BeCentral, nouvel espace pour prendre le train du numérique

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Par Olivier Fabes · 14/02/2017

BeCentral est sur les rails. Un événement de lancement, ce 14 février, a permis d’en savoir un peu plus sur cette initiative ambitieuse, dont le fil rouge est le développement des compétences numériques (au sens large) dans notre pays. Par moins d’une centaine de personnes de la “communauté tech” était présente à ce « kick-off » : des fondateurs de start-up, mais aussi des représentants de grandes entreprises, du monde associatif ou des membres de cabinets politiques.

Où ?

BeCentral, ce sera dans un premier temps 2.000 m2 sur deux étages au-dessus de la gare centrale de Bruxelles. Un accord a été signé ce 14 février avec la SNCB, propriétaire des lieux. Jo Cornu, CEO de la SNCB, était là pour marquer le coup. Les espaces seront rafraîchis et réaménagés pour accueillir des salles de formation et de réunion, des laboratoires, un vaste espace de networking, etc.

Qui ?

Le projet, bottom-up, se préparait depuis près d’un an. Il fédère 28 associés, réunis dans une SPRL à finalité sociale. Allons-y pour une petite énumération (par ordre alphabétique pour ne privilégier ou froisser personne): Bart Becks, Karen Boers, Chris Burggraeve, Anne Collet, Xavier Damman, Alexander De Croo, Baudouin de Troostembergh, Wim de Waele, Jean-Jacques Delens, Olivier Delens, Sebastien Deletaile, Herman Derache, Thierry Geerts, Peter Hinssen, Laurent Hublet, Frank Maene, Omar Mohout, Caroline Sedda, Roald Sieberath, Bart Steukers, Fabian Thylmann, Pascale Van Damme, Philippe Van Impe, Philippe Van Ophem, Saskia Van Uffelen, Toon Vanagt, Olivier Vanden Eynde, Robin Wauters.

Soit une majorité d’entrepreneurs ou du moins d’“observateurs privilégiés” de la scène “tech” belge. Sans oublier un vice-premier ministre, Alexander De Croo, associé à titre personnel, mais qui promeut par ailleurs le projet en tant que ministre de l’Agenda numérique. “Le but est d’attirer ici les écoles, qui viendront à une classe numérique comme on va à une classe verte, mais aussi quiconque est intéressé par les nouvelles technologies et notamment tous ceux qui, en fin ou en milieu de carrière, veulent acquérir des compétences numériques pour réorienter leur carrière.”

Pour des questions pratiques de conciliation de 28 points de vue, une sorte de “comité exécutif” a été mis sur pied, composé d’Omar Mohout (Sirris), Karen Boers (Startups.be), Laurent Hublet (membre du cabinet d’Alexander De Croo) et Baudouin de Troostembergh (Startup Factory).

Alexander De Croo: “aller à une classe numérique comme on va à une classe verte.”

BeCentral veut ouvrir sa “communauté” à un maximum de gens. Un crowdfunding, avec une mise de départ d’une centaine d’euros, sera lancé mi-avril pour recruter un maximum de membres.

Quels moyens ?

Les 28 associés ont apporté chacun entre 2.000 et 5.000 euros pour porter le capital de départ de BeCentral à 150.000 euros. La Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SPFI) a octroyé un prêt convertible pour aider notamment aux travaux de rénovation du bâtiment. Selon nos collègues de Trends-Tendances, le montant des “fonds publics” serait de 800.000 euros.

Le Ministre De Croo n’ouvre pas pour l’heure le portefeuille de son nouveau Digital Skills Fund, mais ce fonds, cogéré avec le secteur privé, sera “attentif” à de futurs projets qui devraient logiquement emprunter les rails à destination de la gare centrale.

Pour qui ?

BeCentral veut jouer un rôle de taille dans la réduction de la fracture numérique et entend dispenser à au moins 10.000 personnes des compétences numériques. Le public cible n’est donc pas les “geeks” qui jonglent déjà avec les outils numériques mais bien tous ceux – enfants, adultes ou seniors – qui veulent acquérir de nouvelles compétences.

Les initiateurs de BeCentral partent de la prévision que, d’ici 2020, 900.000 nouveaux emplois devraient voir le jour dans le domaine du numérique alors que seuls quatre travailleurs sur dix disposent aujourd’hui des compétences numériques requises. Et alors que le chômage (des jeunes) reste à un niveau très élevé, particulièrement dans les grandes villes.

Quand ?

La “grande ouverture” de BeCentral est prévue pour septembre. Mais une école de programmation, BeCode (lire ci-dessous), va y prendre ses quartiers dès la fin mars.

En septembre, un des premiers locataires devrait être BeStarters, toujours dans le secteur de la formation. Il s’agira d’une formation intensive de 6 semaines à l’entrepreneuriat, gratuite car financée par des partenaires privés. “Le but sera de vérifier si quelqu’un a réellement les capacités à devenir un bon entrepreneur, s’il est capable de surmonter les obstacles quotidiens, avec un fort accent sur la gestion commerciale notamment”, explique Baudouin de Troostembergh, initiateur et par ailleurs fondateur du “start-up studio” Startup Factory, hébergé dans le Co.station voisine.


[Ndlr] L’“école entrepreneuriale”  BeStarter proposera  5 axes de formations: produit, technologie, vente, marketing digital et pitch. Partenaires financiers: Fondation JP Morgan, Fondation Roi Baudouin et Région de Bruxelles-Capitale.

Baudouin de Troostembergh nous justifiait récemment la raison de cette initiative: “il y a une lacune sur le marché. Même dans les Business Schools, on ne travaille pas sur des cas réels, les projets d’étudiants restent théoriques et académiques. Un maillon fait défaut entre la formation et le projet entrepreneurial. Nous le constatons lors des formations Interface3 ou Le Wagon. Nombre de participants se posent beaucoup de questions et n’en sont encore nulle part sur le chemin de l’entrepreneuriat. Ils ont besoin d’être confrontés à des gens qui savent et qui peuvent les informer sur les pièges à la création d’une start-up…”


Les deux initiatives – BeCode et BeStarters – sont étroitement liées (du moins potentiellement), l’une servant en quelque sorte à alimenter l’autre en profils compétents.

BeCode: des écoles de programmation partout dans le pays

Le premier locataire de BeCentral sera donc BeCode. Lancé en collaboration avec l’école de programmation Simplon, basée à Montreuil dans la banlieue parisienne, cet “atelier numérique” propose gratuitement, pendant six mois, une formation à la programmation à des publics qui risquent fort de rater le train: jeunes en décrochage scolaire, chômeurs, réfugiés … “Nous voulons offrir un nouveau départ à ces personnes en réunissant apprentissage de compétences techniques, développement de l’esprit d’entreprise et développement personnel”, résume Karen Boers, CEO de BeCode (et par ailleurs managing director de Startups.be).

Financée par des partenaires privés, aux premiers rangs desquels figurent Orange Belgium et Telenet, BeCode commencera par deux implémentations à Anderlecht Cureghem et chez BeCentral. Elle dispose également du soutien financier de la Fondation Degroof Petercam et de la Fondation 4Wings.

BeCode vise à former un total de 100 personnes en 2017.  Elle espère rapidement essaimer partout dans le pays. [ Retour au texte ]

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