A la rentrée scolaire de cette année, l’IESN (Haute Ecole d’Enseignement supérieur de Namur) qui fait partie de la HE Henallux, s’est lancée dans un projet nouveau pour elle. A savoir, réunir les 3ème Bac des départements Informatique de gestion et Marketing autour d’un défi commun: concevoir des applis mobiles sur le thème de la “smart city” qui pourraient, de manière concrète, permettre d’améliorer la qualité de vie – au sens large – dans la capitale wallonne.

S’étant entourée de sponsors, coachs et partenaires venant du Bureau économique de la Province (BEP), de la Ville, du Coworking namurois et de NRB, la Haute Ecole a donné le coup d’envoi de ce challenge à la mi-septembre, en mode obligatoire pour les étudiants puisque le projet rentre dans le calcul des points et crédits.

En tout cas, est-ce le cas pour l’orientation Informatique de gestion (cours concernés: Programmation & Nouvelles technologies et Bases de données avancées & Développement Web).  Les projets devront avoir atteint un stade fonctionnel en janvier, même si l’appli doit encore être modeste dans ses ambitions. “Mais il faut que l’appli tourne réellement. Pas question de mock-up. Il faut aussi que les mécanismes de téléchargement ou de collecte de données, en ce compris à distance et dans le cloud, soient opérationnels puisque cela fait l’objet d’un cours”, souligne Françoise Dubisy, coordinatrice pour la section Informatique de gestion à l’IESN.

Du côté de la section marketing, le résultat des projets pèsera moins lourd dans les résultats d’examen, la participation au concours ayant plutôt été considéré comme un incitant et un élément de motivation.

28 projets en lice

Au total, ce sont 113 étudiants en marketing et 56 condisciples côté Informatique de gestion qui se sont alignés sur la ligne de départ. Parmi toutes les idées soumises à la décision d’un jury, 28 ont été retenues. Les équipes ont alors pu se former, composées systématiquement de deux étudiants en informatique et de 4 aspirants marketing.

Ce samedi 17 décembre, une journée de conférence et de dernier peaufinage des projets a donné lieu aux désormais classiques “pitchs” (4 minutes chrono pour défendre son projet) devant un jury composé de représentants du BEP, de la Ville et de NRB, qui a désigné 5 projets lauréat.

Critères d’évaluation: prise en compte du besoin utilisateur, qualité de l’identité visuelle, efficacité dans la manière dont le projet a été exposé et les fonctionnalités de l’appli expliquées.

Les projets-lauréat:

– 1er prix: G Aide: une appli qui permet de mettre en relation des étudiants et des seniors qui disposent de temps et de compétences dont ont besoin des étudiants. Le jury dit avoir privilégier cette appli en raison de son aspect social intergénérationnel

– 2ème prix: NomadSpaces, l’appli présente aux personnes actives (hommes et femmes d’affaires essentiellement selon le scénario des étudiants) qui sont souvent appelés à se déplacer dans le cadre de leur travail, des lieux où ils peuvent travailler quelques heures (par exemple, un restaurant en dehors des heures d’ouverture, le bureau d’un particulier, etc.).

– 3ème prix: Park Easy, mise en relation entre des personnes qui sont à la recherche d’une place de parking sur le territoire de la ville et des propriétaires d’emplacements privés

– NaMobi: appli qui a pour but de faciliter les déplacements dans Namur en permettant aux utilisateurs d’anticiper les perturbations de circulation sur leur trajet et d’identifier les emplacements de parking disponibles sur leur lieu de destination

– Home Snail Home: une appli qui permet aux étudiants de trouver un logement de “dépannage”, chez des particuliers, en cas de force majeure, par exemple lors d’une grève des transports en commun qui les empêche de rejoindre leur domicile.

Casser les stéréotypes et les compartimentages

D’une manière générale, les professeurs impliqués retirent des enseignements plutôt positifs de l’expérience. “L’un des points les plus positifs est la motivation que donne aux étudiants la perspective de pouvoir travailler sur un projet concret, dans le cadre réel de la ville.

L’intention première qui était de combattre les stéréotypes qui existent entre étudiants informaticiens et marketing est aussi une réussite. Ils ont appris à se connaître. Les étudiants en marketing ne croient plus que les informaticiens sont uniquement des geeks détachés de la réalité et découvrent ce qu’il est possible de développer. Quant aux étudiants en informatique, ils se rendent compte que le marketing est bien plus qu’un habillage. La collaboration entre les deux sections a généré un regain d’idées”, commente Françoise Dubisy.

Pour ce qui est d’avoir développé l’esprit d’entreprise, il faudra en juger sur le plus long terme…

Et la suite?

Qu’adviendrait-il des projets, en ce compris de ceux des lauréats? Ils continueront en tout cas leur petit bonhomme de chemin jusqu’à la session d’examens de janvier. Au-delà, tout dépendra de la volonté des équipes de poursuivre ou non le développement de l’appli. Les plus intéressantes et novatrices pourraient éventuellement retenir l’attention de la Ville de Namur mais les responsables jugeront sur pièce, à l’issue de l’exercice.

Du côté d’un autre partenaire du projet, NRB, on souligne que la société est prête à apporter un soutien, ne serait-ce qu’en conseil et coaching, à ceux qui veulent poursuivre l’effort. “L’initiative est intéressante dans la mesure où il donne voix au chapitre pour le citoyen – en l’occurrence ici, l’étudiant -, lui permettant de proposer des idées pour le développement d’applis devant servir à la collectivité”, déclare Olivier Lefèvre, spécialiste smart city chez NRB. “Mais il faut pousser plus loin. Comme le fait par exemple la Mairie de Paris, il s’agit pour les villes de proposer un budget pour développer les solutions intéressantes, assurer un suivi pour boucler la boucle…”