Une formation de plus à la programmation et conception Web prendra ses quartiers au sein de l’espace Co.Station de Bruxelles à la prochaine rentrée scolaire. Venue de France, tout comme sa voisine Le Wagon (qui va toutefois déménager vers le site BeCentral), la Wild Code School vise l’acquisition de compétences en développement de sites Internet et d’applications mobiles, en HTML/CSS3, PHP, JavaScript ou Java/Android.
Selon le programme mis en oeuvre, les apprenants peuvent se spécialiser en PHP/Symfony, JavaScript/AngularJS/Vue js/React, ou Java/Android/J2EE. Le contenu du programme bruxellois n’a pas encore été déterminé, les responsables de la Wild Code School privilégiant une démarche pragmatique: “Nous procédons actuellement à une étude de marché pour déterminer quels sont les besoins et les préférences des entreprises”, souligne Lucie Coulon, responsable de la création de l’antenne belge (elle mettra en place l’équipe et continuera de l’accompagner, au départ de l’Hexagone, par la suite).
“Nous nous faisons aider, pour la circonstance, par des intermédiaires de l’écosystème local que sont les clusters Software in Brussels et Infopole. On a ainsi déjà pu déterminer qu’à Bruxelles, les technologies les plus demandées par les entreprises sont Java, PHP et JavaScript.
Nous allons encore affiner cette analyse pour déterminer quel langage sera enseigné lors de la première session.”
Quelle différence avec Le Wagon, par exemple? N’y a-t-il pas un risque de concurrence et de phagocytage respectif? “Pas vraiment”, estime Lucie Coulon, “dans la mesure où la finalité de la formation est différente. Le parcours de formation du Wagon est quelque peu plus court. Mais, surtout, ils visent surtout à former des personnes qui veulent devenir (auto-)entrepreneurs. Des personnes qui veulent comprendre les dessous de la programmation, développer un premier prototype mais qui ne veulent pas nécessairement faire de la programmation leur métier à long terme. Nous, par contre, nous visons réellement à former des développeurs, qui soient directement opérationnels.”
Une école belge pour les besoins locaux
Dès que la Wild Code School aura déterminé quelle(s) technologie(s) – langage, environnement – inscrire au programme de sa première session belge, Lucie Coulon partira à la recherche d’un formateur, qui opèrera à plein temps, et d’un “campus manager”, qui sera chargé de recruter des élèves et de les accompagner et conseiller (évaluation de leur employabilité, aide à l’insertion professionnelle…).
Pour ses débuts, la Wild Code School compte accueillir 15 apprenants – “si possible 50% de femmes”. A terme, l’espoir est de pousser à 30 et ensuite à 45 personnes par cohorte. Voir plus bas pour plus de détails.
Pour la première session, les cours se donneront en français – et s’adresseront à des francophones. A terme, la code school devrait basculer vers l’anglais.
Public d’apprenants qu’elle espère attirer? “L’école est ouverte à tous mais nous visons prioritairement des Bruxellois et Bruxelloises. Le principe de la Wild Code School est en effet de proposer de petits campus pour les écosystèmes locaux.
Notre but n’est pas d’attirer des gens venant des quatre coins de la planète mais de générer des ressources, des profils directement opérationnels, pour les entreprises locales.”
Pourquoi avoir choisi Co.Station pour s’installer? Le site s’est évidemment fait une réputation, dans le genre “site de formation / écosystème d’échanges”, à Bruxelles, mais il a aussi intéressé la Wild Code School “parce qu’il est implanté sur plusieurs sites en Belgique” – à Gand et à Charleroi, en l’occurrence. “Cela nous aidera à mieux apprendre à connaître la réalité du territoire et ses besoins”, déclare Lucie Coulon.
Bruxelles, premier pas vers l’Europe
La Wild Code School est arrivée dans le paysage français en 2014. Sa première implantation, de manière asymptomatique, a eu pour cadre la “campagne”, loin des villes, loin de la capitale puisqu’elle a tout d’abord vu le jour à La Loupe, entre Chartres et Le Mans.
Son essaimage sur le territoire français a commencé deux ans plus tard, en 2016. Aujourd’hui, outre-Quiévrain, le réseau Wild Code School compte 10 implantations: Paris mais aussi et surtout en province – Orléans, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Lille, Strasbourg, Reims, Biarritz.
Trois nouveaux sites ouvriront leurs portes en septembre: Marseille, Tours et Nantes. En même temps que la première incursion outre-frontières… à Bruxelles.
Hébergé à Co.Station, le site bruxellois est présenté comme étant “la première pierre du développement d’un réseau européen d’écoles numériques, objectif que s’est fixé la Wild Code School pour les trois prochaines années”. Bruxelles, dans cette perspective, a été choisie comme première étape en raison notamment de son caractère “ multilingue et multiculturel”.
Pour les personnes intéressées par ce programme de formation Wild Code School, signalons qu’une séance d’information se tiendra à Co.Station Bruxelles, le 2 mai au matin. Informations et inscriptions via ce formulaire Eventbrite.
