NRB entre au capital de Computerland, devenant son actionnaire majoritaire. La société d’Alleur, prestataire de services IT, rejoint donc le groupe NRB, tout en continuant d’opérer en tant qu’entité distincte – pas de changement de nom en vue, du moins dans l’immédiat, pas de changement au niveau de la direction, qui demeure assumée par Quentin Poncelet, pas de fusion d’équipes, mais une mise en commun des expertises.
Comment le patron de Computerland justifie-t-il cet arrimage? Plusieurs arguments sont avancés: nécessité de gagner en taille et moyens, de s’adosser à un acteur ayant un potentiel d’action plus étoffé, mais aussi complémentarité des cibles de clientèle et des offres de produits et services qui doit profiter aux deux parties.
Commençons par la recherche d’une assise plus large. La tendance à la consolidation et au renforcement d’envergure est une constante – en Belgique comme à l’étranger. Ces derniers temps, concentrations et acquisitions se sont poursuivies. Par ailleurs, à l’échelle belge, la concurrence venue de l’étranger est souvent perçue comme une menace pour la viabilité ou la pertinence commerciale d’acteurs locaux généralement modestes.
Les forces en présence? Computerland: 31 millions d’euros de chiffre d’affaires et plus de 200 collaborateurs. NRB: 351 millions d’euros en 2019 et de plus de 2.200 collaborateurs.
“Il n’est pas rare que les concurrents auxquels nous devons nous mesurer sur des projets soient des sociétés de 5 à 20.000 personnes, qui ont une force de frappe bien supérieure”, souligne Quentin Poncelet. Une “force de frappe” qui se définit notamment en termes de négociation de prix d’achat, de capacité d’offres agressives et d’aptitude à pouvoir satisfaire les éditeurs et fournisseurs de solutions technologiques.
A cet égard, souligne Quentin Poncelet, “des fournisseurs tels que HP, Microsoft, Cisco, se sont fait plus exigeants”. La raison? “Les technologies se font de plus en plus complexes. Elles exigent de nombreuses certifications, de procéder en permanence à des investissements. C’est là quelque chose qu’il est plus facile de faire au sein d’un groupe plus large que lorsqu’on est une PME qui se place, à chaque fois, dans une situation à risque.”
NRB/Computerland: “Créer un groupe belge au service des organisations publiques et des entreprises privées, qui possède la masse critique et l’expertise nécessaire pour résister à la concurrence internationale”.
Complémentarités
Autre argument avancé par les deux parties pour justifier leur rapprochement: la complémentarité commerciale.
La clientèle de Computerland est majoritairement faite de PME et d’acteurs industriels. La société d’Alleur (via son site liégeois mais aussi ceux de Gosselies et du Grand-Duché) leur propose des solutions en matière de gestion de processus opérationnels, d’ERP, de CRM, d’outils d’aide à la décision et de gestion documentaire, de gestion d’infrastructure (en ce compris dans le cloud) ainsi que des prestations de conseils et des services de support.
Côté portefeuille de produits et solutions, la société est essentiellement un partenaire Microsoft.
Ces deux caractéristiques – PME et Microsoft – sont deux cases qui manquaient encore à la panoplie de NRB. “Nous leur permettons ainsi de combler un vide”, souligne Quentin Poncelet. “Pour notre part, nous voyons s’ouvrir à nous de nouveaux potentiels commerciaux. Nous pourrons proposer nos solutions et services Microsoft à une clientèle évoluant dans les secteurs public, finances, santé…”
Les exigences de l’après-crise Covid
“Constituer une alternative made in Belgium face aux grands acteurs IT internationaux” et à leur potentiel en termes de concrétisation de projets de transformation numérique des entreprises. C’est là l’argument majeur que NRB met sur la table, depuis déjà quelques années, pour justifier sa stratégie d’expansion et d’acquisitions. C’est aussi celui que défend Computerland. Et plus encore, estiment le désormais duo de partenaires, à la veille de la période de relance économique qui suivra la crise du Covid-19.
Quentin Poncelet (Computerland): “Ces derniers temps, les entreprises ont dû adopter de nouveaux à la va-vite, selon des démarches qui ne sont pas forcément pérennes. Il s’agit désormais de bien structurer tout cela, de travailler davantage en profondeur.”
“Le confinement a forcé les entreprises à modifier leurs comportements et leurs processus dans l’urgence”, déclare Quentin Poncelet. “L’IT, en permettant notamment un télétravail efficace, a prouvé qu’elle est un outil qui permet d’optimiser les processus et d’améliorer la vie des employés. La crise du Covid-19 aura sans doute eu un effet accélérateur sur l’adoption de certaines solutions. Elle a aussi suscité énormément de besoins d’accompagnement.”
Quentin Poncelet (Computerland): “Ces derniers temps, les entreprises ont dû adopter de nouveaux à la va-vite, selon des démarches qui ne sont pas forcément pérennes. Il s’agit désormais de bien structurer tout cela, de travailler davantage en profondeur.”
“Pendant toute cette période, Computerland a organisé pas mal d’ateliers et de sessions [virtuelles] pour aider les entreprises à intégrer par exemple des éléments de gouvernance et de sécurité dans l’utilisation de l’outil Microsoft Teams [collaboration à distance], pour les aider à modifier leurs habitudes de travail et leurs procédures.
Les entreprises ont dû adopter ce genre d’outils à la va-vite, selon des démarches qui ne sont pas forcément pérennes. Il s’agit désormais de travailler davantage en profondeur, de les accompagner à la bonne utilisation des outils, dans la transformation de leurs processus, dans la gestion pertinente des données, en termes de conformité GDPR, de bonne gouvernance, de bonnes pratiques. Il faudra bien structurer tout cela, aider à la mise en oeuvre des architectures, accompagner les utilisateurs, définir des plans stratégiques qui garantissent la viabilité et la pérennité des entreprises…”
Découvrez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Twitter
Retrouvez-nous sur LinkedIn
Régional-IT est affilié au portail d’infos Tribu Médias.