Civadis (groupe NRB) et l’Université de Liège, par le biais du SEGI (Service Général d’Informatique de l’ULiège), ont récemment passé une convention de collaboration afin de proposer une solution de gestion des ressources humaines à l’usage des pouvoirs locaux.
Les deux acteurs sont depuis longtemps actifs dans ce domaine, chacun ayant visé jusqu’ici une clientèle spécifique. A savoir, davantage les pouvoirs locaux, côté Civadis, et essentiellement des clients au niveau régional et provincial, du côté du SEGI (en plus, bien entendu, de ses premiers clients que sont l’Université et le CHU de Liège).
Désormais, le SEGI va pouvoir étendre la typologie de sa clientèle, s’adressant donc aussi aux pouvoirs locaux – communes, mais également CPAS et zones de secours, intercommunales, voire maisons de repos. Il comptait certes déjà quelques clients du côté des pouvoirs locaux, essentiellement en région liégeoise (Ans, Seraing, Ville et CPAS de Liège), mais de manière quasi-périphérique par rapport à son coeur de cible. Quant à Civadis, la convention lui permet de s’épargner le poids du redéveloppement et/ou évolution de certaines de ses solutions, devenues désuètes.
A terme, c’est donc la solution Ulis de l’ULiège (calcul de la paie des fonctionnaires, employés et agents d’exécution, gestion administrative des ressources humaines, gestion des temps de présence et des absences) qui sera proposée par les deux partenaires aux pouvoirs locaux. En remplacement des solutions Persée et Acropole de Civadis.
Cette dernière refocalise ses efforts et ressources sur des logiciels “soft HR”. Une solution MySIRH (gestion des compétences et des processus de recrutement, formation et évaluation des agents) est en cours de développement.
Associés avant d’être partenaires
L’accord passé entre Civadis et l’ULiège n’est pas la première fois que les deux parties trouvent un terrain d’entente. Civadis et le SEGI s’étaient déjà coalisées pour remettre une offre commune suite à l’appel d’offres lancé fin 2017 par IMIO (Intercommunale de Mutualisation Informatique et Organisationnelle), désireuse de proposer à sa clientèle de pouvoirs locaux une solution de type centrale de marché pour la gestion RH.
“Au SEGI, nous savions que nous n’avions pas la possibilité de répondre en solo, notamment par manque de compétences métier orientées spécifiquement Pouvoirs locaux. Et Civadis avait déjà fait le constat du besoin de renouveler ses solutions hard HR”, indique Didier Korthoudt, directeur général du SEGI.
Dans le cadre de cet appel d’offres, Civadis a donc remis offre en duo avec le SEGI, intervenant en sous-traitance. La solution proposée est Ulis tandis que les équipes Civadis prendraient en charge l’implémentation et le support.
La décision d’attribution du marché doit encore être prise.
Certes, le SEGI dispose aussi de solutions de type “soft HR”, via notamment un contrat de distribution passé avec la française Foederis, auteur notamment d’une solution de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (strategic workforce planning en anglais) mais elles sont destinées à des utilisateurs d’une bien plus grande envergure que les pouvoirs locaux de nos contrées. “Et nous ne disposons pas en interne des compétences et des ressources nécessaires pour développer, dans ce registre, des solutions spécifiquement orientées pouvoirs locaux”, indique Didier Korthoudt, directeur général du SEGI.
Transition progressive
Les deux partenaires devraient agir de concert, sans réflexe de pré-carré, pour l’offre de la solution Ulis.
Du côté de la base installée (Persée et Acropole), la transition devrait se faire progressivement, “Civadis assurera la pérennité de ses deux solutions pour les clients existants”. Par contre, pour tout nouveau client ou nouveau projet, la société pourra proposer Ulis. “Le renouvellement du parc se fera au gré du lancement de marchés.”
