Coaching individualisé pour start-ups, mise en relation (ou pied à l’étrier) pour trouver conseils juridiques ou financiers, voire même pour ouvrir les portes des organismes de financement (privés ou publics). Tels sont les buts du programme d’accompagnement de jeunes pousses numériques, baptisé Extrakktion (“un clin d’oeil au hub créatif Trakk”), mis en oeuvre par le BEP (bureau économique de la province de Namur) avec le soutien de la Sowalfin.
Le programme intervient à un stade où l’idée de départ, le modèle économique imaginé, ont déjà été quelque peu “dégrossis”, validés, voire redéfinis, le concept ou l’idée confronté(e) au marché visé. L’étape suivante sera, potentiellement, un passage par le programme Reaktor d’Engine ou l’orientation vers un accélérateur ou un start-up studio. Ce positionnement du programme dans la ligne de vie d’une start-up n’est toutefois pas tiré au cordeau, certains des projets aidés ayant déjà atteint un stade de maturité plus avancé et n’ayant besoin que d’une aide ponctuelle ou spécifique – par exemple, en termes de validation juridique ou de développement commercial.
L’année dernière, 43 sociétés ou projets du namurois ont ainsi été accompagnés. Et ce, essentiellement dans trois domaines thématiques sur lesquels s’est focalisé, ou qu’a voulu privilégier, le programme. A savoir: les “smart cities”, les industries culturelles et créatives et l’IoT (Internet des Objets). Voir plus loin pour une typologie des projets et du parcours accompli via le programme.
Quelques noms de sociétés qui en ont bénéficié: TwinnTax (solution d’automatisation pour cabinets comptables), SafeCook (appli de recherche de personnel pour l’horeca), TerraGame Center (centre d’hyper-réalité virtuelle), SkalUP (spin-off de l’UNamur, auteur de configurateurs basés sur l’intelligence artificielle), DigiWall (conseils et projets en transformation numérique), Spade (agence Web)…
Aux yeux du BEP, le lancement du programme Extrakktion [né en 2017] semble avoir porté ses fruits. L’équipe du bureau provincial évoque notamment le fait que le nombre de start-ups, dans le namurois, est en progression d’après le dernier “baromètre” dressé par l’AdN.
“La mise en place d’un programme spécifique d’accompagnement nous a permis d’identifier davantage de projets numériques. Ce programme a apporté un accompagnement spécialisé, avec un lieu dédié et un programme d’actions collectives, mené en partenariat avec les acteurs de l’écosystème.
Certains porteurs de projet ont pu être accompagnés dès l’émergence de l’idée et accélérer ainsi le développement de leur projet. D’autres, déjà à un stade plus avancé, ont pu structurer leur croissance et l’asseoir financièrement.
En conclusion, on constate une nette progression du nombre de dossiers accompagnés, mais aussi de la maturité et de la faisabilité des projets.”
Edition 2021 du programme Smart City
L’expérience se poursuit donc cette année. Avec la volonté, au deuxième semestre, de formaliser davantage un “réseau de partenaires privés, pour compléter les thématiques d’accompagnement” – y compris les volets communication et développement informatique.
Deux des moments-clé en 2021 seront un programme d’accélération de projets smart city à destination des communes du namurois (démarrage ce mois-ci) et une nouvelle édition, en octobre, du Namur Legal Lab qui fait appel aux compétences des étudiants en master DTIC (droit des technologies de l’information et de la communication) de l’UNamur pour procurer quelques conseils juridiques (validés par leurs professeurs) aux start-ups.
BEP: “Faire naître un réel réseau de partenaires privés, pour compléter les thématiques d’accompagnement – y compris les volets communication et développement informatique.”
Fin de ce mois de mai, un programme d’“accélération” smart city sera lancé, consistant à faire se rencontrer et cogiter de concert responsables communaux et start-ups. “Le but est d’aider les communes qui éprouvent des difficultés pour mettre en oeuvre une dynamique smart city et/ou qui manquent des compétences nécessaires pour le faire. Le but est de leur fournir les éléments dont elles ont besoin pour se préparer notamment aux appels à projets émanant de la Région.”
Dans un premier temps, des sessions de “pitchs inversés” sont organisées avec la participation de start-ups et/ou de sociétés spécialisées dans la problématique smart city/smart territoire. A ce stade, les communes participantes présenteront à ces dernières les enjeux spécifiques qui sont les leurs afin que leurs vis-à-vis puissent identifier des éléments de technologie et d’innovation à intégrer dans leurs projets.
Viendront ensuite, en juin, des ateliers d’idéation avec des collaborateurs du Trakk et du BEP afin de confronter et “challenger” les idées de projets et faire progresser les communes participantes en termes de capacité d’innovation.
Troisième étape: une phase de prototypage. Le tout se terminant en septembre par une session de présentation des projets accompagnés.
L’édition 2021 du programme accompagnera 7 ou 8 communes. Un nombre volontairement limité “afin de favoriser la cohésion collective ainsi qu’un accompagnement personnalisé”.
Bilan 2019-2020
En 2019 et 2020, un total de 43 projets ont bénéficié des services d’accompagnement du programme Extrakktion. Comme déjà indiqué, les thématiques sur lesquelles le programme s’est essentiellement focalisé furent celles des villes “intelligentes”, de l’IoT et du secteur créatif et culturel (ICC). Ce qui donne la répartition thématique suivante pour les projets et start-ups aidées:
– ICC: 18 projets
– smart city: 10 projets
– IoT (objets connectés, systèmes embarqués…) et industrie 4.0: 8 projets
– les 7 projets restants correspondant à une diversité d’autres thématiques.
Un volet non négligeable de l’accompagnement porte sur des conseils et aide à la recherche ou à l’identification de pistes de financement. Dans ce registre, les financements qui se sont finalement concrétisés ont pris diverses formes.
78% des dossiers en étaient arrivés au stade du deuxième tour de table (série B) tandis que 22% recherchaient encore du capital de démarrage. Par type de financement obtenu, la répartition se présente comme suit:
– 81% en capital, 9% via prêt, 10% sous forme d’avance récupérable
– 58% des fonds réunis sont venus du secteur public.
Total des financements obtenus: 2,4 millions d’euros.
Petit détour par la typologie technologique des projets et start-ups du namurois passés par le programme Extrakktion. Pas moins de 39,1% revendiquent l’étiquette “intelligence artificielle”. Une qualification qui peut couvrir pas mal de “nuances”: depuis l’analytique basic-basique jusqu’à l’algorithmique évoluée.
Questionné sur la nature ou le contenu IA réel des projets, voici ce que le BEP déclare à ce sujet: “Nous retrouvons plusieurs technologies dans l’écosystème: création d’algorithmes, machine learning, analyse de données. Toutefois, certains projets utilisent parfois une combinaison de technologies, comme par exemple de la création d’algorithme combinée à de l’apprentissage automatique”.
Outre l’IA, signalons pour terminer qu’on retrouve de fortes doses d’IoT (32,6%) et de réalité virtuelle/augmentée (15,2%) dans les dossiers traités.
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