Advelox est une jeune start-up “health tech” qui, depuis 2018, tente de faire adopter par le secteur médical, en particulier les médecins et le personnel paramédical, une solution de télé-avis médical. Soulignons bien: avis médical et non pas télé-consultation (avec tous les actes et les prises de décision potentielles que cela peut supposer). Les “avis” en question concernaient, selon l’un des premiers scénarios d’usage imaginés par la société, le suivi de patients souffrant de maladies chroniques, désireux de faire renouveler une ordonnance ou de vérifier aisément avec leur médecin si tel ou tel nouveau symptôme ou évolution est significatif et nécessite une action ou une visite. Argument principal utilisé par la société pour justifier sa solution: gain de temps, pour le patient et le médecin.
En cette période de confinement et de strictes règles de distanciation physique qui s’appliquent également à la relation soignant-patient, la société a décidé de proposer sa solution gratuitement aux médecins et autres professionnels de soins afin qu’ils puissent mieux communiquer avec leurs patients. A distance, sans crainte de contamination.
Qu’est-ce qu’Advelox?
L’idée d’Advelox a germé dans l’esprit de Paul Wulleman, interniste-pneumologue, spécialiste des troubles du sommeil et fondateur de SleepClinic.be.
Que permet de faire la solution Advelox et quelles garanties de sécurité et de confidentialité proposent-elles?
Advelox est une “plate-forme de communication médicale” (les serveurs sont hébergés chez OVH) doublée d’une appli qui s’installe sur smartphone.
Le patient se connecte en se créant un compte (nom, mot de passe) et s’identifie via Itsme. A partir de là, il peut préciser la nature de sa demande de contact: demande de résultat d’analyse, renouvellement d’ordonnance, demande d’information ou de rendez-vous, envoi de messages textuels ou de photos, contact d’urgence…
En retour, le médecin ou le professionnel de santé (kiné, psychologue…) peut fournir non seulement un avis (ou recontacter oralement le patient) mais aussi certains documents – ordonnances, certificats de maladie… “Toutes choses qui, jusqu’ici, ne peuvent être envoyées électroniquement parce que la législation ne le permet pas encore”, explique Jean-François Floymon, en charge de la mise en oeuvre de certains aspects techniques de la solution et par ailleurs directeur administratif de SleepClinic.be.
“En Belgique, un médecin ne peut par exemple pas envoyer ce type de document par courriel à son patient ou même vers un autre professionnel de soins qui ne serait pas médecin [Ndlr: entre médecins, l’envoi s’effectue via le logiciel de DMI], en raison des risques de confidentialité que cela représente pour les données personnelles sensibles et le secret médical.”
Tous les documents médicaux envoyés par le professionnel de soins à son patient sont cryptés et fournis en format PDF.
Période atypique, usage en devenir?
Jusqu’à présent, la solution Advelox n’avait guère suscité d’adhésion auprès des professionnels de santé (la société annonce seulement quelques dizaines d’utilisateurs). L’Ordre des Médecins, par exemple, freine des quatre fers, selon Jean-François Floymon.
En raison de la crise sanitaire du coronavirus, elle est remontée au front et propose donc désormais sa solution gratuitement, pour les professionnels de santé et pour les patients, pendant la période de confinement et distanciation. “Depuis quelques jours, les prises de contact se multiplient”, indique Jean-François Floymon. “L’association flamande des Psychologues, qui représente 2.000 psychologues en Flandre, a ainsi décidé de mettre en service une ligne spéciale gratuite Covid-19 qui utilisera Advelox.”
Les cas d’usage, selon l’équipe Advelox, sont potentiellement nombreux et peuvent, d’une part, faciliter la tâche des médecins pour les décisions à prendre en matière de coronavirus et, d’autre part, permettre aux praticiens de continuer à procurer des avis et informations aux patients souffrant d’autres maux, évitant ainsi que certains se rendent aux urgences sans raison réelle. Les avis préliminaires, par voie électronique, peuvent permettre de trier les cas nécessitant un suivi “physique” de ceux pouvant être résolus en mode plus light ou pouvant être traités plus tard. Les fonctions d’envoi de documents (prescriptions, demandes d’examens…) éviteraient, quant à eux, tout contact potentiellement risqué.
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