We Go STEM: devenir fan de programmation en construisant des robots dessinateurs

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Par · 24/08/2018

Les initiatives se multiplient pour amener davantage d’élèves et étudiants, le plus tôt possible, à s’intéresser, voire à se passionner, pour le numérique, la programmation et tout ce que cela implique. Nouveau venu, en tout cas en Wallonie (même si une école de Charleroi avait déjà participé en 2017): We Go STEM, animation organisée par l’asbl Dwengo.

Objectif que s’est fixée l’asbl: faire découvrir le monde de la science et de la technologie à des élèves défavorisés, âgés de 10 à 12 ans (essentiellement en 5ème et 6ème années de primaire, mais aussi les élèves de 1ère et 2ème années du secondaire). Le moyen utilisé: leur faire construire et programmer des robots de dessin, des “art bots”.

L’année dernière, qui a vu la première édition de cette action (voir note de bas de page), 5.000 élèves, encadrés par 350 bénévoles, avaient participé à cet atelier à la fois ludique mais aussi et surtout très pratique qui leur fait découvrir de premiers secrets de la programmation afin de construire leur propre robot de dessin.

Cette année, l’espoir est de doubler l’exercice et de toucher 10.000 enfants.

Le quand, où et comment

L’opération We Go STEM vise les “élèves défavorisés”. Autrement dit, l’asbl tente de convaincre des écoles correspondant à un certain indice d’inclusion sociale (entre 40 et 30% d’enfants appartenant à une population désavantagée) de réserver une journée, en octobre, aux bénévoles de l’asbl et à leur atelier pratique.

Qui est We Go STEM?

L’opération est née à l’initiative d’anciennes lauréates du concours She Goes ICT (promotion des femmes dans le secteur ICT) organisé chaque année par le magazine Data News (qui a repris l’idée de son confrère défunt Business ICT).
Pour l’occasion, l’équipe s’est rapprochée de l’organisation Dwengo dont l’une des activités consiste à militer pour l’inclusion de davantage d’oriented object thinking dans les cursus.
Les premiers membres de l’asbl ayant été des néerlandophones, la première édition de l’opération “robots pour classes défavorisées” de We Go STEM s’est logiquement déroulée essentiellement en Flandre et à Bruxelles. Même si une école de Charleroi, dès l’année dernière, avait accroché le wagon… Cette année, sous l’impulsion notamment de Laurence Schuurman, manager chez Capgemini, l’espoir est de devenir une opération réellement nationale.

Les ateliers se déroulent donc en octobre, à la même époque que la Code Week européenne (qui s’étend d’ailleurs sur plus d’une semaine puisqu’elle dure du 6 au 21 octobre) et que la Semaine du Code belge.

Cette année, l’initiative, d’origine flamande, cherche à toucher également des élèves wallons et est donc à la recherche de personnes bénévoles pouvant consacrer une journée à l’encadrement de ces jeunes futur(e)s passionné(e)s de “STEM” (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques). 

Quel type ou profil de bénévole est recherché? Voici ce qu’en dit l’asbl: “Aucun diplôme ni compétence technique spécifique ne sont requis. Après une courte formation, tout le monde est capable de présenter un atelier We Go STEM. Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un peu de passion et d’enthousiasme. Vous aimez la science et la technologie? Vous voulez inspirer des élèves de 5ème et 6ème année? Alors vous êtes la personne (homme ou femme) que nous recherchons!”

Laurence Schuurman, manager chez Capgemini et ancienne lauréate de She Goes ICT, a intégré l’équipe de We Go STEM à son retour de mission à l’étranger où son employeur l’avait envoyée. Elle a commencé son travail de pèlerin, à la recherche à la fois d’écoles francophones participantes, de bénévoles et de possibles sponsors. De premiers volontaires se sont manifestés, du côté de Liège ou encore de Virton mais on est encore loin du compte, côté wallon. “Notre but, cette année, étant de toucher 10.000 élèves, nous avons besoin d’environ 650 bénévoles pour tout le pays. L’espoir est d’arriver à au moins 200 en Wallonie…”

Appel est donc lancé à toutes les personnes intéressées. Les inscriptions pour dépôt de candidature (école ou bénévole) peuvent se faire via le site de l’opération.

