Raincode, société bruxelloise spécialisée dans les migrations techniques et compilations logicielles, a récemment dévoilé une nouvelle version de sa solution de migration Raincode Stack destinée aux environnements mainframe IBM. Destination: les environnements Microsoft .Net et Azure.
L’intégré de migration inclut des compilateurs Cobol et PL/1, un émulateur CICS et un utilitaire de tri compatible DF-Sort.
Le principe qu’applique Raincode – une nouvelle fois réaffirmé au travers de la nouvelle version 2.41 de son compilateur Cobol -, est celui de l’iso-migration, à savoir la transposition strictement fidèle des instructions programmatiques et des types de données. Outre la transposition du code Cobol, la solution s’accompagne d’une fonction de conversion DB2 vers SQL Server.
A l’occasion de la sortie de sa nouvelle version, Raincode “tape sur le clou”: plate-forme très chère, notamment en maintenance, manque de flexibilité pour prendre en compte les environnements applicatifs et les schémas d’interactivité actuels… Sa solution: un migration technique, en préparation d’une évolution fonctionnelle.
Migrer, en étapes successives
Pour Darius Blasband, patron de Raincode, le mainframe ne se justifie pas (ou plus) en termes purement économiques. Mais l’abandonner au profit de plates-formes plus modernes, plus flexibles, davantage pertinentes pour gérer les canaux actuels que sont le Web et le mobile, cet abandon représente un véritable défi. Qui devient pourtant une nécessité lorsque l’obsolescence menace pour cause de logiciels conçus pour le mainframe et qui ne seront bientôt plus supportés par leurs concepteurs. Comme ce sera le cas, l’année prochaine, pour la solution PacBase d’IBM.
Raincode propose dès lors des solutions de migration technique pour aider les entreprises à quitter l’emprise de leurs codes mainframe – sans pour autant condamner ce même mainframe aux oubliettes. Du moins pas dans l’immédiat. Explication.
Quitter le mainframe et se lancer dans le redéveloppement pur et simple d’applications n’est pas forcément une bonne idée, selon Darius Blasband. “Aucune banque, par exemple, n’a 5 ou 6 ans de temps devant elle pour mener à bien cette entreprise.”
Voilà pourquoi Raincode mise sur la transformation et l’émulation (pour codes Cobol, PL/1…) pour faire basculer vers des plates-formes plus modernes des solutions existantes qui seront “conservées à l’identique”, sans réelle plus-value fonctionnelle dans un premier temps. L’exercice se fait au moyen d’outils automatisés: “travailler en manuel coûterait trop cher. Cela fournit en outre la garantie de ne pas mettre le fonctionnement en danger. Une fois qu’on s’est affranchi, de la sorte, de l’emprise historique, il devient possible d’envisager de nouvelles opportunités. L’avantage est que toute nouvelle fonctionnalité pourra être développée avec n’importe quel outil moderne.” Dans le cas précis de Raincode et de son positionnement pro-Microsoft: les futurs développements pourront s’effectuer en .Net (ou en technologie compatible .net), avec une promesse d’“interaction fluide avec l’application d’origine”.
Parmi sa clientèle, “de 40 à 50%” migrent leur “héritage”… en restant sur mainframe. “C’est pour eux une étape intermédiaire qui leur permet de résoudre d’abord les dépendances techniques.”
Pas prophète dans son pays
Le chiffre d’affaires de la société (1,375 million d’euros) se répartit essentiellement en trois grands blocs d’environ 30% et concernent les marchés américain, français et nordique. Le solde est assuré par des marchés tels que le Japon, la Corée, le Mexique ou… la Belgique. Secteurs: banques/assurances (qui est son secteur privilégié), grande distribution, secteur public (surtout aux Etats-Unis).
La société bruxelloise compte fort peu de clients en Belgique, et même aucun dans le secteur public. “Le marché belge est très difficile. Les directions informatiques préfèrent acheter auprès d’acteurs de gros calibre et bien connus, tels qu’Accenture. Une petite société telle la nôtre souffre d’un problème de crédibilité. Une attitude que nous ne rencontrons pas à l’étranger, que ce soit sur les marchés anglo-saxons ou en France. Le marché (belge) le plus calamiteux, pour nous, est le secteur public.” Et pas forcément, dans son cas, pour des problèmes de manque de confiance dans un petit acteur local. La raison devrait plutôt être cherchée, aux yeux de Darius Blasband, du côté de facteurs budgétaires: “par manque d’argent, le secteur public n’est absolument pas motivé à évoluer.”
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