Le Bureau Economique de la Province de Namur (intercommunale namuroise) vient de lancer une étude destinée à déterminer les conditions et la teneur potentielle d’un “plan d’action numérique” que chaque commune mais aussi la province, considérée comme territoire unitaire, pourrait déployer.
Il s’agit surtout pour le BEP d’aider les communes à évaluer leur degré de maturité, leurs besoins et les actions prioritaires à prendre dans une perspective de “smart territory” et de transition numérique, autrement dit le recours à des technologies novatrices et numériques au service de leurs différentes misions.
L’étude se propose d’aider les responsables locaux à “mener une réflexion stratégique et pragmatique quant à l’utilisation du numérique et à ses perspectives dans le cadre des compétences des pouvoirs locaux” et à “identifier des actions à mener, des outils à créer, des projets à mutualiser à l’échelle supra-communale et provinciale”.
“Structurer la réflexion”
“Le but”, explique François Laureys, responsable de projets Smart City du BEP, “est de mieux comprendre les attentes des communes en matière de projets smart city et de transition numérique. Le constat que nous avons en effet posé, depuis que nous avons initié des services Smart city voici un peu plus de trois ans, c’est que les communes sont certes intéressées mais ne savent pas par où commencer, quelles actions prendre…”
D’où cette étude qui, dans sa première phase, prend la forme d’un long questionnaire (une dizaine de pages) à remplir. Il passe en revue toute une série de points: existence ou non de projets smart city (mobilité, mobilité partagée, environnement, participation citoyenne…), degré de compréhension qu’a chaque commune de ce concept de “smart city/territoire”, situation en matière de modernisation et/ou simplification administrative, d’archivage numérique, d’open data… Elle vise également à identifier les freins, les obstacles et les craintes.
“Nous encourageons les communes à faire compléter ce questionnaires par un binôme, un duo constitué d’une personne venue de l’administration et d’un échevin.” En particulier, l’échevin chargé du numérique et/ou de la participation citoyenne.
Ce volet Sondage a démarré, auprès de l’ensemble des communes namuroises (38), à la fin avril. Sur demande spécifique, le BEP procèdera ensuite à un travail de “diagnostic local individualisé” et organisera des “ateliers d’idéation, exercices d’identification de projets, d’analyse et de prospective”.
Si le BEP utilise l’expression “plan d’action numérique”, le but de la deuxième phase “ne sera pas, à proprement parler, de concevoir des fiches d’action”, indique François Laureys, “mais plutôt de les aider à dégrossir le travail, à définir par quel bout attaquer la problématique et à structurer leur réflexion, à se poser les bonnes questions.
Nous les aiderons par exemple à déterminer s’il est préférable pour elles, selon leur cas particulier, de donner la priorité à la mise en oeuvre ou à la refonte d’un site Internet, ou s’il vaut mieux privilégier un e-guichet, une appli… Par la suite, toujours sur demande, nous pourrons intervenir dans le cadre d’un réel accompagnement, plus construit.”
Une semaine après l’envoi du questionnaire, huit communes ont déjà indiqué vouloir bénéficier du deuxième volet (diagnostic personnalisé et aide à la mise en oeuvre). Parmi elles, Gembloux, Viroinval, Ciney, Profondeville, Fernelmont…
Phase deux dès le mois de juin
La radioscopie devrait se terminer au plus tard en fin d’année. Les premiers diagnostics personnalisés débuteront dès le mois de juin et se poursuivront à la rentrée. Le BEP dit avoir dimensionné le budget et les moyens humains de telle sorte à pouvoir aider chacune des 37 communes (37 et non 38 dans la mesure où la Ville de Namur est “hors catégorie” et n’a plus besoin de ce type d’accompagnement).
Pour cette phase d’assistance personnelle à l’identification des actions et à leur mise en oeuvre, l’intercommunale sera assistée d’un partenaire, en l’occurrence Ocalia, un bureau d’études d’origine française mais ayant ouvert, en 2015, une antenne en Belgique et qui est spécialisé dans la “transformation numérique du travail, des territoires et des organisations”. Au total, quatre ou cinq personnes d’Ocalia seront mobilisables, avec le renfort éventuel de consultants venus du QG français.
Au-delà de la prise en charge financière de l’envoi des questionnaires et de l’analyse de leurs résultats, le BEP interviendra également à 50% dans le financement de l’exercice de diagnostic personnalisé, les 50% restants étant en charge de la commune.
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