Après NextRide… NextMoov

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Par · 23/02/2017

L’initiative n’a pas encore pris la forme d’une société mais ce n’est qu’une question de temps et de démarches administratives. NextRide (née ProchainBus) est en passe de se transformer en NextMoov. Au-delà du changement de patronyme, c’est à une extension des activités et des “cibles” que l’on assiste.

Pour rappel, NextRide est une appli mobile qui permet à l’usager des transports en commun de se tenir au courant des horaires, arrêts, perturbations… Après avoir passé un accord avec les TEC, la jeune pousse wallonne s’en était allée convaincre la Stib, la SNCB et De Lijn de lui ouvrir l’accès à leurs données. Données statiques (horaires, trajets) pour les différents transporteurs mais aussi, du côté de la Stib bruxelloise, données temps réel (retards…).

Aujourd’hui, la société veut aller un pas plus loin et proposer des solutions pour les opérateurs de transport et de mobilité – publics comme privés, traditionnels ou nouvelle génération. Par exemple, les gestionnaires de parcs de voitures partagées – électriques ou non, les transports en taxi, etc.

NextRide s’apprête à devenir NextMoov dans un esprit de mobilité multimodale. Son positionnement: une agence de communication digitale dédiée à la “mobilité intelligente”. Voir en fin d’article d’où lui est venue cette idée.

Son offre? Développement de solutions (en solo ou en partenariat avec d’autres sociétés), mise à disposition d’outils et de compétences dans le domaine de l’intégration et de l’harmonisation de formats de données spécifiques, de croisement et d’analyse de jeux de données…

NextMoov se propose d’agir comme consultante et réalisatrice pour des opérateurs liés de près ou de loin à la mobilité, spécifique ou multimodale.

L’atout de la donnée

Les solutions que NextMoov désire développer ou aider à mettre en oeuvre ne s’arrêteront pas au concept pur et dur de mobilité. L’espoir est de pouvoir faire surgir des “expériences utilisateur” nettement plus riches et conviviales pour les usagers, pour un accompagnement global de la mobilité – en ce compris pour les différents “profils” ou catégories d’usagers. Thomas Hermine, par exemple, dit avoir été plutôt impressionné par l’innovation que la société publique de transports londoniens est allée pêcher chez des partenaires, notamment pour le guidage des personnes malvoyantes…

Thomas Hermine: “Nous voudrions devenir un acteur qui pousse les transporteurs et opérateurs de la mobilité à être réellement innovants.” Voire disrupteurs par rapport à leur modèle traditionnel.

La société ne sera évidemment pas la seule à s’intéresser à la mobilité et à promettre des solutions aux opérateurs. Mais elle mise sur deux arguments qu’elle espère différenciateurs.

D’une part, comme on l’a vu, son aptitude à travailler de concert avec d’autres intervenants. D’autre part – et ce sera là son principal atout -, son positionnement comme agrégateur et prestataire de Web Services. Elle mettra ainsi à disposition de ses clients et partenaires les jeux de données (ouvertes) des transporteurs publics et, au-delà, les outils de transformation, de consolidation, de filtrage développés jusqu’ici pour en assurer le traitement et alimenter des applis mobiles.

Cette solution NextMoov Data est en phase finale de développement. “Nous sommes en train de tester, notamment avec LetsGoCity. Le but est de pouvoir proposer à toute société des Web Services simples à implémenter, qui n’exigent pas la mise en oeuvre longue et complexe d’une infrastructure de digestion, formatage, filtrage d’open data en vue d’alimenter de nouvelles applications…”

La mise à disposition de ces Web Services et des jeux de données pertinents sera payant pour les entreprises – ou les opérateurs. Par contre, l’espoir, à terme, est de pouvoir les proposer gratuitement à certaines catégories d’utilisateurs (par exemple, les chercheurs ou les étudiants).

NextMoov servira aussi de partenaire pour tester de nouveaux scénarios et services. “Nous pourrons par exemple proposer à des acteurs traditionnels, qui sont habitués à de lourds processus, de réaliser pour eux, en mode lean, des proof of concept, des tests de nouvelles solutions ou fonctionnalités”, explique Thomas Hermine.

Réseau de compétences

NextRide a-t-elle les moyens – humains et financiers – de ses ambitions?

“Pour l’instant, nous n’avons pas besoin de nouveaux financements”, affirme Thomas Hermine. “Nous fonctionnons par projet…” Quant à l’équipe, elle adoptera une géométrie variable en fonction des compétences requises par les différents projets. Au noyau existant (compétent en développement pour iPhone, Android et back-end) viendront se greffer, au coup par coup, des profils plus orientés techniques ou purement Web.


L’idée est venue à Thomas Hermine, le fondateur de NextRide, après avoir développé pour Octa+ l’appli mobile qui lui manquait encore dans le cadre de son projet Modalizy. Ce dernier propose une carte de paiement pour tous les services de mobilité à l’attention des professionnels (avec facturation globalisée en fin de mois, formalités TVA…). La carte est utilisable pour le paiement des services proposés par une ribambelle d’acteurs – De Lijn, TEC, BlueCorner, Interparking, eCab, ZenCar, V-Tax, Antwerp-Tax, certains opérateurs de parking en voirie, centres de coworking… Voire même pour les stations service (version Modalizy Refill).

C’est cette perception de la mobilité au sens large, au-delà des silos, qui fut le déclic dans la tête de l’équipe NextRide. [ Retour au texte ]