CitizenLab parmi les trois lauréates 2020 du programme Innovative Starters d’Innoviris

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Par · 27/01/2020

Lauréates cette année, les sociétés CitizenLab, Digita (ces deux jeunes pousses étant incubées au Start IT @ KBC, mais en précisant que Digita est originaire de Leuven), et Veoware Space.

CitizenLab, auteur d’une plate-forme de consultation et participation citoyenne, avait déposé son dossier de candidature auprès d’Innoviris afin d’obtenir une aide financière pour le développement de nouvelles fonctionnalités.

S’appuyant notamment sur des algorithmes NLP (Natural Language Processing), l’idée est de rendre plus efficace le traitement des avis, commentaires, propositions… que déposent les citoyens sur la plate-forme. Le recours à des outils d’intelligence artificielle doit par ailleurs “permettre de transformer les idées des citoyens en actions concrètes”. Autre fonctionnalité que l’équipe désire ajouter: la possibilité pour les décideurs politiques de combiner plusieurs sources de données, au sein de la plate-forme, en vue d’aider à la prise de décision et d’évoluer vers une “évaluation de leurs politiques en temps réel”.

“Le projet a séduit le jury en raison de son haut potentiel d’impact social et de son adéquation avec les priorités régionales en matière de soutien à la prise de décision participative et inclusive”, déclare Damien Littré, conseiller chez Innoviris.

Les fonds octroyés par Innoviris serviront à la fois à financer la poursuite des développements, à renforcer l’équipe (dix nouvelles personnes devraient la rejoindre cette année portant l’effectif à 30 unités).

CitizenLab avait déjà bénéficié d’un bel apport de fonds en mai 2019 lors d’un tour de table qui l’avait vu récolter 2,1 millions d’euros (notamment auprès du fonds Inventures et de l’acteur public flamand Cipal Schaubroeck). Toujours dans la perspective de l’extension de sa plate-forme que la start-up espère déployer sur d’autres marchés, hors frontières belges.

 

Digita, fondée notamment par Tom Haegemans, professeur en gestion informatique à la KU Leuven, planche sur le développement d’une solution de type “coffre-fort virtuel” pour données personnelles. Une sorte de Web privé qui permettrait à chacun (professionnel ou non) de retrouver la maîtrise des données à caractère personnel qu’il génère et égrène sur la Toile au gré de ses activités, recherches, déambulations, messages ou interactions en tous genres. Ce “coffre-fort virtuel” a pour objectif de permettre à chaque individu de gérer ses données, leurs accès et mises à jour.

La solution s’appuie sur le concept de Social Linked Data (“Solid”) qui a vu le jour du côté du MIT (Massachusetts Institute of Technology) à l’initiative de Tim Berners-Lee, le “père” du Web (avec notre compatriote Robert Cailliau). L’un des contributeur-clé pour le dévek-développement de Solid est, lui aussi, un Belge, en l’occurrence l’inventeur du Web mondial, assisté du professeur belge Ruben Verborgh, professeur en technologie Web décentralisée à l’université de Gand.

L’idée est de dissocier deux éléments qui, actuellement, sont indissociablement liés et qui rendent nos données personnelles “captives” des éditeurs, fournisseurs de devices, créateurs d’applis etc. De véritables “oiseaux pour le chat” qui en font ce qu’ils veulent sans que nous le sachions ou autorisions réellement. La méthode Solid a pour effet de dissocier les données des applications. L’utilisateur (privé ou professionnel) stocke ses données (du genre messages, courriels, informations de contacts, coordonnées, billets de blog, commentaires postés….) dans un espace chiffré baptisé “pods” (personal online data store). C’est lui qui détermine les droits d’accès, pour chaque appli ou dispositif qui désire y accéder. Un autre argument utilisé par les auteurs de ce concept est d’y voir un moyen d’éviter que les données soient modifiées, distordues, “enrichies” sans le consentement de la personne à laquelle elles ont trait. Le “pods” serait le dépositaire de la “version-maître” des données, elle seule ayant valeur d’authenticité. Un réseau invisible de liens et d’interactions entre pods et jeux de données se tisserait via des techniques sémantiques (RDF, Linked Open Data…). 

La solution de Digita visera aussi bien les entreprises (dans un premier temps) que, plus largement, les internautes et citoyens lambda.

Le subside obtenu auprès d’Innoviris doit principalement être utilisé pour la recherche et le développement de produits “permettant aux entreprises de créer, en interne, un Web de données à caractère personnel, et de créer des applications pour un tel Web. À long terme, Digita souhaite aider les entreprises à se connecter au Web mondial des données à caractère personnel.”

 

Veoware Space développe quant à elle une solution destinée à améliorer les évolutions et performances opérationnelles de satellites de nouvelle génération (en ce compris les nano-satellites) afin d’optimiser leurs opérations d’observation de la Terre. Son premier produit est un actionneur gyroscopique.