Un projet de parc d’activités, spécialisé “silver economy” et e-santé, verra le jour en 2020 à Namur. D’une superficie de 13 hectares, il s’installera sur les hauteurs de Bouge et accueillera aussi bien des acteurs privés que publics, des entreprises confirmées que des start-ups, sans doute un incubateur…
Parc d’activités spécialisé, le “Care-YS” se veut un lieu où se concentreront des acteurs agissant sur les diverses problématiques du vieillissement de la population: applications et dispositifs numériques, solutions favorisant le maintien à domicile, innovation dans la qualité de vie au quotidien (domotique, mobilité, logistique et confort urbains…), innovation dans la santé nutritionnelle…
Au rayon purement e-santé, en plus des applications et autres solutions IoT (Internet des Objets), plusieurs pistes de spécialisation sous-sectorielle sont à l’étude. Notamment le stockage de données (stockage externalisé, mutualisé entre établissements hospitaliers), le développement et l’entretien de dispositifs e-health/e-fitness, le déploiement et la gestion de dispositifs décentralisés (capteurs, solutions de télémédecine, caméras de surveillance prévisionnelles, solutions de diagnostic préventif…), les solutions d’optimisation de dispatching…
Le projet, qui n’en est encore qu’à ses tout débuts (inauguration prévue en 2020), s’inscrit dans l’un des 4 axes de la “feuille de route” que la Wallonie s’est définie pour sa stratégie régionale e-santé, une compétence nouvelle qui lui échoit depuis la dernière réforme de la constitution.
Quels sont ces 4 axes?
– promotion et prévention santé
– thématique de l’allongement de la durée de vie
– accompagnement des pathologies chroniques
– réduction des inégalités d’accès aux soins de santé
Vers des partenariats public-privé
Toute une série d’acteurs ont été approchés, tout d’abord, pour valider le bien-fondé du thème sectoriel choisi et, ensuite, pour déterminer le degré d’intérêt de ces acteurs à devenir des partenaires, voire des résidents du futur parc d’activités.
Côté privé, les responsables du projet ont par exemple répertorié les entreprises locales proposant des services ou solutions ayant trait au vieillissement de la population. Sur la quarantaine répertoriées, une dizaine ont accepté de participer à la réflexion et à la structuration de la démarche, “dans un esprit de décloisonnement marchand-non marchand.”
Côté public, les grands acteurs locaux, tels que les hôpitaux (CHR, Saint-Luc, Sainte-Elisabeth…), les mutualités, le CPAS, la Province… ont été approchés. Idem pour les centres de recherche et les universités. Outre l’UNamur avec ces centres de compétences Grives (Groupe de Recherche interdisciplinaire sur les vieillissements), Narilis (institut dédié à la santé, créé avec le CHU) et l’ADRE (Administration de la Recherche), des ponts ont aussi été jetés vers Gembloux AgroBio Tech (ULg) et l’UCL, en raison, pour cette dernière, de son projet de living lab Santé et Société.
Des Hautes Ecoles seront également impliquées, notamment la HE Albert Jacquard, pour ses compétences dans le numérique.
Prochaine étape pour le BEP: la création de groupes de travail qui, pendant un an, “définiront les services à proposer aux entreprises, identifieront les recherches pertinentes au sein des universités ainsi que les activités à développer en lien avec le secteur hospitalier, et se pencheront sur le modèle d’un possible incubateur pour start-ups.”
Complémentarité
“Nous n’avons nullement l’intention de créer quelque chose qui entre en concurrence avec d’autres acteurs ou initiatives”, souligne Renaud Degueldre, directeur général du BEP.
Des synergies et axes de collaboration seront par exemple recherchés avec le centre d’innovation et de recherche sociale Creagora, créé par les Mutualités chrétiennes, qui s’intéresse notamment aux technologies de maintien à domicile, qui se propose de devenir un centre de formations innovantes et qui caresse des projets d’incubateur et de living lab.
“Notre éventuel incubateur pour start-ups devrait donc être complémentaire”, déclare Renaud Degueldre. “Nous devons encore étudier comment veiller à cette complémentarité. Ce que Care-YS pourra en tout cas apporter, c’est une attractivité pour des sociétés qui viennent s’y installer à plus long terme pour interagir avec Creagora.”
Des liens devraient également se tisser par exemple avec le Trakk, le hub créatif de Namur, et avec les start-ups qui y sont logées. “Cela n’a aucun sens pour le Care-YS de lancer un fab lab numérique, même dédié à l’e-santé, alors que le Trakk existe.”
Si l’on élargit la perspective géographique, le futur Parc d’activités se veut aussi l’un des maillons d’un possible écosystème dans lequel trois autres régions proches sont autant de parties prenantes potentielles. A savoir: le BioPark de l’ULB à Gosselies (orienté pharma et biotech), le pôle e-santé de Liège (living lab Well, GIGA, biologistique) et le pôle brabançon de Louvain-la-Neuve (ingénierie de pointe, institut de recherche santé et société, living lab…).
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