La deuxième édition du méga-hackathon national Hack Belgium se déroulera du 26 au 28 avril prochain, à Tour et Taxis à Bruxelles. Dans la continuité de la première édition, les organisateurs ont choisi de travailler “broad” et “deep”.
“Broad” parce que l’éventail de thèmes est toujours aussi fourni que l’année dernière: pas moins de 12 catégories de défis sociétaux sont en effet listées, dans les domaines de l’énergie, de la mobilité, de l’éducation, de la santé, de l’environnement, des nouvelles formes et conditions de travail…
Vaste catalogue dans lequel les organisateurs, volontairement, n’ont pas voulu sabrer “parce que qu’il faut permettre aux participants de plancher sur des sujets proches de leur coeur, sur des choses qui les passionnent”, insiste Leo Exter, l’un des pilotes du hackathon. Au lieu de trier en amont, l’idée est donc tout au contraire d’attirer un maximum de monde et de laisser faire le petit jeu de la décantation une fois le week-end entamé.
Car le but du hackathon est aussi d’attirer un maximum de participants. Dès l’édition 2017, la barre des 1.000 a été ambitionnée et franchie…
La raison? “Attirer un groupe extrêmement hétérogène, avec des participants venus de tous les segments de la société”, dans le but de faire se croiser les perspectives d’analyse d’une même problématiques et amener les compétences diverses à collaborer.
Leo Exter: “s’il est une chose que l’édition de 2017 a permis de confirmer, c’est que résoudre les défis est surtout une question d’attitude. De ce point de vue, s’appuyer sur la manière dont les start-ups abordent les choses est utile est applicable par tout le monde.”
Approche “deep” aussi parce que l’espoir est de faire émerger de réelles idées voire des projets pouvant déboucher sur des réalisations concrètes et des avancées dans la résolution de certains problèmes liés aux divers thèmes traités. Mais les résultats attendus ne se mesureront pas uniquement en termes de nombre de projets tenant plus ou moins longtemps la route. Les organisateurs espèrent aussi – on le verra plus loin – que des alliances naissent, non seulement entre start-ups et porteurs de projets mais aussi entre jeunes pousses et corporates.
Tour de chauffe mieux construit
Les organisateurs ont par ailleurs tiré certains enseignements de la méthode utilisée la première année. Notamment pour la première journée qui est largement consacrée aux échanges d’idées, à la découverte de quelques techniques et technologies, à la décantation des idées qui seront proposées en guise de thèmes pour les projets à prototyper.
En 2017, cette phase de mise en jambes s’était résumée à une participation à un ou deux ateliers“où les participants venaient essentiellement écouter l’exposé d’un expert”.
La méthode a quelque peu été renforcée et affinée afin de faire mieux émerger des idées qui soient en outre mieux charpentées ou validées.
Les 12 thèmes sociaux auxquels les participants sont invités à s’attaquer.
Les ateliers sont maintenus mais la première journée est structurée en phases plus réfléchies: des ateliers d’experts, suivis par du réseautage entre participants pour décanter les perspectives glanées lors des ateliers. Vient ensuite la participation potentielle à des ateliers à contenu davantage technologique (intelligence artificielle, blockchain…). Autre “couche”: des ateliers plus méthodologiques (design thinking….) ou orientés secteurs.
A l’issue de chacun d’eux, les participants s’en vont dans d’autres ateliers, au gré de leurs préférences personnelles. Le but est ainsi de faire se rencontrer un maximum de personnes – qui ne seront pas forcément les mêmes d’une étape à l’autre. De les faire se croiser et de dégager ainsi, dans l’esprit de chacun, de nouvelles perspectives, idées, perceptions d’une problématique.
Cette journée de découverte se clôture sur la formation des équipes, chacune décidant du projet qu’elle va porter pendant le restant du week-end. “En 2017”, résume Leo Exter, “les projets étaient choisis en piochant une idée parmi cinq ou six qui avaient été citées. En 2018, nous espérons que la méthode rendra les idées plus fortes, sans plus forcer les gens à choisir une idée quasiment par défaut.”
Pour rendre la participation aux ateliers plus “fructueuse” et porteuse d’idées, les organisateurs misent sur le fait que l’accès est payant. “Il n’y a pas de ticket gratuit parce que nous voulons que ceux qui participent à ce hackathon sachent pourquoi ils viennent”, commente Leo Exter. Lisez: qu’ils soient réellement motivés à faire aboutir un projet et qu’ils en aient, autrement dit, “pour leur argent.”
Signalons de surcroît la gradation dans les tarifs: plus on achète un billet cher, plus nombreux sont les ateliers auxquels on peut participer. A noter qu’à ce petit jeu-là, ce sont les tickets Corporate qui ouvrent l’accès au plus grand nombre d’ateliers. Ce qui ne manquera pas de favoriser les grandes entreprises ou ceux qui sont prêts à ouvrir largement leur portefeuille… Le ticket Corporate vaut 1.000 euros hors TVA, contre “seulement” 550 euros pour une PME, une start-up, une asbl ou ONG, et 82 euros, toujours hors TVA pour un “hacker” (participant individuel).
Promouvoir la co-création ouverte
Ce qui nous amène à une autre caractéristique du hackathon. Hack Belgium ne veut pas se contenter de voir se former des équipes hétéroclites, au petit bonheur la chance, mais l’événement veut attirer aussi – et le plus possible – quelques grosses pointures industrielles ou de la vie économique – quel que soit le secteur – pour jouer la carte de la co-création et de la collaboration entre acteurs traditionnels et “disrupteurs”.
“Nombre de nos partenaires et participants corp. de l’année dernière reviennent parce que notre hackathon leur a permis de comprendre l’importance de l’ouverture et de la collaboration, l’importance qu’il y a à investir du temps et des ressources dans l’innovation externe.”
L’année dernière, par exemple, Merck Pharmaceuticals a découvert lors du Hack Belgium les travaux de recherche du VITO (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek) et le logiciel Iflexis qui, par simple lecture de l’iris, permet d’analyser les vaisseaux sanguins de la rétine et d’évaluer ainsi les risques de développer certaines maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète, la maladie d’Alzheimer ou d’être victime d’une embolie cérébrale. “Entre-temps, une nouvelle spin-off du VITO a vu le jour et les deux parties ont décidé de continuer à collaborer.”
Chez IBM, autre partenaire (sponsor) de l’événement, des projets ont été “prototypés” entre collaborateurs de la société et certains clients. D’autres rencontres ont débouché sur des contrats.
Du côté d’Elia, un projet s’était penché sur un nouveau “vecteur” de transport de l’électricité. En l’occurrence… les voitures. “Un projet très sérieux pourrait bel et bien voir le jour”, déclare Leo Exter.
MeetUps préparatoires
Pour attirer des participants au Hack Belgium 2018, plusieurs réunions d’informations en mode “pump me up” ont déjà eu lieu en divers endroits du pays. Plusieurs d’entre elles, destinées au tout venant, sont encore prévues au calendrier. Prochaines étapes:
- Bruxelles, à Co-Station, ce 24 janvier. Inscriptions via ce lien.
- Anvers, le 8 février
- Mons, le 21 février au Mundaneum. Inscriptions via ce lien.
D’autres meet-ups ouverts à tous sont en passe d’être planifiés à Namur et Louvain-la-Neuve. Stay tuned…
Des réunions réservées à des profils plus professionnels seront également organisées (mais les dates et détails doivent encore en être précisés également). Elles seront en principe thématiques, dédiées à la découverte de l’innovation ouverte. Une première session (qui devrait en principe se dérouler le 22 février) abordera le sujet de la propriété intellectuelle.
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