Internet Attitude investit dans une start-up française

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Par · 06/12/2016

Le fonds d’investissement privé Internet Attitude vient d’entrer au capital de la société française Solendro, auteur d’une plate-forme en ligne de… vente de sous-vêtements masculins (plus de 50 marques partenaires et quelque 3.500 modèles au catalogue).

Le fonds rejoint ainsi Breega Capital, basé à Paris, qui remet de l’argent dans cette start-up après avoir participé au premier financement, voici deux ans. Les capitaux réunis lors de ce nouveau tour de table totalisent 3 millions d’euros. La jeune pousse française, créée en 2012, dit vouloir les utiliser pour améliorer sa visibilité et se donner les moyens de consolider son déploiement commercial en France.

Internet Attitude estime pour sa part que la start-up présente un “important potentiel de développement international à moyen terme”. Autre raison invoquée pour justifier son intervention: le positionnement-même de la société, “très niché et très ciblé”.

Un positionnement de niche, avec un “thème” (en l’occurrence un catalogue de produits) très spécifique, en B2C (“les produits ne sont pas perdus au milieu de milliers d’autres, ce qui permet de faire des campagnes de publicité dédiées à ce type de produits très spécifique”), semble assez inhabituel dans le type d’investissement qu’opère habituellement Internet Attitude.

Olivier de Wasseige, patron du fonds, confirme et donne par la même occasion un petit cours d’achat en-ligne de sous-vêtements masculins…

“C’est vrai que cet investissement sort de nos critères habituels: aspect technologique fort, application, etc. Ici on est dans du pur e-commerce.

Outre l’équipe, la croissance rapide et le potentiel – encore en France mais aussi à l’international -, etc, nous avons été séduits par des éléments liés aux produits: les hommes n’aiment pas tous aller faire leurs courses de sous-vêtements. Les acheter en-ligne est un plus pour certains. Ce sont des sous-vêtements de marques connues, donc pas trop de risques sur la qualité.

On considère de plus en plus les sous-vêtements comme une partie “importante” de l’habillement, d’où le budget que certains y mettent. On est assez fidèle aux marques qu’on connait, et on en change peu. Il y a peu d’effet de mode: les collections évoluent, mais on ne peut pas dire que la collection hiver remplace tout à coup la collection automne, et que les sur-stocks de cette dernière sont bradés. Et enfin, dans un magasin, vous n’essayez pas (ou rarement) vos sous-vêtements, au pire, si vous avez pris un cm de tour de taille, pas grave, ils sont un peu élastiques !

D’où un taux de retour très faible, ce qui est capital en e-commerce (mais rare, surtout dans l’habillement !), tant la gestion de la logistique des retours est lourde et coûteuse.”

Qui des perspectives d’extension à l’international de Solendro, qui concerneraient plus spécifiquement le marché belge? “L’export est une cible, mais à terme. Il faut d’abord continuer de conquérir la France. Avec un peu de moins de 300.000 clients, avec la population-cible des produits, il y a de la marge… La société ne communique pas de chiffre sur l’étranger mais ils vendent en Belgique, car de nombreux belges regardent les chaînes de TV françaises !”, souligne Olivier de Wasseige.

Internet Attitude et les autres Belges

Le fonds d’investissement n’entre pas seul au capital de Solendro. Des business angels locaux sont aussi de la partie. Internet Attitude croit tellement dans cet investissement qu’il a jugé opportun de rameuter ses troupes pour peser plus lourd…

“Internet Attitude a des règles d’investissement, avec des montants qu’on ne peut dépasser par investissement, tranche par tranche. Vu le montant cherché [Ndlr: les détails n’en sont pas divulgables], nous avons demandé à nos associés si certains étaient intéressés à co-investir.

Une quinzaine d’entre eux ont marqué leur accord, pour un montant très significatif.

Nous avons créé une société civile regroupant Internet Attitude et ses co-investisseurs, ce qui permet à Solendro d’avoir un groupe d’actionnaires réunis en une entité. Cela simplifie l’administration, donne de la cohérence à nos décisions. Et, surtout, on sait que dans des tours ultérieurs, quand des venture capitalists arrivent, ils n’aiment pas voir un actionnariat éparpillé. Notre démarche répond à tous ces points.”

Solendro n’est pas le premier investissement dans une société non-belge pour Internet Attitude. Le fonds a déjà placé ses billes, précédemment, dans Target2Sell. L’appel des sirènes françaises? “Nous recevons énormément de dossiers français”, confirme Olivier de Wasseige. “Pour deux raisons: nous investissons dans des tranches que peu de fonds français regardent (il est plus facile à mon sens de trouver 2 millions d’euros en France que 300 ou 600.000) et ensuite, nous sommes vraiment spécialisés dans l’internet, et apportons, outre du cash, de l’expertise et un réseau.”

A ce jour, les investissements consentis dans des start-ups non-belges représente moins de 20% du total investi. Et seules des sociétés hexagonales en ont profité.