Douze élèves du secondaire inférieur – dont 4 filles – auront eu des congés d’automne (Toussaint) studieux à Namur. Pendant toute une semaine, ils et elles ont en effet suivi un stage de robotique: découverte des bases de la programmation, montage de robots (la “matière première” étant les blocs programmables Lego Mindstorms), travail avec divers types de capteurs (capteurs de lumière, de couleur, gyroscopes…) et, enfin, réalisation d’une “mission”. Pour l’occasion, le thème du stage de robotique était le tri et de la gestion des déchets.
A la manoeuvre, le Lego Education Innovation Studio de Technobel (voir encadré en fin d’article), en collaboration avec le BEP, division Environnement.
Pour le centre de compétences Technobel, c’était à la fois une extension de l’une de ses missions – sensibiliser et former des enseignants à l’inclusion de la programmation de robots dans leur programme – et une action se plaçant dans le cadre de l’organisation de la manche belge du Championnat mondial First Lego League (les sélections pour la prochaine édition se dérouleront en janvier 2019).
Pour le BEP, l’objectif de ce stage robotique était surtout de sensibiliser de manière ludique mais aussi pédagogique les jeunes aux problématiques environnementales. Si les stagiaires d’une semaine ont passé la plupart de leur temps à se plonger dans les arcanes de la robotique et de la programmation, ils ont également eu droit à quelques activités et jeux afin de réfléchir aux enjeux environnementaux: tri et réduction des déchets, lutte contre le gaspillage alimentaire ou les incivilités, propreté publique…
Missions Trash Trek
En fin de stage, le but était d’amener les enfants, âgés de 12 à 16 ans, à relever un défi selon l’un des six scénarios choisis – puisés dans le catalogue de défis que le Championnat First Lego League s’était choisi en 2015 sous l’appellation évocatrice Trash Trek.
Exemples de missions à faire exécuter par le robot Lego qu’ils avaient eux-mêmes conçu, sans modèle préalable:
- récupérer des plastics dans l’océan et menaçant une tortue et remettre celle-ci à la mer
- récupérer une voiture en panne, remplacer le module moteur et l’amener au bateau (pour qu’elle puisse être acheminée vers son futur lieu de vente)
- véhiculer deux travailleurs jusqu’à la ligne de tri
- trier des déchets dans les bennes (déchets figurés par de petits objets en plastine de couleurs)
- approvisionner un camion en carburant de type biométhane et le positionner de telle sorte qu’il arrime sa benne.
Bilan en fin de semaine? Anthony Jacques, chargé habituellement des formations pour enseignants chez Technobel (et ancien instituteur lui-même), se dit agréablement surpris par les aptitudes dont ont fait montre tous ces jeunes – garçons ou filles. Non seulement en termes de capacité à programmer mais aussi à inventer de nouvelles manières de concevoir le robot, de lui ajouter des modules et fonctions.
Robots et missions devaient être élaborés par équipes de deux. Et, d’emblée, “sans que j’ai eu besoin de les y pousser”, beaucoup d’échanges se sont installés entre les équipes, pour comparer ce que chacun avait fait. “D’eux-mêmes, ils mettent donc en pratique l’un des principes de base de l’apprentissage Lego Mindstorms – ce qu’on appelle les quatre C: se connecter à l’apprentissage (découvrir); construire (développer); contempler – notamment en se comparant aux autres et en échangeant; et continuer, autrement dit progresser par essais et erreurs.”
En termes de progression, Anthony Jacques a également pu constater que ces 12 jeunes, pour la plupart de purs débutants en début de semaine, ont bel et bien progressé: “c’est la force du groupe qui agit. Les élèves trouvent ainsi rapidement la solution à un problème. Preuve indéniable de la force du groupe: ils font de moins en moins appel à moi pour les encadrer à mesure que la semaine avance.”
L’Education Innovation Studio de Technobel a vu le jour en 2016. Objectif: proposer des formations (gratuites) à l’usage d’outils robotiques (Lego Mindstorms) dans un contexte pédagogique à des enseignants, que ce soit via des sessions individuelles ou collectives, ponctuelles (sur demande), ou à l’occasion de journées pédagogiques. Durée des séances: une ou deux demi-journées, en fonction du rythme de chacun.
Il avait été prévu de former ainsi un minimum de 70 enseignants par an. “Actuellement, nous en sommes à 120 par an”, se réjouit Anthony Jacques. La plupart sont des instituteurs et institutrices, “qui, plus que d’autres sans doute, sont friands de manipulations”.
Les formations portent-elles leurs fruits? Aucune analyse concrète n’a été faite mais Anthony Jacques estime que “trois enseignants sur cinq intègrent d’une manière ou d’une autre des activités basées sur la robotique en classe. Parfois après être venus deux fois ou après un certain laps de temps, le temps d’appréhender la côté pédagogique et de faire de la place dans le programme…”
La manche du Championnat mondial Lego First League que Technobel organisera en janvier 2019 aura cette fois pour thème l’espace… Nouveauté: en plus de la tranche d’âge 9-16 ans, les plus jeunes (6-9 ans) auront également l’occasion de participer (dans une catégorie distincte).
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