Sunslice, start-up créée par deux ingénieurs issus de l’Ecole polytechnique de l’UCL, connaît une période des fêtes un rien spéciale. Une nouvelle cargaison de ses chargeurs solaires miniaturisés pour smartphones arrivent cette semaine dans les magasins (Fnac et Vanden Borre) et la société lance une nouvelle levée de fonds pour passer à la deuxième étape de production.
Objectif: pouvoir produire 3.000 pièces par mois (5.000 dans un deuxième temps). A noter – et ce n’est pas banal – que la production et l’assemblage des chargeurs Photon, Volta et Photon Light (plus de détails ci-dessous), même pour ces séries plus importantes, ne se feront pas en Chine mais bien en Tunisie, grâce à un partenariat passé avec un maroquinier belge, partenaire indispensable pour l’habillage des deux premiers produits de Sunslice et qui dispose d’une unité de production dans ce pays d’Afrique du nord.
Pour lancer cette nouvelle phase de production et répondre ainsi à la fois à ses ambitions de croissance et aux marques d’intérêt de premiers distributeurs à l’international (France, Grand-Duché, Allemagne, Danemark, Maroc), Sunslice espère lever 250.000 euros, à la fois auprès d’investisseurs publics (le WING pourrait “rempiler”) et privés, et via un crédit bancaire.
Outre le financement des premières moyennes séries, l’argent sera utilisé pour renforcer le marketing et l’image de marque. Si la marge de progression est satisfaisante, le duo de fondateurs – Geoffroy Ghion et Henri Gernaey – compte engager un troisième larron, d’ici un an, qui aura un profil résolument axé sur le marketing online.
Trois produits et d’autres en vue
Le produit tel qu’imaginé au départ a sensiblement évolué. A l’origine, le Sunslice se présentait sous la forme de quatre micro-panneaux solaires se déployant comme une page pliée en quatre et se repliant en une “tranche” (d’où le nom du Sunslice) d’une épaisseur de 9 mm, de la taille d’une carte bancaire.
Le soleil comme seul compagnon…
Après divers travaux de design et réaction d’utilisateurs potentiels, les panneaux, désormais, se déploient “en chenille”. Le processus d’assemblage a par ailleurs été optimisé pour rendre la production plus aisée et moins onéreuse. Mais pour le reste, le principe de base de ce qui s’appelle désormais le Photon demeure inchangé: un chargeur solaire miniature pouvant recharger smartphones et autres dispositifs via connecteurs USB, USB-C, micro-USB et Lightning. La batterie 2.200 mAh se charge au soleil en 3 heures et charge elle-même un téléphone en moitié moins de temps.
Les deux ingénieurs ont par ailleurs imaginé deux autres produits “cousins”. D’une part, un… portefeuille rechargeur de téléphone – le Volta – qui est un objet pouvant véritablement faire office de portefeuille mais qui intègre donc aussi une batterie (détachable) qui peut recharger un smartphone à deux reprises via un câble fourni avec l’“engin”.
D’autre part, le Photon Light, une version simplifiée du Photon qui prend la forme d’un chargeur miniature, incluant la batterie du Photon et une seule carte solaire (deux cellules photovoltaïques) qui se clipse sur la batterie par des aimants. Il fait donc office de chargeur d’appoint, moins rapide mais utile pour dépanner.
Le Volta de Sunslice, un portefeuille “chargé”
L’équipe de Sunslice désire continuer à étoffer la gamme en 2019, tablant sur deux nouveaux produits d’ici un an, selon une philosophie de “gamme d’extensions complémentaires”, compatibles avec les premiers produits.
Si le Photon et le Volta sont davantage destinés à être vendus tant en-ligne que via magasins physiques, le Photon Light devrait y ajouter un “canal” supplémentaire. “Son statut de produit d’entrée de gamme et son prix plus abordable en font potentiellement des cadeaux d’entreprise idéaux”, estime Geoffroy Ghion.
2018, année charnière?
L’année 2018 fut intense à divers égards. 2017 s’était terminée sur une déception, la campagne de crowdfunding, lancée sur Kickstarter, s’étant révélée infructueuse. La société, n’ayant pas atteint son objectif annoncé de 70.000 euros, n’a pas pu récolter les 50.000 euros pourtant promis par des convaincus. Mais tout ne fut pas perdu pour autant.
D’une part, le sondage post-campagne effectué auprès des contributeurs a permis de dégager de nouvelles idées pour améliorer le produit. D’autre part, fort du nouveau design, le duo s’est tourné vers le fonds d’investissement wallon WING pour lui présenter ses nouvelles idées, ses besoins aussi bien sûr, et son intention de décliner son catalogue en un nombre plus important de produits.
Résultat: l’octroi d’un prêt convertible de 50.000 euros. De quoi finaliser la conception du chargeur solaire, baptisé Photon, et financer la production des 400 premiers exemplaires – qui se sont écoulés en l’espace d’un mois.
Sunslice a alors lancé la production d’un deuxième série, de 1.000 unités cette fois, incluant à la fois le Photon et ses deux nouveaux acolytes: le Photon Light et le Volta.
Les chargeurs Photon et Volta sont actuellement disponibles auprès de la Fnac et de magasins Vanden Borre (la moitié des magasins de la chaîne devraient disposer d’une dizaine de pièces, chacun, pour cette période des fêtes).
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