WeLL: Liège l’emporte sur Paris

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Par · 16/01/2017

Deux acteurs de l’accompagnement de projets (numériques notamment) prénommés WeLL coexistaient depuis quelque temps sur le marché belge. Gênant…

D’un côté – premier arrivé -, le Wallonia e-health Living Lab lancé et cornaqué par le WSL, à Liège. De l’autre, un incubateur venu de France, fondé par Olivier Brisac et Jean-Christophe Conticello. A Paris, à l’origine, on n’avait sans doute pas pris le temps de vérifier les risques de télescopage. A moins que ce n’eut pas été considéré comme un obstacle…

Le nom de baptême de l’incubateur était en fait l’acronyme de Wemanity Lean Launcher.

Wemanity ? C’est le nom d’une société franco-belge spécialisée dans le conseil en “transformation agile” des entreprises (innovations technologiques, numériques, méthodes agiles) créée par Jean-Christophe Conticello qui fut le fondateur de plusieurs start-ups. Relire l’article publié à l’époque, décrivant le parcours de l’incubateur et de ses fondateurs.

And the winner is…?

Un petit bras de fer s’était alors engagé en défense de marque. Qui l’a emporté au final? Le valeur living lab liégeois puisque l’incubateur franco-belge a décidé de se rebaptiser Co.Builders.

Pour justifier le choix de ce nouveau patronyme, ses responsables évoquent le fait que l’ancien nom n’était pas suffisamment représentatif de ses activités d’accompagnement et de création de start-ups. Et comme “Lean Launcher” était déjà pris également…

Quoi qu’il en soit, l’incubateur/accélérateur a entre-temps ouvert de nouvelles antennes à Londres et à Amsterdam, s’appuyant là encore sur le réseau et les ressources de Wemanity. Il peut ainsi mettre à disposition des start-ups qu’il encadre des compétences en administration, matière légale, support technique, technologies numériques… Qui plus est, les jeunes pousses peuvent s’appuyer sur les équipes commerciales de Wemanity puisque les commerciaux de ce dernier engrangent des incitants commerciaux pour tout business généré pour les start-ups…

La piste du corporate

Basé à l’ICAB à Bruxelles, l’antenne belge de Co.Builders tourne pour l’instant à vide puisque les deux start-ups accompagnées ont disparu de la carte. La plate-forme de comparaison de tarifs (énergie, télécom, banque-assurance) Kill My Bill, lancée par Olivier Brisac lui-même, a été rachetée par l’acteur français concurrent JeChange. Quand à Philos, “JavaScript Lab”, spécialisé dans la formation en compétences JS notamment et organisateur de joutes de coding entre développeurs, il a mis la clé sous le paillasson, ses deux fondateurs ayant décidé de se séparer et de continuer chacun leur petit bonhomme de chemin.

L’incubateur Co.Builders est donc à la recherche de nouvelles pousses à accompagner et dit demeurer essentiellement positionné sur l’accompagnement de start-ups proposant des projets dans le domaine de l’Internet des Objets, de l’intelligence artificielle ou encore des sites-portails de type “marketplace”. Son modèle? Une “couvaison” gratuite mais une prise de participation au capital (10%).

Co.builders veut par ailleurs développer davantage son autre axe d’activités qui celui d’un “start-up studio”, autrement dit le lancement, de sa propre initiative, de jeunes pousses sur base d’opportunités que ses responsables identifieraient eux-mêmes ou – nouvelle piste en cours de lancement – sur base de projets, de modèles “disrupteurs”, que de grandes entreprises veulent expérimenter et lancer, en extra muros.

Un premier contrat serait sur le point d’être signé en France avec un grand assureur français. Le thème? Le développement d’une marketplace via laquelle l’assureur en question désirerait proposer de nouveaux services dans le but de fidéliser sa clientèle existante. “Ils manquent, en interne, de compétences numériques et Web pour le faire et préfèrent donc en passer par une start-up créée et gérée par Co.Builders”, explique Olivier Brisac.

Pour ce genre d’aventure, l’assureur (ou toute autre “corporate”) “finance le projet, obtient en contrepartie une part du capital. Co.Builders intervient comme opérateur de la start-up, se rémunère en actions, et procède au recrutement d’un CEO et d’une équipe dirigeante qui, eux aussi, ont droit à des stock options.