L’initiative suit de près – mais selon des modalités légèrement différentes – celle prise en Région wallonne : la Région bruxelloise, par le biais de son ‘cluster’ e-santé Lifetech.brussels et sur base d’un financement Feder, met sur les rails un projet de Centre d’Innovation médicale hospitalière (CIMH).
L’objectif: “apporter des réponses innovantes concrètes à des problématiques que les patients ou les praticiens rencontrent dans leurs pratiques médicales ou en lien direct avec la qualité, la sécurité ou l’organisation des soins de santé”.
Il s’agit en fait d’inoculer à un hôpital les bonnes pratiques et la “culture” d’innovation numérique, de constituer en interne une cellule innovation, dans un double but: “permettre de répondre aux besoins organiques de l’hôpital et, à rebours, aider les entrepreneurs à accéder plus facilement au monde hospitalier, afin de dé-risquer leurs solutions via du feedback, des tests, des parcours de validation de ladite solution – si possible, avec adoption finale de la solution par l’hôpital en question”; explique Sophie Liénart, coordinatrice de projets au sein du cluster Lifetech.brussels.
Les idées de solutions innovantes (ou de processus innovant), orientées e-santé et transformation du monde des soins hospitaliers, devront nécessairement émaner de l’hôpital (et non, du moins pas dans un premier temps, d’une start-up).
Sélection de dossiers
Pour lancer ce projet de création d’un Centre d’Innovation médicale hospitalière, Lifetech.brussels procède via un “appel à manifestation d’intérêt” – lisez: un dépôt de dossier de candidature.
Les hôpitaux, obligatoirement bruxellois, peuvent donc déposer leur candidature jusqu’au 9 mai. Ils ont tous reçus les détails de l’“appel à intérêt” en ce début de semaine.
Après dépôt des dossiers, un comité de sélection composé d’“experts en santé et en innovation en santé” entrera alors en jeu. Comité encore en cours de constitution à l’heure actuelle. Sa décision sera communiquée le 30 mai.
Critères d’évaluation
Sur base de quels critères, le jury sélectionnera l’hôpital – un seul – qui sera retenu pourra bénéficier de l’accompagnement de Lifetech.brussels pour créer, en son sein, une telle cellule (ou centre) d’innovation médicale?
Le but de l’exercice et de la création d’un Centre d’Innovation médicale hospitalière est évidemment d’induire une “culture” de l’innovation, à long terme, de manière pérenne, au sein de l’hôpital, souligne Hélène Linsmeau, conseillère au Lifetech.brussels. Ce sera donc là l’un des paramètres d’évaluation des dossiers rentrés: “l’hôpital doit apporter la preuve qu’il est ou peut s’ouvrir à l’innovation. Plusieurs personnes de l’hôpital doivent s’engager à se dédier au projet. Des moyens financiers doivent y être alloués.
Hélène Linsmeau (Lifetech.brussels ; à dr. sur la photo aux côtés de Sophie Liénart) : “L’hôpital doit pouvoir pointer les facteurs de succès de son projet et exposer les actions qu’il compte prendre pour assurer la continuité du projet, au-delà de la période d’accompagnement initiale.”
L’hôpital candidat doit prouver ses motivations. Il doit pouvoir expliquer clairement la valeur ajoutée que le parcours de création d’un Centre d’Innovation peut représenter pour lui.
Il doit par exemple aussi pouvoir pointer les facteurs de succès de son projet et exposer les actions qu’il compte prendre pour assurer la continuité du projet, au-delà de la période d’accompagnement par Lifetech.brussels et par les experts sollicités”. Au-delà donc d’un parcours de 19 mois puisque “fin décembre 2023, l’hôpital [ou du moins son Centre d’innovation médicale] devrait pouvoir voler de ses propres ailes”.
Un – et un seul – hôpital-pilote
Si le projet de création (accompagnée) d’un Centre d’Innovation médicale est un succès au sein de l’hôpital bruxellois qui aura été sélectionné, l’espoir est de reproduire la méthode et la démarche auprès d’autres hôpitaux de la Région.
Mais pour l’instant, “projet expérimental” oblige, un seul sera donc désigné. Notamment pour des questions de moyens (humains mais aussi financiers) de la part de Lifetech.brussels. Sans parler, in peut le supposer, le désir de tester la validité de la démarche, et d’en tirer les leçons en vue d’une extension.
Une fois le terrain bien travaillé, “il sera plus facile pour les start-ups de travailler avec cet hôpital, pour faire valider ou évoluer leur idée de solution, dans la mesure où les bases propices à l’innovation auront été installées.” Mais étant donné qu’au début, un seul hôpital aura été accompagné et se sera approprié les bonnes pratiques et l’esprit d’innovation, n’y a-t-il pas un risque que ledit hôpital soit submergé de demandes de la part de start-ups avec des idées e-santé en tous genres? Alors que les autres ne susciteraient pas le même intérêt? Sophie Liénart minimise ce risque, tenant à souligner que “c’est d’abord l’hôpital qui doit identifier la solution dont il a besoin” et non se placer dans une position invitant des acteurs extérieurs à lui communiquer leurs idées.
Quel type d’accompagnement?
Le duo de Lifetech.brussels (Sophie Liénart et Hélène Linsmeau, qui consacreront une partie de leur temps au projet) n’opérera pas seul. Il se concentrera sur le volet gestion de projet et lien avec le monde de l’entrepreneuriat (plus particulièrement, les start-ups e-santé) mais passera la main à des prestataires tiers, experts en innovation hospitalière, pour l’implémentation de la stratégie d’innovation et pour l’animation d’ateliers orientés stratégie, méthodologie d’innovation hospitalière…
L’identité de ces partenaires n’est pas encore connue. Lifetech.brussels en passera en effet par un marché public, qui devrait être lancé en avril. La première entrée en scène du ou des partenaires choisis (pour de premiers ateliers) est prévue pour septembre 2022.
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