L’événement Make It qu’organisait le week-end dernier Technobel avait un double objectif. D’une part, accueillir – en distanciel, via la plate-forme Gather.Town – les équipes de jeunes qui allaient concourir pour décrocher une place à la finale régionale de la First Lego League (concours de conception robotique).
De l’autre, et en parallèle, profiter de cette vitrine d’inventivité et de débrouillardise pour “démystifier les nouvelles technologies” aux yeux d’un public le plus large possible, le “sensibiliser au monde des makers, lui faire découvrir les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies en termes de prototypage, d’éducation et de formation”, déclare Hervé Docq, directeur du centre Technobel.
La journée de samedi fut ainsi émaillée, via les réseaux sociaux (contraintes sanitaires obligent!), d’interviews, de démos (modélisation 3D, réalisations avec cartes Arduino…), de capsules vidéos (faisant par exemple découvrir les activités de fab labs), d’échanges avec des jeunes passionnés de robotique et de programmation.
Public touché? Essentiellement des personnes liées au monde de l’enseignement, sans parler des cercles familiaux des participants, même si le but était de viser plus large et de toucher par exemple les demandeurs d’emploi ou, simplement, les passionnés ou curieux des techs.
Deux lauréats
Cette année, dix équipes ont participé à la manche qualificative belge francophone (greffée sur le championnat français – particularisme bien belgo-belge qui voit chaque région organiser une demi-finale dans le cadre d’un championnat étranger – les jeunes flamands ayant droit à un apparentement néerlandais).
Dix équipes, c’est sensiblement moins que les années précédentes (elles étaient 18 début 2020) mais la situation sanitaire a bien entendu compliqué les choses. En ce compris pour les mois de préparation au concours, qui se déroulent traditionnellement en milieu “physique” (généralement une école ou une association proposant des activités pour les jeunes).
Les équipes ne pouvant être physiquement présentes lors de l’épreuve finale, c’est par vidéos interposées qu’elles se sont affrontées, réalisant en amont, chacune de leur côté, une vidéo de l’épreuve “Jeu du robot’” (voir ci-dessous). Cette année, le jury a dès lors du rendre son verdict à la fois en visionnant les vidéos et en interrogeant les jeunes à distance pour les trois épreuves orales.
Pas question d’“année blanche”…
“Avant que les contraintes sanitaires n’imposent de passer en mode distanciel, une quinzaine d’équipes s’étaient formées. Pour le concours virtuel 2021, dix ont donc finalement participé”, explique Boris Roland, porte-parole de Technobel et animateur de la journée.
“Certaines équipes ont rencontré des difficultés dans la mesure où la préparation dans le cadre scolaire était compliqué. Et plus encore pour les équipes créées par exemple dans le cadre d’un centre culturel, en extra-scolaire, qui n’ont donc pas pu se réunir. Mais nous avons tenu à organiser malgré tout le concours cette année dans la mesure où certaines écoles y avaient travaillé. Le contexte étant compliqué, les verdicts auront été empreints d’une certaine bienveillance. Quoi qu’il en soit, même s’il n’y a que deux lauréats, la phase d’entraînement aura été un bel apprentissage pour tous les participants…”
Dix équipes donc, constituées chacune au maximum de 10 jeunes – dans une tranche d’âge allant de 9 à 16 ans – ont donc participé à l’épreuve. “Parmi les participants, c’est essentiellement le groupe d’âge 11-13 ans qui était le plus représenté”, précise Boris Roland, porte-parole de Technobel et sorte de Monsieur Loyal de la journée.
Pour départager les équipes, leurs réalisations et les compétences qu’elles affichaient, quatre épreuves étaient au programme.
Le “jeu du robot”: pendant la phase de préparation, en amont donc du concours proprement dit, chaque équipe devait construire un robot (Mindstorms ou Spike) et le programmer de telle sorte qu’il soit apte à relever les 10 défis imposés pour l’épreuve. L’idée est d’accomplir un maximum de ces “missions” (récupération d’objets le long d’un parcours, par exemple) en un laps de temps précis (2 minutes 30) et de récolter un maximum de points. Certains défis rapportant plus que d’autres, le “jeu du robot” est aussi un exercice stratégique, certaines équipes préférant tenter les défis les plus complexes, rapportant plus de points mais également plus risqués… Entre vitesse et dextérité…
Deuxième épreuve: la défense devant jury d’une solution ou d’un projet de recherche sur un thème imposé. Cette année, le thème “RePlay” faisait allusion au sport, à l’esprit collectif, aux pratiques concurrentielles loyales…
Troisième épreuve: passer devant le jury “core value”, où il s’agissait de démontrer son esprit d’équipe, la pratique de soft skills…
Enfin, quatrième épreuve dépendant de l’avis d’un jury spécifique: les qualités intrinsèques de la conception du robot (moteur, engrenages, mode de programmation…).
“Le but de ces quatre épreuves est de couvrir un champ de compétences le plus complet et varié possible, dans le chef des jeunes. Pour une classe, le concours First Lego League devient ainsi un projet réellement pluri-disciplinaire puisqu’il faut démontrer des compétences en design, en programmation, en rédaction et défense d’arguments, en création de documents pour sa défense devant jury…
Deux équipes ont finalement émergé (mais difficilement, “tant les concurrents se tenaient dans un mouchoir de poche”), décrochant ainsi une place pour la finale française qui se tiendra en juillet à Armentières et, qui sait?, ce jour-là un ticket pour la finale européenne qui aura lieu cette année en Grèce…
Les lauréats 2021? L’équipe Hubert Robotics, du Collège Saint-Hubert d’Auderghem, et, autre équipe bruxelloise (Tervuren), la petite cohorte de robo-fanas de la British School of Brussels.
“Hubert Robotics” est quasi une “vieille habituée” des podiums de la First Lego League. Elle avait déjà été lauréate l’année dernière. “Après plusieurs participations, le Collège Saint Hubert d’Auderghem devient en effet un véritable habitué de notre organisation”, confirme Boris Roland. “Cela se ressent évidemment dans ses participations puisqu’il en connaît les différent rouages.
Par ailleurs, l’équipe s’organise en interne, un peu comme un club de robotique dans l’école, ce qui favorise les dynamiques d’apprentissage du numérique. L’implication du coach (Pierre Williame) dans la communauté First Lego League (forum, échanges entre coaches, connaissance du règlement…) joue également un rôle dans la préparation de l’équipe.”
Les temps forts de Make IT 2021 sont disponibles en vidéo sur Youtube.
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