La Région wallonne reste fidèle au chemin qu’elle s’est tracée depuis déjà 20 ans (sous des formes certes allant évoluant) pour aider les établissements d’enseignement (du fondamental au secondaire) à s’équiper en matériels, logiciels et solutions de connectivité informatique.
Le programme Ecole Numérique demeure donc d’actualité et bénéficie, en ce début d’année, d’un nouvel appel à projets qui – bonne surprise – est doté d’une enveloppe de 8,9 millions d’euros. En augmentation par rapport au plafond de 7,5 millions qui avait été précédemment imaginé.
En augmentation aussi, et de manière plus sensible, par rapport aux deux budgets antérieurs : 6,9 millions en 2017 et 6,8 en 2019 – lors du passage de Pierre-Yves Jeholet aux manettes ; en 2016, le dernier budget signé Jean-Claude Marcourt avait atteint 7,26 millions.
L’augmentation n’est pas anodine et a même surpris ceux qui sont aux commandes du programme, côté Administration. Le ministre Willy Borsus semble donc avoir estimé que le budget – et ses finalités – méritaient une revalorisation, convaincu que “l’école est l’un des lieux où une impulsion visant à amplifier l’évolution vers le numérique de l’ensemble de la société est nécessaire. On constate en effet, au travers des différents “Baromètres”, notamment ceux de l’AdN, que l’on progresse de quelques pour-cents en transition numérique d’année en année mais il y clairement besoin de donner une ampleur complémentaire à cette évolution”.
Le Ministre semble également vouloir persévérer dans le sens de cette “amplification” du budget au cours des années qui viennent si l’on en croit cette petite phrase: “c’est une tendance qui sera confirmée l’année prochaine”.
A noter que le programme Ecole numérique continue de bénéficier de quelques financements européens, via la programmation FSE 2014-2020 (total de 1,8 million sur 6 ans).
Autre dimension qui retient l’attention du ministre: la connectivité. Pas uniquement le déploiement du WiFi au sein des établissements mais aussi et surtout la bande passante qui abreuve les sites. Et là, des progrès sont plus que demandés. “Un souci récurrent”, reconnaît-on à l’AdN.
La messe n’est d’ailleurs pas dite non plus du côté connectivité intern puisque le projet-pilote Connectivité lancé, à cet égard, dès 2016 doit faire l’objet d’une évaluation et… d’une extension. Le but était d’équiper et de suivre les usages de 200 implantations scolaires afin d’en tirer des enseignements et de généraliser le “modèle”. Pour l’heure, 183 implantations sur les 200 visées “bénéficient d’une couverture WiFi performante”.
500 projets à financer
500 projets (et éventuellement un chouia plus au vu du rab budgétaire) pourront être sélectionnés (il y en avait eu 503 lors de l’appel à projets 2019).
Le type de matériels que les projets-lauréats peuvent obtenir a été élargi. Aux 16 possibilités existantes (tablettes, smartphones, TBI, projos, robots éducatifs Thymio…), 7 nouveaux matériels ont été rajoutés pour 2020. Parmi eux, cartes de programmation micro:bits, robots Lego Mindstorms, TV interactives…
Calendrier pour les écoles intéressées:
- dépôt des dossiers de candidature avant le 4 mars
- validation ds projets par les directions d’établissements: 18 mars
- plusieurs séances d’information pour les enseignants et directions d’écoles seront organisées dans les semaines qui suivent à l’occasion du salon SETT (School Education Transformation Technology) de Namur (6 février), au Pass de Frameries (19 février), chez Technifutur à Seraing (également le 19 février) ainsi qu’à la Autonome Hochschule d’Eupen (12 février).
Nouveau visage pour de futurs appels à projets?
Il se pourrait – mais la chose doit encore se confirmer et se préciser – que les futures sollicitations des établissements d’enseignement présentant un projet pédagogique dans le cadre du programme Ecole numérique doivent tenir compte d’un nouvel élément: la pratique du “bring your own device” (BYOD). Ce qui impliquerait que les lots préficelés de matériels financés par la Région comporteraient moins de tablettes ou smartphones, au bénéfice d’autres types d’équipements et ressources.
Le BYOD semble en tout cas avoir l’oreille du ministre Borsus. Il y voit même une priorité, compte tenu des nouvelles réalités qui voient un nombre croissant d’élèves, parfois dès le plus jeune âge, s’amener à l’école avec leur propre dispositif (essentiellement le smartphone).
Encore faudra-t-il, pour appliquer la pratique du BYOD en milieu scolaire, d’étudier soigneusement la chose, tant d’un point de vue pédagogique que pratico-pratique. Comme le rappelait André Delacharlerie, de l’AdN, “le BYOD est davantage envisageable dans les écoles ayant déjà acquis une certaine culture et maîtrise numériques. Il faut également veiller à ce que les enseignants aient la capacité [lisez: les connaissances techniques nécessaires] pour faire fonctionner de concert des équipements disparates.” Or, dans ce registre, nombreux sont les établissements qui, déjà dans l’état actuel des choses, sont en panne de personnes-ressources réellement qualifiées, ne pouvant compter que sur des enseignants pas forcément “pointus” en gestion informatique, qui bidouillent ou se débrouillent grâce à leur seul dynamisme ou prédispositions personnelles…
L’équipe d’accompagnement des enseignants que le SPW met à disposition et qui est appelée à intervenir sur tout le territoire de la Région wallonne (partie francophone et partie germanophone) compte actuellement 30 personnes. Un cadre stabilisé qui aurait besoin sans doute de renforts pour étendre son action. Cette équipe inclut 9 conseillers techniques et 11 assistants pour la maintenance informatique. Comme de coutume, l’accompagnement technico-pédagogique est assuré et financé par les Communautés (Fédération d’un côté, Communauté germanophone de l’autre).
Pour l’heure, par ailleurs, seulement une dizaine d’établissements, en Wallonie, seraient adeptes du BYOD. Et beaucoup interdisent encore l’utilisation de dispositifs personnels en classe, surtout dans les années inférieures.
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