Et la Wild Code School a d’ores et déjà pré-identifié d’autres villes où elle désire s’implanter dès 2019. A savoir (potentiellement): Madrid, Barcelone, Lisbonne, Berlin, Bucarest, Londres.
Comment l’école de code choisit-elle ses implantations? “Nos critères de sélection sont le dynamisme de l’écosystème numérique local, la présence de start-ups – qui recrutent environ 50% des personnes que nous formons -, la pénurie des compétences, et notre potentiel de différenciation par rapport à d’autres écoles de code existant éventuellement dans la zone”, explique Lucie Coulon.
La méthode “Wilders”
La Wild Code School a choisi un modèle de formation hybride, alliant apprentissage en-ligne et en présentiel, avec travail en petit groupe.
Durée de la formation: 5 mois. A faire suivre éventuellement d’un stage de deux à quatre mois en entreprise.
La tradition hebdomadaire du “dojo”… Source: Wild Code School de La Loupe
Pendant ses cinq mois de formation, l’apprenant doit plancher sur trois projets, dont un réalisé pour un véritable client.
Par ailleurs, un dojo [Ndlr: terme d’origine japonaise désignant un “lieu où l’on cherche sa voie” – cette quête via les arts martiaux ou la médication a été “récupérée” par ceux qui préconisent l’apprentissage du code] est organisé chaque semaine pour amener un petit groupe de “Wilders” à résoudre un problème algorithmique. Au programme également, des ateliers thématiques: objets connectés, design thinking, sécurité…
Côté apprentissage en-ligne, cette code school a développé sa propre plate-forme, baptisée Odyssey. L’apprenant peut aller y puiser des tutoriels, des exercices, des défis à relever mais aussi opérer en mode communautaire, évaluant et commentant les travaux de ses condisciples, échanger avec eux. Les formateurs, de leur côté, disposent de tableaux de bord “permettant de suivre en temps réel la progression de l’ensemble de la promotion et de cibler l’accompagnement des élèves en fonction des niveaux et besoins de chacun.”
A noter que la plate-forme Odyssey entre en action dès avant le démarrage du programme de formation proprement dit. La Wild Code School “recrute” en effet les élèves en procédant à une pré-sélection. “Nous proposons aux candidats de se livrer à un ensemble d’exercices en-ligne (HTML/CSS3, algorithmique…). Cela nous permet d’évaluer leurs capacités à apprendre par eux-mêmes.”
Cette phase de pré-sélection, pour la future code school bruxelloise, est d’ores et déjà ouverte aux candidat(e)s intéressé(e)s, via le site Internet de l’école.
Pas de pré-requis, du genre diplôme ou connaissances spécifiques, pour se mettre sur les listes. Seule condition: avoir au moins 18 ans.
Pour préparer son débarquement dans la capitale, aidée par les clusters Software in Brussels et Infopole, la Wild Code School va par ailleurs commencer un travail d’identification et de sensibilisation d’entreprises (start-ups, PME, plus grandes entités) susceptibles de proposer des projets sur lesquels faire plancher les élèves. Avec possibilité de prolonger l’exercice par des stages et, si possible, de l’embauche en fin de parcours.
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Les statistiques de la Wild Code School
Les cohortes
Chaque “campus”, selon sa taille, accueille des cohortes de 15, 30 ou 45 apprenants.
Moyenne d’âge: 30 ans. “La plupart de nos apprenants ont entre 25 et 35 ans”, précise Lucie Coulon, chargée du lancement de l’école bruxelloise. “Avec très peu de jeunes et quelques personnes de plus de 40 ans.”
Equilibre des genres: en France, la Wild Code School dit avoir jusqu’ici formé environ 25% de femmes.
Un pourcentage qui est une moyenne, avec des variations assez grandes selon les villes où cette école s’est déjà implantée. “On accueille plus de femmes dans les grandes villes. Le ratio dépasse par exemple les 50% à Paris. A Lyon aussi, la proportion de femmes est élevée, contrairement à Orléans, Reims ou Strasbourg où il n’y a eu quasiment que des hommes jusqu’à présent.”
Pour rappel, la Wild Code School espère accueillir jusqu’à 50% de femmes à Bruxelles, en surfant notamment sur le nouvel appel à projets Next Tech que lance ces jours-ci la Région de Bruxelles-Capitale…
Dernière statistique: le taux de mise à l’emploi. L’école, à ce jour, revendique un taux d’insertion professionnelle de 85% en France.“Environ 50% des personnes formées ont été recrutées par des start-ups. 20% par des PME, 15% par des agences Web. Les 15% restants prennent la direction de SSCI telles que Capgemini. Dans cette dernière catégorie, nous notons une réelle progression. A nos débuts, ce genre de sociétés n’engageait pas les “Wilders” parce qu’elles exigeaient un diplôme de niveau Master. Aujourd’hui, elles ont sensiblement revu leurs critères…”. [ Retour au texte ]
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