Former des jeunes et moins jeunes, qui ne suivent pas un parcours scolaire traditionnel ou qui sont en recherche d’emploi ou de réorientation professionnelle, à des compétences AI. Et ce, gratuitement, selon une méthode d’apprentissage qui mêle théorie et pratique. Aucune connaissance préalable spécifique n’est requise.
Voilà ce que se propose de faire l’école de code BeCode, en plus de ses formations existantes (développement Web et applis).
Besoins et pénurie de compétences en Intelligence Artificielle sont largement documentés. Pour contribuer à relever le défi, Microsoft, embarquant dans un premier temps cinq de ses partenaires (Delaware, Cronos, Xylos, KPMG et Faktion), a décidé d’inaugurer un cycle de formations et, “pour ne pas démarrer d’une page blanche en termes de formations”, s’est donc tourné vers BeCode.
Durée de la formation ainsi prise en charge financièrement par les six sociétés: dix mois. Sept mois de cours, suivis de trois mois de stages – dans une des sociétés participantes.
La première fournée d’apprenants (20 personnes) débutera les formations en avril, dans les locaux de BeCode à Bruxelles (site de BeCentral). L’espoir est de pouvoir amplifier l’initiative et de “former de 350 à 500 personnes par an”.
Pour ce faire, il faudra bien entendu multiplier les sites de formation – qui demeureront toutefois les sites BeCode.
1 + 5 + 3
Côté wallon, les sites de Liège et de Charleroi sont donc potentiellement concernés. Côté flamand, l’extension de l’initiative se ferait à Anvers, Gand et Genk.
A terme, BeCode et les co-initiateurs de l’AI School disent vouloir compter neuf écoles sur l’ensemble du territoire belge. Ce qui suppose que BeCode réussisse son pari d’ouvrir de nouvelles implantations – en Flandre occidentale ou, côté francophone à Mons, comme il en est peut-être question.
Mais pour cela, que ce soit sur les sites existants ou pour inaugurer de nouvelles implantations, les initiateurs de l’AI School cherchent des entreprises désireuses de se lancer dans l’aventure, en la finançant et en s’impliquant personnellement.
Au-delà du financement, les sociétés partenaires du programme AI School doivent en effet s’engager à fournir quelques coachs et experts pour former et encadrer régulièrement les apprenants… au minimum deux jours par mois. Sans oublier l’offre de stages.
Elles ne le font bien entendu pas sans arrière-pensée: le but est évidemment de pouvoir piocher, parmi les personnes fraîchement formées, quelques recrues aux profils IA dont elles ont besoin. Dans le cas des cinq premiers partenaires Microsoft impliqués, le besoin, pour l’année en cours, oscille entre 10 et 15 profils, pour chacune des sociétés…
Une formation en trois étapes
Le contenu précis des cours en Intelligence Artificielle et en gestion des données qui seront donnés par l’AI School de BeCode à partir du mois d’avril est encore en phase de finalisation. Voici toutefois déjà de premières indications sur ce qu’il inclura.
Dans une première phase, les apprenants se concentreront sur les techniques de traitement des données: compréhension, sélection, préparation. Deuxième étape: l’acquisition de compétences en termes de tests de données et de machine learning. Enfin, ils s’attaqueront à l’implémentation de l’IA sur divers processus.
Karen Boers (BeCode): “Nous nous inscrivons dans une démarche de méta-apprentissage, c’est-à-dire que nous apprenons aux participants à apprendre. Ce qui est nécessaire compte tenu de la rapidité d’évolution des technologies.”
Au-delà des connaissances purement techniques, la formation – conformément à la méthode Simplon dont s’inspire BeCode – portera aussi dans une large mesure sur l’acquisition de “soft skills”: travail en équipe, compréhension de la problématique client, créativité… “Nous nous inscrivons dans une démarche de méta-apprentissage”, souligne Karen Boers, CEO de BeCode, “c’est-à-dire que nous apprenons aux participants à apprendre. Ce qui est nécessaire compte tenu de la rapidité d’évolution des technologies.
La méthode d’apprentissage se veut en outre active, du genre “apprendre en faisant”, en compagnie de réels experts en termes de coachs.”
L’une des autres caractéristiques des formations BeCode qui semble avoir séduit les partenaires commerciaux, c’est la grande diversité (âge, parcours antérieur, culture, nationalité, genre…) des participants: “l’énorme diversité des profils est un élément essentiel en matière d’Intelligence Artificielle, dans la mesure où, dans ce domaine, nous avons besoin d’une représentativité inclusive, diversifiée de la société”, soulignaient en coeur Karen Boers et Didier Ongena, directeur général de Microsoft Belgique.
Le message du ministre
La récente étude “Artificial Intelligence in Belgium and Luxembourg” commanditée par Microsoft en matière révélait que 75% des entreprises belges s’intéressent déjà concrètement à l’IA.
La moitié d’entre elles en sont toutefois encore au stade de la planification ou des premiers tests. L’autre moitié ont initié des projets. “Mais aucune n’a encore fondamentalement adapté ses processus ou son modèle économique. Et la principale lacune demeure les compétences techniques et les compétences plus humaines – créativité, travail collaboratif”, souligne Didier Ongena, directeur général de Microsoft Belgique.
Présent lors de l’annonce officielle de l’AI School, Philippe De Backer, ministre en charge de l’Agenda numérique (portefeuille qu’il a repris des mains d’Alexander De Croo suite au remaniement du gouvernement fédéral), soulignait l’importance qu’il y a pour la Belgique de combler le plus rapidement possible la lacune en compétences AI qui risque de faire prendre un retard critique à notre pays face aux besoins du marché et à la concurrence des pays voisins (ou plus éloignés).
“La position de la Belgique est intéressante: c’est un petit pays mais avec beaucoup de compétences et des start-ups qui percent à l’international. Il y a par exemple de belles opportunités du côté de l’e-santé. Mais la seule façon de faire naître des applications innovantes, de faire en sorte que la Belgique redevienne pionnière, est d’unir nos forces, de collaborer entre différentes entités, en ce compris entre acteurs privés. Je lance donc un appel à un esprit de coopération ouverte entre coopétiteurs…
L’AI School a ceci d’intéressant qu’elle s’attaque au besoin en profils techniques, au besoin que nous avons de davantage de personnes maîtrisant des compétences numériques, qui soient créatives et osent imaginer de nouvelles applications.”
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