Le programme StarTech fêtait, ce mardi, le bouclage de la “saison” 2016-2017 par une petite finale au cours de laquelle les équipes lauréates des écoles d’ingénieurs participantes venaient se mesurer, ou plus exactement, confronter leurs projets dans l’espoir de décrocher la récompense ultime: une participation à une mission économique à l’université A&M du Texas.
Pour rappel, StarTech, lancé voici 7 ans, est un programme d’incubateur destiné aux étudiants-ingénieurs. Organisé conjointement l’incubateur WSL et l’AEI, avec le soutien de l’Awex, il vise à plonger les mains des étudiants dans le cambouis de l’entrepreneuriat, avec développement d’un projet pendant tout un trimestre, sensibilisation à l’entrepreneuriat et opportunité de poursuivre l’expérience en lançant leur propre start-up avec l’aide des différents incubateurs-étudiants locaux (VentureLab, Yncubator…).
Les sept équipes qui montaient sur scène ce mardi étaient venues des Hautes Ecoles Helha (ISIC), HelMo Gramme, Henallux (école d’ingénieurs Pierrard-Virton), FACSA-ULg, EPL-UCL et Polytech de Mons.
La plupart des projets présentent une forte connotation numérique voire informatique. Rapide passage en revue (par ordre alphabétique des projets, pour ne privilégier personne…).
DomoGrid. Un projet porté par trois étudiants en 3ème bac de la Polytech de Mons. Leur idée: une solution de surveillance de consommation électrique domestique reposant sur des algorithmes puisant leurs paramètres directement dans les données fournies par les producteurs d’électricité (données tarifaires, variables en fonction de l’heure, du taux de consommation…).
La solution DomoGrid permettrait par exemple à l’application de décider elle-même quel est le meilleur moment de la journée, mais une plage horaire prédéterminée, pour lancer un programme de lessive.
La solution se veut compatible avec les systèmes de domotique existant mais pourrait également, en cas d’absence d’un tel système, prendre la forme d’une centrale domotique. Les deux formules seraient proposées selon des modèles tarifaires forcément différents:
- une appli mobile avec abonnement au service d’instructions avec intégration avec le sur le système domotique existant (tarif mensuel fixe)
- système domotique open source complet (prix fixe à l’achat et un an de service d’instructions gratuit).
Domotisi. Comme dans “domotique made easy”. Vous ne vous y connaissez pas vraiment en bidouillage électronique et encore moins en programmation mais rêvez de “jouer” avec les objets connectés “intelligents” et d’en truffer votre quotidien pour vous simplifier la vie? L’équipe de l’Ecole d’ingénieurs Pierrard (Henallux Virton) propose un ensemble de services: tutoriels de montage et installation ; pack d’objets connectés, simples ou plus complexes, à monter et installer soi-même ; forum où la communauté des bidouilleurs IoT pourraient échanger des idées et expériences ou soumettre des idées de nouveaux dispositifs connectés – que Domotisi pourrait produire sous forme de nouveaux pack “do-it-yourself”.
Le premier pack que les trio d’étudiants a imaginé est… une boîte aux lettres connectée. Plus besoin de se déplacer pour vérifier l’arrivée d’un courrier, la boîte envoie un message sur le smartphone pour le signaler et prévient aussi si quelqu’un a relevé la boîte.
Autre idée non encore concrétisée: un distributeur “interactif” de nourriture pour animaux.
LiOn. Un petit truc pour éviter les batteries à plat. Imaginé par un trio d’étudiants en première master de la Polytechnique de l’UCL.
Un duo chargeur-appli surveille le taux de charge d’un smartphone ou d’une tablette, son mode d’utilisation, l’état de vieillissement de la batterie, conseille l’utilisateur sur le meilleur moment de recharge, lui indique le temps de recharge nécessaire et module l’opération de recharge afin d’optimiser non seulement l’autonomie de l’appareil mobile mais aussi l’espérance de vie de la batterie.
L’élément matériel du duo prend la forme d’un chargeur miniaturisé “compagnon” qui vient s’enficher dans un chargeur classique (bloc-chargeur pour smartphone, prise intégrée au tableau de bord d’une voiture…).
Le trio d’étudiants a été accepté au Yncubator de Louvain-la-Neuve, se donne un an pour affiner et renforcer le concept, avant de lancer une campagne de crowdfunding sur KickStarter.
No Wait. Ce projet, imaginé à Liège (FACSA-ULg), adapte une idée déjà développée par d’autres start-ups (notamment Skip Q) aux besoins des restaurants universitaires. A savoir: comment éviter de perdre du temps dans des files interminables pour commander son lunch ou sandwich.
Pour éviter les interminables files d’attente…
Une appli permet de faire son choix le matin, de passer commande et de payer et de prendre sa petite livraison à midi, sans devoir attendre. Classique somme toute. L’équipe espère se différencier en se concentrant sur des lieux, tels les restos d’écoles, de centres sportifs ou culturels, devant faire face à un afflux massif.
L’originalité vient donc plutôt du modèle économique que de la solution numérique proprement dite. Le prélèvement d’une faible commission à chaque transfert d’argent rend, selon l’équipe, la solution plus abordable financièrement. Skip Q, qui a déployé sa solution à Bruxelles dans des sandwicheries fréquentées essentiellement par des employés, aurait été jugée trop chère lorsqu’elle est venue frapper à la porte de l’ULg.
No Wait va intégrer l’incubateur Venture Lab et espère se lancer dès l’année prochaine.
On pourrait également y ajouter Cocktail-Bot, né dans l’imagination d’étudiants ingénieurs de la Haute Ecole Louvain en Hainaut (ISIC – ingénieurs industriels). Comme son nom l’indique, un robot préparateur de cocktails. L’informatique dans tout ça? Une appli sur tablette qui stocke les compositions d’une panoplie de cocktails, des informations sur la manière de les servir (dans quel verre et avec quelle garniture ou accompagnement).
Il suffit de cliquer sur la vignette qui représente le cocktail désiré et la programmation d’une sorte de bar automatisé se charge du reste… Un verre placé sur une glissière s’en ira cueillir les doses exactes sous chaque bouteille ad hoc, prêt à être servi. Entre-temps, le serveur aura pu consulter à l’écran les petites choses à ne pas omettre pour la présentation finale.
Cocktail-Bot s’adresse à tous les endroits où des boissons peuvent être proposées (hôtels, bars, campings…) mais qui ne disposent pas d’un Mr Cocktail désigné (ou suffisamment versé dans l’art de concocter de divins mélanges).
Un embryon de société devrait voir le jour dès ce mois de novembre. Le prototype sera finalisé d’ici quelques jours et son auteur envisage déjà des versions plus élaborées, avec intégration directe avec le système de gestion de caisse ou encore des capteurs signalant que les bouteilles sur la rampe du bar doivent être remplacées.
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