Retenu par le Digital Belgium Skills Fund, millésime 2022, un projet de sensibilisation et, surtout, de formation de jeunes (8-16 ans) aux métiers et aux potentiels de carrières et de compétences STEM est sur la ligne de départ à Charleroi. Avec processus d’appropriation des enjeux sous-jacents. Nom de baptême : Kid’s Learning Planet.
Piloté par la Ville de Charleroi et TechnofuturTIC, dans le cadre de son EduLab, le programme Kid’s Learning Planet abordera, via des animations, des formations et des stages, des thématiques telles que la programmation, les objets connectés, des jeux vidéo, l’intelligence artificielle et la robotique.
600 jeunes touchés, voire plus
L’objectif, en déposant ce projet à la sélection du Digital Belgium Skills Fund, était de toucher quelque 600 jeunes de la métropole carolo, âgés de 8 à 16 ans. “Objectif qui sera plus que probablement dépassé”, estime Pierre Lelong, responsable Innovation, Education et Citoyenneté chez Technofutur TIC.
Le cadre sera à la fois scolaire et parascolaire (via notamment des stages en période de congés scolaires ou le week-end). Les “relais” sont donc à la fois les écoles et des organisations de jeunesse ou des acteurs de l’animation créative de Charleroi (par exemple le Quai 10).
Ecoles concernées? Technofutur TIC a choisi de s’adresser en priorité à la Ville de Charleroi qui chapeaute une quarantaine d’écoles. “Mais la démarche avec ce PO n’a rien d’exclusif”, tient à souligner Pierre Lelong. “D’autres établissements peuvent aussi se joindre au programme. Et plusieurs ont d’ailleurs déjà manifesté leur intérêt, notamment certaines écoles du réseau Segec”.
Pour ce qui est de la situation géographique, c’est bien la totalité du territoire de la métropole qui est concerné, avec des écoles participantes à Couillet, Ransart, Marchienne-au-Pont.… Voire même au-delà (Fleurus, Pont-à-Celles).
Participation et appropriation
Ce que veulent éviter les parrains du projet Kid’s Learning Planet – et ce qui a sans doute séduit le jury du Digital Belgium Skills Fund, c’est que les activités organisées soient une simple enfilade de sessions atones, classiques, “n’imprimant” pas réellement dans la tête des jeunes enfants et adolescents. Participer c’est bien mais si la passivité et le manque d’intérêt réel sont au rendez-vous, l’exercice n’a guère d’impact.
Raison pour laquelle, les organisateurs parlent de “volonté d’acculturation”, via des activités certes ludiques mais aussi participatives avec, au final, un réel “livrable” exigé des enfants. C’est-à-dire une preuve concrète qu’ils ont assimilé le contenu, en ce compris les implications (sociétales notamment) des technologies.
Par exemple, les jeunes devront, en fin de journée ou de stage, présenter un “portfolio”. “Chaque groupe d’activité ou chaque classe, selon que la journée ou le stage se soit déroulé en milieu scolaire ou parascolaire [par exemple dans le cadre d’une Maison des Jeunes] devra procéder à une évaluation de sa participation”, explique Pierre Lelong. “Dans ce portfolio, chaque participant consignera par ailleurs les ressources glanées, les choses apprises, les savoirs formalisés en cours de session.”
De manière encore plus proactive et concrète, chaque participant devra formuler, dans son portfolio, des suggestions personnelles par rapport aux métiers découverts ou à tel ou tel aspect des technologies concernées… “Le but est de faire parler les jeunes des compétences qu’ils entrevoient à propos de ces métiers, au départ des activités auxquelles ils ont participé et de leur perception propre. Ils construisent eux-mêmes leur portfolio, là où d’habitude il est construit par les adultes…” Participation. Appropriation.
Un effort particulier sera fait du côté encadrement, lors de séances d’animation, stages et hackathons. Si, du côté scolaire, l’accompagnement et l’animation seront très logiquement assumés par des enseignants, habitués à prodiguer un accompagnement pédagogique, les stages dans des tiers-lieux posent potentiellement un défi différent. Raison pour laquelle Technofutur TIC a fait appel à des stagiaires de l’UMons suivant un cursus en ingénierie pédagogique et numérique éducatif. Par ailleurs, le centre de compétences va initier une formation pour animateurs d’activités numériques en environnement scolaire et parascolaire. “On s’est en effet rendu compte que l’on manquait, sur le marché, d’animateurs pour ce genre de contexte. Et nous voulons clairement faire plus et aller plus loin…”
Le déroulé
Le programme se déroulera en plusieurs phases. A commencer par 40 journées d’animation organisées dans les écoles primaires et secondaires de Charleroi. Au programme, quatre types d’activités:
– utilisation de cartes Micro-bit ou Arduino, de capteurs et/ou d’actionneurs pour développer de petits dispositifs “terre à terre” (création d’un mini-potager connecté, réalisation d’une station météo…)
– construction et programmation d’un robot mBot, paramétrage et utilisation du logiciel de programmation mBlock
– game jam avec création – en équipe – d’un jeu vidéo (scénario, graphisme, programmation) sur le thème d’une invasion par des extraterrestres venus de Mars
– découverte de l’intelligence artificielle.
Exemple d’animation: construire un nouveau monde où la préservation de la planète serait la priorité numéro 1. En environnement gamifié (Minecraft).
Dans un deuxième temps, le programme Kid’s Learning Planet proposera des stages, co-organisés avec le Quai 10, le service d’aide à la jeunesse ou encore la Maisons des Jeunes Carolos. D’une durée d’une semaine, ces stages approfondiront certaines formations ou découvertes entamées en classe:
– intelligence artificielle: l’environnement Code Builder Minecraft sera sollicité pour “construire un monde autour de la thématique de la préservation de la planète”
– réalité virtuelle: construction d’une base spatiale du futur avec l’application CoSpace Edu, acquisition de compétences en programmation, rédaction d’une histoire interactive…
– défi “Mission Mars”, avec création d’un jeu vidéo avec Scratch
– création d’un robot explorateur.
Plus encore que de la pratique du codage ou du b.a.-ba de l’électronique/robotique, le but sera d’ouvrir les yeux des jeunes sur une série de problématiques qui sont des ingrédients incontournables du numérique moderne. En ce compris les notions de vie privée, d’exploitation des données, les implications de l’usage de l’intelligence artificielle, la place de la robotique dans la société…
Le “kick-off” a été donné ce 26 mars, dans les locaux de Technofutur TIC, pour quelque 60 jeunes qui ont pu utiliser des imprimantes 3D, se frotter à la programmation de cartes Micro:bit ou à la création de petits programmes.
L’année sera par ailleurs émaillée de trois “hackathons”, d’une journée chacun, organisés en week-end. Le premier, ce samedi 26 mars, a servi de coup d’envoi. Le deuxième se tiendra cet été et le troisième à l’automne.
Enfin, troisième et dernière étape du programme: un escape game géant. Selon un calendrier et un scénario devant encore être précisés.
Découvrez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Twitter
Retrouvez-nous sur LinkedIn
Régional-IT est affilié au portail d’infos Tribu Médias.