Dans quelques jours, le conseil communal de la Ville de Charleroi devrait selon toute vraisemblance entériner un projet déjà examiné et approuvé par le collège échevinal portant sur “l’amélioration de la numérisation de l’enseignement”.
Une fois encore, comme ce fut le cas pour les projets orientés “Inclusion numérique sociale” dont nous vous parlions hier, le déclencheur (ou en tout cas le réactivateur) de la réflexion fut l’impact du confinement et, de manière plus spécifique, une prise de conscience aiguë des difficultés rencontrées par certains élèves et leurs familles pour assumer les nouvelles contraintes d’un enseignement à distance.
“On a pu constater, pendant le confinement, que non seulement nombre d’enseignants ne disposaient pas des compétences ou des outils pour enseigner à distance mais que les instruments mis en oeuvre étaient disparates – Zoom, Microsoft Classroom, Moodle.… Du côté des familles, certains enfants ne disposaient pas d’un ordinateur à la maison. On a même vu des cas où les cours ou le suivi scolaire s’effectuaient via smartphone, sur WhatsApp”, constate Eric Goffart, échevin carolo en charge du Développement numérique.
On n’irait pas jusqu’à dire que ce fut (parfois) du grand n’importe quoi mais les lacunes furent souvent manifestes. D’où la conclusion tirée par les édiles locales – à commencer par les échevins Eric Goffart et sa collègue Julie Patte, chargée de l’enseignement – que “le public doit venir en aide aux familles et aux écoles pour les aider à concrétiser leur évolution numérique.”
Equiper à la source
Sous quelle forme? Faciliter et généraliser l’équipement, non seulement à l’école mais aussi pour l’ère de l’enseignement à distance, du suivi et des usages pédagogiques en virtuel.
Un projet d’équipement a ainsi vu le jour, budgété en puisant dans l’enveloppe Relance économique post-Covid à laquelle la Ville a droit (comme toutes les villes et communes de Wallonie). Un équipement qui ne se fera pas selon le principe appliqué depuis de nombreuses années par la Région (allocation de matériels pour des écoles ou des classes) mais qui visera l’élève directement. Un peu selon le modèle choisi par l’asbl EducIT.
En l’occurrence, un ordinateur (modèle économique du genre Chromebook) ou une tablette, utilisable partout – aussi bien en classe qu’à domicile, “avec l’avantage de permettre l’instauration de nouvelles pratiques pédagogiques telles que la classe inversée”.
Eric Goffart : “L’autorité publique doit venir en aide aux familles et aux écoles pour les aider à concrétiser leur évolution numérique”.
“Les plans de relance locaux octroient aux villes et communes un budget calculé sur base du nombre de leurs habitants. Nous voulons mobiliser une partie de cet argent pour mieux équiper les élèves. Selon une approche de classes complètes, afin que tous les élèves d’une même classe aient les mêmes chances”, explique Eric Goffart.
Au total, un budget de 450.000 euros sera voté. Bénéficiaires: les classes de 4ème, 5ème et 6ème primaires et les 1ère et 2ème années du secondaire. “Nous avons choisi ces niveaux d’enseignement afin d’être le plus en phase possible avec le Pacte d’Excellence et l’une de ses focalisations, à savoir le renforcement du tronc commun.”
Un appel à projets sera lancé d’ici la fin de ce mois d’octobre pour sélectionner les classes bénéficiaires. Parmi les critères d’évaluation des projets soumis, Eric Goffatt évoque la nécessité de présenter un réel projet pédagogique et la préexistence d’un équipement de diffusion et de connectivité suffisant (pour permettre des usages efficaces). L’indice socio-économique de l’école entrera également en ligne de compte, afin d’aider les publics les plus en demande.
En primaire, le matériel prendra probablement la forme de tablettes. Dans le secondaire, il s’agira d’ordinateurs portables.
Mode de financement du projet d’équipement: la Ville interviendra financièrement par le biais de “chèques numériques” octroyés au foyer, à hauteur de 250 euros pour chaque équipement en primaire et de 350 euros au secondaire. “C’est une aide appréciable pour les familles par rapport au coût réel du type de matériel visé. Et nous voulions que l’aide soit suffisamment attractive pour que toutes les familles embrayent et puissent acheter le matériel. Le but étant, pour rappel, que des classes entières soient ainsi équipées.”
A suivre:
notre troisième article de la série, consacré aux projets ou espoirs de la Ville de Charleroi en termes de déploiement de la 5G, de l’extension de la fibre optique et de la multiplication des points d’accès Wi-Fi
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