L’idée du White Fund, un fonds d’investissement mixte (privé-public) se focalisant sur le financement early stage de projets et jeunes pousses medtech (spécialisées en dispositifs médicaux), a germé voici un an. La raison? Le domaine des med tech – lisez: dispositifs médicaux numériques (en tous genres) – jouit certes d’un certain “buzz” mais ses spécificités rebutent encore chez nous les investisseurs – longueur de parcours pour mettre la solution sur le marché, contraintes légales et d’homologation, différenciation parfois difficile dans la marée d’objets de santé qui déferle, venus de tous les horizons…
A l’origine de l’initiative du White Fund: Joanna Tyrekidis, membre du comité exécutif de Noshaq (anciennement Meusinvest), et de Benoît Fellin, consultant et chef de projets chez Eklo (ex-Cide Socran).
Le but est de combler un “trou dans le gruyère”, cette phase cruciale, pauvre en financement, qui sépare le développement d’un prototype, ou d’un premier proof of concept, d’un réel décollage des ventes. Le White Fund a dès lors pour finalité de financer la phase de “développement précoce” des projets medtech, explique Benoît Fellin, d’apporter un soutien – financier mais pas que – pendant l’intense phase de pré-commercialisation, pour les aider à créer de la valeur, suffisamment pour attirer l’attention de futurs investisseurs lorsqu’ils en seront à l’étape de la commercialisation à plus grande échelle, générant un chiffre d’affaires significatif voire de la rentabilité.”
20 millions plus 10?
Un an après que son idée ait germé, le White Fund vient de boucler un premier tour d’approvisionnement en fonds à hauteur de 20 millions d’euros. Parmi les investisseurs: le fonds privé IFJ (Invest For Jobs), le fonds Ogeo, Marc Nolet, directeur général de PhysIOL, société spécialisée dans les lentilles intraoculaires, mais aussi Solidaris et le CHU de Liège. Et, côté public, le holding SFPI (Société fédérale de participations et d’investissement), Noshaq et finance&invest.brussels,
Le fonds espère y ajouter dix autres millions dans les prochains mois. “Fort de notre premier tour de table et des noms qui y ont participé, nous pouvons désormais entamer la deuxième étape et relancer certains contacts que nous avions déjà pris depuis un an, afin d’ajouter 10 millions supplémentaires pour le fonctionnement du Fonds au cours des prochaines années.”
Les fonds réunis proviennent en majorité du privé, le public pesant environ 40 à 45% dans les 20 millions. “Le but n’est pas de modifier cet équilibre. Le privé restera majoritaire”, affirme Benoît Fellin. “Le but des financements publics n’est en effet pas de prendre une participation majoritaire dans les projets et start-ups. L’intervention du public devrait se situer entre 10 et 35% du capital.”
Quant à l’apport financier du CHU de Liège et de Solidaris, il est qualifié de “marginal”. L’intérêt d’avoir ces deux acteurs à bord se situe davantage du côté des compétences métier, de la connaissance du secteur et de la capacité à servir de partenaires, pour l’accompagnement mais aussi pour le test et la validation des innovations médicales.
Servir de levier pré-commercialisation
Les investissements auxquels procédera le White Fund se situeront dans la phase early-stage, avec obligation pour les projets-candidat de démontrer une claire différenciation technologique, un début de traction commerciale, un potentiel de création de valeur économique et un plan de développement commercial concret. La mise de fonds que devrait injecter le White Fund par projet sera assez substantielle, de l’ordre de 2 à 3 millions, à apporter en deux ou trois étapes.
Nombre de dossiers acceptés par an: également de deux à trois. Durée de présence au capital des sociétés participées avant exit: de l’ordre de cinq à sept ans.
Une quinzaine de dossiers seraient actuellement en cours d’examen dans des domaines tels que l’imagerie médicale, la cardiologie et la détection des problèmes respiratoires. Le comité de sélection des dossiers étant encore en cours de constitution, les premières décisions devraient prendre quelques semaines mais intervenir avant la fin de l’année.
Au-delà de l’apport d’argent, le White Fund dit vouloir servir de trait d’union, d’ouvreur de portes pour les porteurs de projets. “Le Fonds fédère des experts et des spécialises du monde des soins de santé. Des collaborations seront développées avec d’autres acteurs, tels que les incubateurs et les accélérateurs orientés medtech, afin de faire bénéficier les porteurs de projet d’une expérience sectorielle réelle et de notre réseau de contacts.
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