origine.

La société a notamment déniché un client… au Canada. La forteresse de Louisbourg, située en bord de côte Atlantique (Nouvelle-Ecosse), a été construite par les Français en 1713, sur l’île de Cap-Breton. Au gré des batailles, elle changea plusieurs fois de mains, alternant domination française et britannique. Détruite en 1760, classée lieu historique national en 1920, elle a été partiellement reconstruite à partir de 1961.

La forteresse de Louisbourg

L’appli TriMaps permet désormais d’explorer la forteresse de manière interactive, de visionner des photos et des informations historiques sur les bâtiments et les structures du site.

A l’occasion d’un appel à projets organisé par Europeana, Tribab a également exploré une piste nouvelle qui pourrait déboucher sur des applications touristiques. Sa solution TriMaps pourrait en effet servir d’instrument de réalité virtuelle (ou augmentée) pour faire revivre des lieux ou épisodes du passé. Relire l’article-portrait que nous consacrions récemment à la société.

Le “proof of concept” développé – et récompensé – lors du concours Europeana permettait par exemple de se projeter, via visualisation d’une carte historique dont le graphisme original était préservé, au coeur du champ de bataille de 1815 alors que l’on se déplace simplement, à pied ou en voiture, dans les rues et grandes artères de la ville. Comme le dit Jonathan Fallon, co-fondateur de Tribab, “lorsque vous irez ou passerez devant le Carrefour Market, vous ne verrez plus jamais les abords du croisement entre la Drève Richelle et la Chaussée de Bruxelles [pour ceux qui connaissent l’endroit] de la même façon…”

Ce premier proto a donné des idées au duo de TriBab qui a contacté des associations de professeurs d’histoire afin d’imaginer un moyen de rendre les cours plus dynamiques ou les excursions scolaires plus captivantes…

Applis pour randonnées en tous genres

Geolives, basée à Liège, est spécialisée dans le développement d’applications de géolocalisation pour smartphones et tablettes et d’applications Web de géolocalisation en 2D et 3D.

La société propose à la fois des solutions B2C et B2B. Ses applis de géolocalisation s’adressent directement au secteur touristique puisqu’ellles proposent quelque 85.000 randonnées publiques, dont 10.000 destinées aux opérateurs touristiques.

Côté B2C, l’offre SityTrail permet de télécharger des randonnées multimédia sur équipements mobiles (smartphones ou tablettes numériques). La majorité des parcours concernent le territoire français, premier marché à l’exportation de la société liégeoise; le solde est constitué de randonnées sur le territoire belge. La plupart des utilisateurs sont donc, logiquement, de nationalité française (quelque 82.000 utilisateurs français actuellement, qui représentent un total de 173.000 installations d’appli; contre 21.000 utilisateurs et 29.000 installations en Belgique; s’y ajoutent encore des utilisateurs suisses, irlandais, néerlandais…).

Côté B2B, SityTour s’adresse aux opérateurs touristiques et porte sur la création de balades consultables via smartphones ou tablettes (iOS, Android). Parmi les clients: des Maisons du Tourisme, des communes… Quelques exemples: Pays des Sources, Spa, Val de Lesse, Pays de Ciney, Forêt de Saint-Hubert ou, à l’étranger, le parc naturel de Chevreuse, le Luberon à vélo…

Chaque opérateur client peut procéder à une classification des randonnées selon ses préférences ou cibles: marche, VTT/vélo, cheval, auto/moto, marche nordique… Les Maisons du Tourisme de Saint-Hubert et de Ciney ont récemment poussé la classification un cran plus loin, prévoyant une nomenclature pour randos accessibles pour poussettes d’enfants, personnes à mobilité réduite…

Geolives a par ailleurs ajouté une nouvelle fonction: la possibilité pour le randonneur de signaler un incident, une incivilité etc. le long du parcours. Une petite icone supplémentaire a été prévue à cet effet. Il suffit alors de prendre une photo et de l’envoyer par mail à la Maison du Tourisme concernée.

Le principe, tant en B2C qu’en B2B, est le même: après téléchargement préalable (par exemple via une borne WiFi prévue sur le lieu de départ) de la randonnée, des cartes et données qui lui correspondent (sources: les bases de données régionale ou provinciales telles Pivot ou Hades), il ne reste plus, sur le terrain, qu’à se laisser guider. Plus besoin de disposer d’une connexion Internet lors du trajet.

Grâce au potentiel de géolocalisation des équipements mobiles, l’application déclenche une alerte lorsque l’utilisateur arrive à proximité de l’endroit répertorié et lui fournit de l’information sous forme de textes, de contenus audio et de photos. Les contenus audio sont “optimisés” et ne portent, pour des questions de volume, que sur des informations brèves concernant les points d’intérêt essaimés tout au long du parcours.

Les vidéos sont également possibles mais cette piste est peu exploitée en raison du poids qu’elles représentent (volume pouvant être difficile à gérer si stocker sur certains mobiles). “Les contenus vidéo ne sont pas exploités off-line. Le seul canal possible sont des vidéos postées sur YouTube mais il faut bien entendu que le touriste dispose pour cela d’une connexion Internet…”

Nouvelle activité: la création de parcours agrémentés de jeux géolocalisés, sur-mesure. La Maison du Tourisme de Saint-Hubert a par exemple commandité une solution pour Saint-Hubert et Redu. L’appli ludique a tout d’abord été développée pour plates-formes Android et investira ensuite les iPhones et iPad d’Apple.

A terme, Geolives permettra l’adaptation des scénarios du jeu par le biais d’un éditeur, histoire de personnaliser l’appli pour les divers lieux et clients.