Pour Real Impact Analytics, qui vient de se rebaptiser Riaktr, le changement de patronyme n’est en fait que l’aboutissement d’un processus de repositionnement commercial entamé voici plus d’un an.
La société, après sa mue, voulait en quelque sorte “marquer le coup” sans renier ses racines ou sa spécificité. Voilà pourquoi, si on prend le temps de dépiauter le nouveau nom, on y retrouve les trois lettres RIA qui étaient déjà l’acronyme du nom d’origine.
Le terrain de jeu initial de Real Impact Analytics avait été l’analytique mis au service d’acteurs commerciaux tels que des opérateurs télécoms mais aussi de “bonnes causes”, d’ONG, d’organismes à but non lucratif et d’administrations publiques.
Le volet “bonnes causes” – ou “data for good” – a largement été repris à son compte par une spin-off de la société – Dalberg Data Insights, dont nous avons déjà eu l’occasion de vous parler (lire ici). Parallèlement, Real Impact Analytics s’était repositionné tant en termes de cibles de clientèle que de composition de son offre. Fini les prestations sous forme de services. Direction: l’offre de produits les plus “standard” et mutualisables possible.
Changement d’optique
Passer d’un modèle largement axé sur les services et les prestations à une offre de produits exigeait bien évidemment nombre d’adaptations de la part de Real Impact Analytics, tant en termes d’organisation interne, de compétences que de démarche commerciale et de potentiel de support des clients.
“J’avais imaginé pouvoir le faire en six mois mais cela a pris plus de temps”, reconnaît aujourd’hui Sébastien Deletaille, co-fondateur et patron de Riaktr. “Fin 2017, nous avons toutefois constaté que quelque 90% de nos activités portaient désormais sur la commercialisation de produits standard, sous licence, et sur des contrats récurrents. C’était le signe que nous étions arrivés au bout de notre transformation.”
La plupart des profils qui constituent l’équipe sont désormais des commerciaux orientés logiciels et des développeurs, dont beaucoup dédiés à l’analytique et au big data. En tout, près de 100 personnes, pour la plupart employées en Belgique mais qui sont de multiples nationalités – les Belges ne représentent qu’environ 50% du total.
Ce qui n’a pas changé, par contre, c’est l’origine géographique du chiffre d’affaires, toujours réalisé en grande partie (environ deux-tiers) hors frontières et – autre trait commun avec les débuts -, les clients se situent essentiellement sur le terrain des télécoms.
Deux produits
Riaktr se focalise sur deux thématiques. D’une part, l’optimisation des forces de vente avec son produit Smart S&D (sales & distribution), un “moteur de recommandation intelligent”, autrement dit une solution analytique, qui vient se nourrit de données collectées et traitées par d’autres outils et qui vise à optimiser la gestion de canaux et points de distribution.
Des algorithmes malaxent les données, identifient des éléments significatifs, des points bloquants et font émerger des lignes de force et tendances. De quoi alimenter un moteur de recommandation, qui s’optimise en partie via apprentissage automatique, et qui peut guider le client dans ses choix stratégiques ou opérationnels.
Sébastien Deletaille: “Notre volonté est clairement de proposer un produit généralisable, sur des problématiques généralisables, même si les contextes et les jeux de données sont différents.”
Autre produit: Smart Capex, un logiciel de planification d’investissement pour les opérateurs devant prendre des décisions au sujet de la structuration de leurs réseaux fixes et mobiles. Cette solution a été développée en collaboration avec Proximus.
La solution initiale est aujourd’hui “itérée” pour les besoins d’autres opérateurs de télécoms. Les ajouts fonctionnels nouveaux viennent enrichir le socle de base pour mutualisation auprès de plusieurs clients. “Cela permet de développer et déployer en nettement moins de temps”, souligne Sébastien Deletaille.
Quelle dose de personnalisation ou de développement sur mesure sera-t-elle nécessaire pour conquérir d’autres clients? “Nos clients sont typiquement de grandes entreprises qui demandent en effet une certaine dose de développement sur mesure. Au stade actuel, cela reste assez limité, de l’ordre de 5% pour Smart S&D, de 15 à 20% pour Smart Capex, en raison du stade encore assez précoce du développement du produit. Mais notre volonté est clairement de proposer un produit généralisable, sur des problématiques généralisables, même si les contextes et les jeux de données sont différents.”
Télécoms et “cousins”
Si la majorité des clients et l’optique première de Riaktr demeure le monde des télécoms, où la société a concentré la majorité de son expertise en analyse et exploitation des (méga)données, le but est de proposer des produits qui, moyennant quelques adaptations, trouvent également écho auprès de clients dans d’autres secteurs.
C’est ainsi que Smart S&D se prête potentiellement à une utilisation dans le secteur de la grande distribution. Une société telle que Johnson & Johnson est d’ailleurs déjà cliente, tout comme AB Inbev ou Mars.
Pour ce qui est de proposer Smart Capex dans d’autres secteurs d’activités, le patron de Riaktr pense à d’autres cibles potentielles futures tels que des producteurs d’énergie ou des gestionnaires de transport ferroviaire, “sociétés ayant des dépenses en capital élevées”, mais sans vouloir brûler les étapes. “Nous y allons étape par étape. Nous devons d’abord démontrer la valeur du produit et le market fit.”
Terminons par citer quelques noms d’opérateurs clients de la solution Smart Capex de Riaktr: Proximus, Orange, Veon (nouveau nom de l’opérateur néerlandais VimpelCom dont le premier marché est… la Russie), et une filiale d’Etisalat, nom commercial de l’opérateur Emirates Telecommunications Corp. qui dessert les Émirats arabes unis et divers pays du Golfe et d’Afrique.
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