A terme, Ulis et MySIRH seront appelés à coexister et à dialoguer au quotidien. Les deux acteurs promettent que l’intégration sera harmonieuse. “Une étude technique préalable a été faite. Ulis pourra sans problème alimenter MySIRH en données signalétiques ou les récupérer au départ des fonctionnalités soft RH. Il ne s’agit pas là d’un processus nouveau pour nous”, tient à souligner Didier Korthoudt. “Nous sommes ouverts aux intégrations. Nous l’avons par exemple fait entre Ulis et la solution SuccessFactors de SAP…”
Une solution Ulis toujours en évolution
Didier Korthoudt voit dans la solution Ulis plusieurs arguments qui justifient que Civadis ait choisi d’organiser (ou de permettre) une transition de ses clients vers ce logiciel. “Le moteur de règles REGEN que nous avons implémenté permet au logiciel de s’adapter à tout type d’institution publique et aux spécificités de chacune d’elles, sans devoir modifier le logiciel. Des mécanismes automatiques permettent par ailleurs de contrôler la validité des encodages et nous nous sommes fait une spécialité d’une adaptation souple aux évolutions légales.”
Depuis environ deux ans, le SEGI planche sur une nouvelle version de son logiciel. Progressivement, la version actuelle (CS) hérite de nouvelles fonctionnalités. Quelles seront les caractéristiques majeures de la future version 3.0? Deux changements majeurs seront apportés. D’une part, le passage d’un client lourd (sur PC ou terminal) à un mode full Web. De l’autre, une interface utilisateur plus ergonomique et intuitive, avec des assistants venant guider l’utilisateur pour les tâches et fonctions les plus courantes.
Y trouvera-t-on par ailleurs des fonctions inspirées par ou héritées des solutions Persée et Acropole? “S’il s’avérait utile de verser des fonctionnalités pré-existantes dans Ulis, nous le ferons sans le moindre doute.”
Didier Korthoudt (SEGI): “L’accord passé pourrait avoir des retombées commerciales au-delà de la Région. Nous pensons notamment à des opportunités en Flandre – où les pouvoirs locaux ne disposent aussi parfois que de solutions RH vieillissantes – mais aussi, potentiellement, hors frontières.”
Actuellement, la solution RH Ulis gère la paie de quelque 110.000 agents en Wallonie et à Bruxelles. Parmi ses clients, le Service Public de Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles, les universités de Liège et de Mons, les Provinces de Liège, Luxembourg et Brabant wallon, plusieurs OIP mais aussi des acteurs tels que la Rtbf ou l’Awex, sans oublier plusieurs hôpitaux publics, aux rangs desquels figure tout naturellement le CHU de Liège.
Côté Civadis, le “parc” d’agents wallons et bruxellois dont la paie est gérée par les solutions Persée et Acropole avoisine quant à lui les 125.000 unités.
Autres nouveautés 2019 au SEGI
La convention passée avec Civadis n’est pas la seule nouveauté venant étoffer le catalogue du SEGI.
Trois autres nouveautés, correspondant à des développements initiés par et/ou pour l’ULiège, prendront en effet une envergure commerciale plus large en 2019.
La solution de gestion des étudiants Penelope est destinée aux établissements d’enseignement supérieur. Parmi ses arguments: “des fonctionnalités particulièrement utiles pour prendre en compte les spécificités et contraintes nouvelles du décret Paysage”. Un argument qui a récemment séduit un quatrième client, en l’occurrence la Haute Ecole bruxelloise Leonard de Vinci.
Autre solution nouvelle qui fait ses débuts au-delà des murs ou du périmètre de l’ULiège: UGo. C’est le nouveau nom de baptême, après “industrialisation” par le SEGI, d’une appli imaginée par des étudiants de la Faculté des Sciences appliquées. Une application de… covoiturage estudiantin baptisée au départ CovoitULiège.
UGo, qui est dévoilée ce jeudi au Salon des Mandataires, sera désormais proposée à des clients en-dehors du seul univers scolaire. La Ville de Liège et la Province de Liège seraient ainsi déjà intéressées.
L’appli n’existe encore qu’en version Web mais une version mobile (pour iOS et Android) est prévue d’ici quelques mois. Et l’appli s’interfacera avec les solutions Ulis (RH) et Penelope (gestion des étudiants).
Enfin, autre nouveauté dont les débuts sont planifiés “d’ici l’été”: mobUlis, la version mobile (iOS et Android) du logiciel RH Ulis. Elle proposera un sous-jeu de fonctions RH, notamment des fonctions de demande de congé ou de pointage géolocalisé.
Dans un prochain article, les commentaires de Civadis au sujet de l’agenda de transition vers la solution Ulis et la commercialisation de sa solution MySIRH.
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