Pierre Moens de Hase a de la suite dans les idées. Amoureux de nos amis à 4 pattes – les chiens en particulier -, il avait déjà planché, à l’été 2014, sur le projet préexistant PawShake, un service de mise en relations entre propriétaires et “pet sitters” (gentils gardiens épisodiques de toutous quand le maître est aux abonnés absents).
Puis vint l’idée d’un collier connecté pour chiens – FliPaw -, produit qui est toujours en cours de développement (voir ci-dessous).
Le troisième projet baptisé Paw-quelque-chose sort aujourd’hui des cartons, de manière opportune puisqu’il répond aux contraintes d’un nouveau décret wallon relatif à la “commercialisation” (vente ou don) d’espèces animales.
Ce décret stipule que “la publicité de la commercialisation de toute espèce animale ne pourra plus se faire que dans une revue spécialisée ou un site internet spécialisé.” Voir en note de bas de page, la définition qu’en donne le décret. Et cela s’applique aussi bien aux particuliers qu’aux animaleries.
Sont donc désormais considérés comme canaux interdits pour ce genre d’annonces: les “journaux, toutes-boîtes, magazines, sites Internet généralistes, réseaux sociaux, valves dans les lieux publics…” Echappent par contre à l’interdiction: les refuges agréés, les publicités destinées au secteur agricole.
Pierre Moens de Hase et ses acolytes ont décidé de saisir la balle au bond. Leur dernier projet en date, baptisé TiPaw, se présente comme une “plate-forme de mise en relation entre éleveurs familiaux (vérifiés) et personnes à la recherche d’un chiot.” Histoire d’“éviter autant que possible les achats impulsifs ou l’importation sauvage de chiots ainsi que les scénarios que l’on connaît aujourd’hui, avec des provenances et une traçabilité difficiles voire impossibles”.
Un site pour éleveurs
Dans un premier temps, les annonces qui seront postées, pré-vérifiées, sur le site TiPaw viendront exclusivement d’éleveurs. A terme, les particuliers pourraient également y avoir recours (en respectant les nouvelles dispositions décrétales wallonnes qui restreignent le nombre annuel de portées faisant l’objet de ventes).
Pierre Moens de Hase (TiPaw): “un site contre les achats impulsifs et les usines à chiots… L’espoir est de diminuer les abandons et le nombre de chiens en refuges. Ce qui sera la suite logique de la mise en relation de futurs maîtres conscientisés et éleveurs de qualité.”
“Pour nos débuts, nous avons voulu restreindre le service aux seuls éleveurs pour diverses raisons, dont celle d’un contrôle plus efficace. Tous les éleveurs qui décident de recourir à la plate-forme TiPaw devront signer une charte éthique. Un membre de notre équipe, spécialisé dans le domaine, effectuera le contrôle des élevages concernés: validité du pedigree, conformité des installations, respect du bien-être animal, vérification de non-consanguinité…
Par ailleurs, la plate-forme n’accueillera dans un premier temps que des annonces de vente de chiots. A terme, toutefois, les spécimens adultes pourraient également avoir droit de cité: “cela serait conforme avec notre ambition de réduire le nombre d’abandons et le trafic d’animaux”, déclare Pierre Moens de Hase.
“Si certains élevages disposent déjà d’un site Internet, il ne s’agit bien souvent que d’un site rudimentaire, souvent mal référencé, peu mis à jour”, estime Pierre Moens de Hase. “Nous ne voulons d’ailleurs pas leur faire concurrence mais au contraire leur apporter un meilleur référencement. Une nouvelle section “Elevages” est d’ailleurs en cours de développement où les élevages pourront disposer d’une page personnelle.”
