L’UMons inaugurait récemment une chaire en intelligence artificielle et médecine numérique. Double objectif annoncé: “mieux former les médecins et futurs médecins au recours de l’IA dans leur pratique médicale quotidienne et mener une série de recherches dans ce domaine spécifique”.
Le titulaire de la chaire, financée par le groupe de presse RMN (éditeur notamment des médias NumeriKare, Le Spécialiste, MediSphere, PharmaSphere, MedinLux…), est le Dr Giovanni Briganti, pilote du groupe de travail AI4Health d’AI4Belgium, chargé de cours à l’UMons et maître de conférences à l’ULB.
Les cours, eux, seront donnés par Giovanni Briganti lui-même, à raison de 30 heures étalées sur l’année.
Contenu et teneur des cours? “Une introduction à l’intelligence artificielle – depuis son historique (par exemple, la genèse des systèmes experts), son mode de fonctionnement (les algorithmes), jusqu’à ses perspectives en santé (applications concrètes). Un focus particulier est mis sur la manière de critiquer la performance des modèles, nécessaire pour que les médecins puissent comprendre ce qu’ils utiliseront…”, explique le Dr Giovanni Briganti.
La chaire a été constituée pour une durée de cinq ans afin de pouvoir toucher les cinq prochaines promotions de bacheliers en médecine (2022-2023 à 2027-2028). Sont ainsi concernés les bacheliers en médecine à partir de la troisième année et, potentiellement, d’autres apprenants puisqu’une formation à distance a également été prévue via cinq modules d’e-learning, suivis chacun d’un quiz (de type QCM). Ces modules en-ligne s’adressent à l’ensemble des professionnels médicaux belges et est par ailleurs ouvert aux autres étudiants en médecine inscrits dans une autre université.
Pour l’UMons, il s’agit là d’un nouveau volet de formation, destiné à enrichir le cursus proposé aux étudiants en médecine, histoire de leur procurer un bagage davantage en ligne avec l’évolution de la médecine, de ses pratiques et des “indispensables” qui seront son lot quotidien à l’avenir. “Les spécificités du programme montois se basent sur la préparation préalable des étudiants en médecine: ils ont de nombreuses heures de cours dans des matières scientifiques, en particulier la statistique médicale et l’épidémiologie, dispensées par mon collègue, le professeur Christophe Lelubre, qui les prépare très bien à recevoir de l’enseignement de l’IA.
Les nouveaux cours IA eux-mêmes ont ceci de particulier que c’est un médecin, pas un ingénieur, qui le dispense…”.
Un programme qui s’étoffe
La chaire vient s’ajouter à un certificat inter-universitaire (UMons, ULB) annoncé précédemment LIEN et qui, lui, concerne les professionnels de santé déjà actifs. Cette formation continue, axée sur les “bases du numérique en santé” a démarré le 7 octobre sur le site de l’Hôpital Marie Curie (CHU de Charleroi).
Côté chaire, les cours commenceront au mois de novembre. Au total, comme on l’a vu, 30 heures de cours, complétés par les 10 heures que représentent les cinq modules en-ligne. “Ces modules ont été développés sur la plate-forme BrainTop de RMN. En l’occurrence, cinq modules d’environ deux heures chacun, portant sur une introduction à la médecine digitale.”
“A l’issue de leur formation, les médecins auront les compétences pour critiquer une technologie ou une solution qu’on leur offre afin de savoir si elle est pertinente ou pas pour leur acte de soins.” Dr Giovanni Briganti, cité dans Numerikare.
“Les cinq chapitres”, précise le Dr Giovanni Briganti, “sont les suivants: les données médicales, le dossier patient informatisé, l’hospitalisation du futur, le digital en recherche et développement en santé, et l’IA. Chaque promotion devra suivre ces cours en plus du cours de 30 heures.”
“Nous nous adressons tant aux médecins spécialistes qu’aux généralistes”, ajoute-t-il encore.
La chaire s’accompagne en outre d’un volet recherche. Axe que pilotera également le Dr Giovanni Briganti. Dès cette rentrée académique, plusieurs doctorants auront ainsi l’occasion de mener des recherches “dans des domaines cliniques destinés à incorporer l’IA et la médecine digitale sous différents aspects”. A savoir? “Certains doctorants ont déjà été identifiés dans des domaines spécifiques – la chirurgie, l’anesthésie, et la psychiatrie. D’autres seront sélectionnés au fur et à mesure de l’obtention de financement et selon les projets en cours. Ma préférence pour les neurosciences est bien connue [Ndlr: le Dr Giovanni Briganti a notamment réalisé sa thèse sur le développement et les applications de modèles d’IA pour l’étude des maladies mentales] mais je ne me limiterai pas à étudier cela !”
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