Le coffre-fort santé BruSafe+ est sur les rails

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Par · 28/02/2019

A l’occasion, fin de semaine dernière, de la conférence IHE dédiée aux échanges de données de santé structurées et à l’interopérabilité système (normes IHE – Integrating the Health Enterprise), Abrumet, l’asbl bruxelloise à qui l’on doit le Réseau Santé Bruxellois, inaugurait officiellement

la phase d’utilisation du “coffre-fort” BruSafe+, cet espace permettant de stocker et d’échanger, entre professionnels de la santé, des données santé structurées concernant les patients bruxellois.

Le “coffre-fort” BruSafe+ contient en fait les données qu’y injectent les prestataires de soins de première ligne (kinésithérapeutes, infirmières, sages-femmes, spécialistes extra-hospitaliers…) ainsi que des données éventuelles provenant des patients eux-mêmes. Les données hospitalières et les Sumehr, quant à eux, relèvent du Réseau Santé Bruxellois.

A noter que les deux infrastructures sont connectées et “mappées” au niveau des messages, ce qui permet à un professionnel de la santé d’accéder à l’ensemble des données patient (moyennant lien thérapeutique établi) via l’interconnexion des différents “hubs” santé régionaux.

“Brusafe+ utilise les normes internationales IHE. Le Réseau Santé Bruxellois (RSB), lui, utilise les normes belgo-belges Kmehr”, précise Cécile Rochus, responsable communications chez Abrumet. “Les données qui se trouvent sur l’un ou l’autre serveur peuvent être lues par tous les utilisateurs grâce à un exercice de corrélation informatique entre les deux serveurs.

La connexion entre Brusafe+ et le RSB est la partie cachée de l’iceberg. Un utilisateur ne doit pas nécessairement savoir si son document se trouve sur Brusafe+ ou sur le RSB…”

Lancement officiel

BruSafe+ existe certes depuis environ un an mais était encore jusqu’il y a peu en phase de développement technique.

Pour autoriser le stockage et, ensuite, l’accès aux données patient, un mécanisme d’identification à deux facteurs a été instauré afin de créer et d’authentifier le lien thérapeutique entre soignant et patient.

Pour ce faire, le patient reçoit un code SMS sur son téléphone tandis que le soignant encode le sien dans son logiciel professionnel. La corrélation établie entre les deux codes sert de preuve de “consentement éclairé” pour le patient et active la relation thérapeutique.

A noter au passage qu’une connexion au RSB (autre “point d’entrée” pour le patient) est possible, depuis environ un an, via l’appli mobile Itsme.

Tout au long de l’année de développement technique, Abrumet s’est livré à des tests de connexion pour une série de projets-pilote, histoire de vérifier l’efficacité des connecteurs entre les logiciels métier des professionnels et Brusafe+. 

Son lancement officiel, vendredi dernier, “est un appel du pied à tous les acteurs en e-santé qui voudraient connecter leur solution à un serveur sécurisé qui utilise les normes internationales”, souligne Cécile Rochus. “Une seule connexion de leur solution, qu’il s’agisse d’un logiciel classique ou d’une appli mobile, suffit pour être connecté à l’ensemble du marché belge de l’e-santé. Si ce serveur Brusafe+ n’existait pas, chaque acteur/entreprise devrait se connecter individuellement à chaque autre intervenant. Je vous laisse imaginer la multiplication des connexions que chaque développeur informatique devrait faire pour connecter sa solution à la majorité des acteurs e-santé déjà connectés…

Quant aux professionnels de la santé, ils gagneront un temps précieux. Ils pourront en effet effectuer des requêtes pour trouver l’info la plus pertinente possible concernant l’état de santé de leur patient. Ouvrir 20 PDF pour espérer y trouver une info, c’est déjà bien. Trouver l’info après une seule recherche, c’est encore mieux!”

Des évolutions en 2019

Le coffre-fort e-santé bruxellois est encore relativement vierge de documents. L’asbl Abrumet espère que le démarrage effectif se fera donc cette année. Le taux d’utilisation minimale qu’elle s’est fixée comme objectif en 2019 demeure modeste: 200 documents publiés et 100 documents consultés par deux projets-pilote.

Par comparaison, le Réseau Santé Bruxellois affiche d’ores et déjà quelque 20 millions de documents publiés (737.000 Bruxellois y sont inscrits et quelque 10.000 professionnels y sont connectés – pour une utilisation plus ou moins régulière).

Quels types de documents trouve-t-on dans BruSafe+? Des Sumehr, des schémas de médication, des résumés médicaux, des notes de journal-santé (produites par les professionnels ou les patients eux-mêmes), en texte libre ou sous forme structurée.

Dans le courant de l’année, les développeurs de BruSafe+ comptent offrir la possibilité d’y stocker également des images (par exemple des clichés de plaie prises par les infirmières à domicile). Autre nouveauté annoncée pour cette année: l’arrivée d’une appli mobile BruSafe+, utilisable notamment par les professionnels de la santé qui ne disposent pas d’un logiciel métier.

L’appli permettra de publier et de consulter certains documents “simples” sur BruSafe+ et/ou le RSB, par exemple les notes de journal-santé.