Il était annoncé et il est bien là. “Il”, c’est le MOOC, ou cours en-ligne, “Elements of AI” qui va permettre à toute personne, sans connaissance spécifique préalable (si ce n’est quelques notions de mathématique et de logique), de se former au b.a.-ba de l’intelligence artificielle.
Objectif: dévoiler et mieux faire comprendre les potentiels mais aussi les limites et les biais de l’intelligence artificielle à travers une série d’exemples d’applications et de situations, de la vie courant ou professionnelle. Faire découvrir les technologie et mécanismes qui sont à l’oeuvre (réseaux neuronaux, algorithmes, arbres de décision…). “Démythifier”, éclairer les défis sociaux, éthiques, économiques. Voire même fair du citoyen lambda un ardent défenseur et “ambassadeur” de l’IA, comme le déclarait le Ministre Philippe De Backer, en charge de l’Agenda numérique (dans l’équipe de Sophie Wilmès – le nouveau gouvernement n’avait pas encore été annoncé…). Vincent Blondel, recteur de l’UCLouvain (l’une des deux universités, avec la KULeuven, qui met des ressources à disposition pour l’animation du MOOC), émettait un commentaire allant sensiblement dans le même sens lorsqu’il soulignait l’importance qu’il y a à ses yeux qu’une “large part de la population soit en mesure de comprendre ce qu’est et ce que permet réellement l’IA, étant donné que celle-ci révolutionne notre quotidien et de nombreux pans de la société, notamment dans le domaine de la production industrielle, des transports…”
Ce MOOC “Elements of AI” vous le trouverez, en langue française ou néerlandaise, en suivant ce lien…
Nous vous en avions déjà longuement parlé lors d’un article récent, que nous vous invitons donc à relire. Qu’a-t-on appris de plus lors de la séance officielle de lancement du MOOC, ce mercredi 30 septembre?
– Une confirmation que le cours en-ligne est en effet destiné à tous et toutes, du moins “à partir de 15 ou 16 ans” (sauf pour les petits génies précoces?)
– L’ambition que 1% de la population (minimum) suive ce MOOC (un pourcentage parfaitement égal donc à celui annoncé par la Commission européenne qui a mis des ressources à contribution pour financer la traduction vers les différentes langues européennes de ce cours Element of AI, développé à l’origine en Finlande.
– La mise à disposition (gratuite) de ce cours jusqu’en juin 2021, avec possible prolongement.
– Toute une série d’organismes et d’acteurs seront sollicités (ou encouragés à participer à la diffusion ou à la promotion de ce MOOC. A commencer, on s’en doute, par les centres de compétences (Technofutur TIC, Technobel…) mais également d’autres acteurs, en ce compris dans les milliers de l’enseignement et dans la sphère commerciale privée. Google, par exemple, a déjà décidé d’inclure cette nouvelle ressource de formation dans son catalogue Atelier digital. Comme nous le signalions dans notre précédent article, l’idée d’organiser un “concours” Elements of AI au sein des entreprises est également à l’étude.
Les – trois – Régions sont partantes
Chose suffisamment inhabituelle pour qu’on la souligne: tous les niveaux de pouvoirs – fédéral et régional – se sont alignés dans une même démarche pour la promotion de ce MOOC Elements of AI. Piloté par le fédéral (SPF Stratégie et Appui), il a reçu le soutien, actif, des trois Régions.
La conférence de lancement officiel fut d’ailleurs aussi l’occasion pour les ministres en charge de l’économie et/ou du numérique des différentes Régions de venir réexpliquer en quoi, à leurs niveaux, des initiatives étaient également prises en matière d’IA.
Côté flamand, Hilde Crevits a ainsi rappelé l’effort budgétaire non négligeable consenti: 32 millions, annuellement, au profit des entreprises, création à la fois du Kenniscentrum Data & Maatschappij (centre de compétences données et société) et d’un Flanders AI Academy “qui va pouvoir se lancer notamment grâce à l’existence de ce MOOC Elements of AI”.
A Bruxelles, Bernard Clerfayt, ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de la Transition numérique, n’a pas réellement focalisé son discours sur l’IA de manière spécifique mais l’a englobée dans la liste des compétences que les personnes actives ou les chercheurs d’emploi se devaient de considérer pour les épingler dans leur CV.
Il en donc profité pour rappeler la création du Pôle formation-emploi DigitalCity, dédié aux métiers du numérique, “un centre qui sera appelé à jouer un rôle-clé lors de la période de relance de l’économie. Nous accueillons donc avec intérêt l’arrivée du MOOC Elements of AI, comme instrument supplémentaire d’acquisition de compétences”.
Enfin, côté wallon, Willy Borsus a de nouveau cité la liste des projets et actions orientés IA mis en oeuvre jusqu’ici par le gouvernement dans le cadre de Digital Wallonia for AI:
– programmes de formation et d’accompagnement Start IA et Tremplin IA
– nouveau programme de formations (souvent thématiqsées selon différents secteurs) que proposent les différents centres de compétences (le dernier atelier – virtuel – consacré à l’IA se déroulait ce jeudi 1er octobre et portait sur les aspects juridiques de l’IA, notamment les enjeux de propriété intellectuelle, de responsabilité civile et de mise en adéquation avec les contraintes du RGPD)
– sans oublier le lancement récent de l’institut TrAIL (Trusted AI Labs), à l’initiative des cinq universités francophones et de quatre centres de recherche.
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