A l’instigation du SPF Stratégie et Appui, avec le soutien de divers acteurs (DigitalWallonia4.ai, Agence du Numérique, Innoviris, Hub.brussels, Be Central, The Beacon…) et avec la collaboration de l’UCLouvain et de la KULeuven, la Belgique et, plus exactement, tout citoyen qui s’en sent la curiosité ou le besoin pourra bientôt suivre, à son rythme, un petit cours introductif à l’Intelligence Artificielle.
C’est en effet ce 30 septembre que sera officiellement lancé le MOOC “Elements of AI”. Né et conçu en Finlande (notamment à l’université d’Helsinki), ce “massive open online course” a été adoubé par la Commission européenne – l’Europe prenant en charge les frais de traduction dans les différentes langues européennes. Entre-temps, le MOOC Elements of AI a été introduit en Norvège, en Estonie, en Lituanie ainsi qu’en Allemagne, affichant à ce jour quelque 520.000 apprenants au compteur (essentiellement des personnes dans les tranches d’âge 24-34 ans et 35-45 ans).
Objectif visé par les autorités belges: “convaincre au minimum 1% de la population de suivre ce cours”.
Que trouve-t-on dans ce MOOC?
Le cours se veut avant tout une entrée en matière, une découverte des grands principes, concepts et applications de l’IA dans notre quotidien. Pas besoin de grandes connaissances techniques préalables requises (promis, juré !) pour s’y aventurer. “Tous les citoyens peuvent réellement suivre ce cours, à leur rythme, là et quand cela leur convient. C’est réellement la seule manière de générer une large compréhension de l’IA au sein de la société et de s’assurer que les citoyens ne se sentent pas menacés par l’IA mais y voient au contraire un levier.”
Le lancement officiel de la version belge (version traduite) du MOOC “Elements of AI” se fera le 30 septembre. Le lien vers le cours, en français et néerlandais, ne sera opérationnel qu’à cette date mais vous pouvez déjà découvrir la version anglaise finlandaise via ce lien.
Disponible en deux langues (français et néerlandais), le MOOC est structuré en six grandes sections:
– définition et présentation globale de l’intelligence artificielle
– présentation de l’IA comme outil de résolution de problèmes ; exemples d’applications dans la vie courante (par exemple, le repérage automatique de pourriels, l’aide à la décision dans le secteur médical…)
– explication de l’apprentissage automatique et de ses principaux concepts (classification, apprentissage supervisé et non supervisé, apprentissage par renforcement…)
– découverte des réseaux neuronaux
– exposé des impacts sociétaux de l’intelligence artificielle.
Pour un apprenant lambda, on peut sans doute regretter que la vidéo n’ait pas été utilisée, même modérément, comme support d’apprentissage et de rétention mais le MOOC inclut par contre des questionnaires d’évaluation qui prennent tantôt la forme de questions fermées ou à choix multiple, tantôt celle de questions ouvertes.
A noter que de nouveaux modules sont en cours de développement (par les auteurs finlandais). Parmi eux, une découverte de la programmation algorithmique en Python.
Pourquoi le choix finlandais
La caution de la Commission européenne et l’aide financière non négligeable (frais de traduction) qu’elle y a apporté ne sont évidemment pas étrangères au choix fait par les autorités fédérales belges en faveur de ce cours d’origine finlandaise. D’autres projets de cours et d’introductions génériques du même genre ont vu le jour ces dernières années, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni (notamment pour un public scolaire), mais aussi en langue française (via la France ou le Canada).
Au-delà de l’aspect purement financier, Nathanaël Ackerman, pilote fédéral de l’initiative AI4Belgium au sein du SPF Stratégie et Appui où il officie en tant qu’expert IA, cite quelques arguments ayant pesé dans la balance: “le cours combine théorie et pratique et sa pertinence didactique a été validée par des professeurs de la KULeuven et de l’UCLouvain” – en l’occurrence, les professeurs Tinne De Laet et Luc De Raedt (KULeuven) et Siegfried Nijssen (UCLouvain).
A noter que ces professeurs seront chargés de promouvoir sa diffusion et d’“animer” la communauté des apprenants, via la gestion d’un forum, le suivi des réponses fournies par les apprenants lors de leurs parcours dans le MOOC, mais aussi pour répondre aux questions que les MOOCiens pourraient poser.
“Le MOOC”, poursuit Nathanaël Ackerman, “ne nécessite pas, contrairement à d’autres, d’avoir de quelconques pré-requis, en codage ou en mathématiques avancées par exemple. Il suppose par ailleurs, de la part de l’apprenant, un véritable investissement dans son trajet d’apprentissage, dans la mesure où il est invité à répondre à une série de questions qui vérifient et valident la compréhension et la rétention de concepts et d’informations.
Les corrections des réponses [aux questions ouvertes] s’effectueront selon un processus supervisé par les professeurs des deux universités. Et s’il termine le MOOC, le citoyen aura droit à un certificat.”
A terme (selon un agenda qui n’est pas encore précisé), il se pourrait que le MOOC, dans sa forme actuelle ou selon un contenu renforcé, soit inclus dans le programme de cours, “rapportant” des crédits ECTS (European Credit Transfer System), comme c’est d’ailleurs déjà le cas en Finlande.
Il se pourrait également – mais ici encore le calendrier et les modalités doivent en être précisés – qu’un “AI Challenge” soit lancé à destination des entreprises, à l’instar de ce qu’ont déjà initié la Finlande et la Suède. La “cible” ici serait les entreprises, plus spécifiquement pour qu’elles fassent activement la promotion du MOOC et incitent leurs salariés à le suivre.
Ce “Challenge” pourrait donc venir s’installer en parallèle (ou en interconnexion ?) avec le MOOC “AI in Business” d’Agoria ou d’autres contenus de sensibilisation que les Régions décideraient de promouvoir de leurs côtés…
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