Déroulement de la journée

Remarque préalable: la participation à l’animation We Go STEM est gratuite, tant pour les écoles que pour les bénévoles. Qui plus est, l’asbl se charge de préparer et d’organiser les ateliers. Des sessions de formation de trois heures sont organisées, en septembre, en soirée ou le week-end, pour donner toutes les indications, conseils et “ficelles” nécessaires.

L’ensemble de l’opération ainsi que le matériel et les logiciels nécessaires sont financés par les sponsors. Il s’agit, en majorité, de sponsors privés. L’année dernière, l’opération avait bénéficié d’un subside fédéral dans le cadre du plan Digital Belgium mais cela ne semble plus être le cas actuellement.

Côté francophone, l’asbl dit avoir déjà sollicité le cabinet du Ministre Jeholet mais se trouve dans une situation “de l’oeuf et de la poule”. “Nous voulons développer notre action côté wallon mais nous n’avons pas encore suffisamment de candidatures – d’écoles ou de bénévoles – pour justifier une aide publique…”, indique Laurence Schuurman. Parmi les sponsors privés qui ont jusqu’ici signé pour cette année, citons Telenet, Capgemini, Besix, KBC, le groupe Colruyt ou encore Dell EMC.

Les ateliers We Go STEM proposés durent une journée et se déroulent en deux phases. La première partie est réservée à l’apport d’informations. “Nous entamons avec les enfants une réflexion sur ce qu’est un robot. Nous leur expliquons certains concepts. Par exemple des capteurs qui font office d’yeux pour le robot, l’importance de la vitesse qu’on va programmer pour les mouvements…”

En deuxième partie, on passe aux activités proprement dites, en commençant par une activité “unplugged”, sans matériel, en groupe. Ce n’est qu’en dernière partie que les enfants prennent possession des pièces du robot (cartes, capteurs, baguettes de bois à assembler pour le bras de dessin…) pour l’assembler et, surtout, pour lui concocter quelques instructions afin de le faire dessiner.

“Ils découvrent et on leur propose différentes manières de construire le robot. Pour les enfants qui sont déjà plus avancés et ont déjà des notions de programmation, on peut proposer des exercices plus poussés, avec des variables à remplir, des scénarios what if…”

Chose importante que tient à souligner Laurence Schuurman: “les ateliers sont accessibles à tous. Ils ont été testés avec succès avec des enfants de 8 ans. Et cela marche, même si cela prend tout naturellement plus de temps avec les plus jeunes. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’ils sont tous capables de créer un robot artistique. C’est la preuve pour les enseignants que leur classe peut le faire.”

Laurence Schuurman (Capgemini, We Go STEM): “Les ateliers sont accessibles à tous. Ils ont été testés avec succès avec des enfants de 8 ans. Et cela marche…”

Les instituteurs sont d’ailleurs invités à participer à la journée. “Ils restent en classe pour apporter un encadrement pédagogique, assurer la discipline mais aussi, s’ils le désirent, pour donner un coup de main aux élèves.” Et We Go STEM ne remballe pas ses boîtes sans laisser une trace de son passage… “Nous distribuons aux enseignants un petit livre qui comporte un certain nombre d’exercices unplugged, des liens vers des contenus Internet, des références. De quoi creuser…”

A l’issue de la première édition de We Go STEM, des chercheurs de l’Université de Gand (partenaire de l’édition 2017) ont effectué une étude pour déterminer si et comment les enseignants avaient éventuellement exploité cette documentation. “Plus de 70% avaient consulté le guide. Par contre, moins de 10% ont osé passer à l’action, assurer le suivi…” Il reste donc du boulot !

(1) En 2017, l’initiative avait notamment reçu le soutien du programme Digital Belgium, de Microsoft, Google, Telenet, Colruyt, KBC, de CoderDojo Belgium ou encore de la Fondation Roi Baudouin et de l’Université de Gand.  [  #  ]