Quid du modèle économique d’un projet tel que TiPaw? Il est encore à l’étude. Plusieurs options seront analysées: abonnement, monétisation publicitaire, fonctions Premium… “Le plus logique serait de prévoir pour les annonceurs une cotisation à l’année et/ou un tarif à l’annonce. Mais nous ne voulons pas imposer, à ce stade-ci, ce genre de scénario aux éleveurs. Nous devons avant tout gagner leur confiance et prouver notre valeur ajoutée.”
L’équipe TiPaw ne s’adresse encore qu’aux éleveurs wallons. L’étape suivante sera d’élargir la cible à la Flandre et aux pays avoisinants. La législation flamande, moins stricte que son homologue wallonne, pourrait être une opportunité. Non pas parce que les éleveurs, d’ailleurs plus nombreux au Nord, auraient des raisons légales d’en passer par un site tel que TiPaw mais plutôt parce que la pression pourrait venir de la base – autrement dit, des acheteurs. “La législation étant moins contraignante, il y a plus de place pour les dérives et la commercialisation sauvage…”
Valider l’info…
Se poser en site sérieux et responsable implique de valider l’information postée par ceux qui désirent vendre des frimousses à quatre pattes.
Le site fera appel à des techniques désormais bien connues de validation du sérieux du vendeur par la “foule”, les clients pouvant octroyer une cote aux personnes leur ayant vendu un chiot. De quoi faire émerger les “meilleurs” éleveurs.
“Nous voulons en quelque sorte devenir le TripAdvisor des vendeurs de chiens”, déclare Pierre Moens de Hase. Le site se propose aussi de guider les acheteurs dans leur choix en fournissant par exemple des informations et conseils sur le choix de la race du chien, en fonction des habitudes ou préférences, voire contraintes, des futurs propriétaires. Les amateurs trouveront également des conseils et informations canines sur le blog de TiPaw.
Signalons encore que, comme pour le développement du collier FliPaw, le partenaire choisi par l’équipe de Pierre Moens de Hase, cette fois pour la conception du site, est le “startup studio” namurois MAke.It.
Collier pisteur
Venons-en justement à ce collier connecté FliPaw. L’idée de départ est simple et évidente: permettre de géolocaliser son cabot et éviter ainsi qu’il s’égare ou prenne des libertés avec son périmètre autorisé. Avec possibilité de le “pister” que ce soit via une appli ou via le Web.
Prototype du “collier pour chien connecté » de Flipaw…
L’idée de base était d’intégrer un traceur GPS au collier et de programmer, sur le mobile, une zone en dehors de laquelle le chien ne peut s’aventurer sans qu’une alerte soit déclenchée par notification automatique. Dès que le chien franchit la ligne rouge, le tracking devient constant.
Le projet en est actuellement dans une phase de validation bêta. Mais des améliorations – et un arbitrage – technologiques seront encore nécessaires, la technologie GPS ne procurant pas une précision de géoloc suffisante. Au rayon améliorations potentielles, l’équipe se pose encore des questions sur un ampli pour l’antenne intégrée ou la taille de la batterie. Entre précision, autonomie et légèreté, il faudra sans doute choisir… Objectif visé: une autonomie de 5 à 7 jours en mode veille, pour les toutous sages qui ne sont pas séduits par l’appel du grand large, et une autonomie d’une journée pour les fugueurs !
Des tests seront bientôt effectués (en principe, d’ici un mois) en collaboration avec deux magasins Tom & Co situés en région bruxelloise.
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Définition d’un site spécialisé ou d’une revue spécialisée: “On entend par revue spécialisée ou site spécialisé: une revue ou un site Internet qui comprend un contenu rédactionnel mis à jour régulièrement en rapport avec la détention, l’élevage ou la commercialisation des animaux et dont les annonces concernent exclusivement la commercialisation d’animaux ou de biens et services qui s’y rapportent directement.
Les pages des réseaux sociaux ne sont pas considérées comme des sites Internet spécialisés. Elles le deviennent s’il s’agit de groupes fermés et gérés par un éleveur agréé.” [ Retour au texte ]
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