Micropole Belgique prend le contrôle de la société Chiveo, en en devenant l’actionnaire majoritaire, aux côtés de MeusInvest qui conserve intacte sa participation de 24,75%, acquise dès décembre 2009.
L’opération correspond donc uniquement à un transfert de parts: Valérie Latour, sa fondatrice et directrice, détenait jusqu’ici 66% du capital ; deux de ses proches, une dizaine de pour-cent. Ce sont ces parts qui tombent dans l’escarcelle de Micropole.
Basée à Grâce-Hollogne, Chiveo s’est spécialisée dans la prestation de services et de conseils en décisionnel (business intelligence, implémentation de tableaux de bord, d’outils de génération de rapports et d’entrepôts de données), e-business, gestion et informatique (audits technologiques et organisationnels). En termes de solutions, ses compétences se concentrent essentiellement sur les logiciels décisionnels Qlik et SAP/BusinessObjects. Avec quelques compétences en ETL avec la solution Talend.
Le pied en Wallonie…
Le carquois de Micropole continue donc de se garnir puisque la société belgo-française a largement bâti sa présence en Belgique par le biais d’acquisition: Oasis Consultants dans un premier temps ; Velixis (Bruxelles, spécialisée en solutions QlikTech et SAP) ensuite avait déjà racheté.
Objectif déclaré: “accompagner les entreprises locales [wallonnes] dans leur stratégie de valorisation des données issues de leur transition vers le numérique”. Micropole, à cet égard, fait valoir que les sociétés locales auront accès à un plus large panel de compétences en matière décisionnelle, notamment aux rayons Master Data Management, gouvernance, “big data” et analytique évolué.
Changer de catégorie
Pour Valérie Viatour, hormis le fait qu’elle ne soit désormais plus actionnaire, rien ne change, affirme-t-elle. Elle demeure en effet la directrice de la société, chargée par sa nouvelle maison-mère de couvrir le marché wallon. Ce qui implique une légère réduction de champ géographique d’action puisque, même si la majorité des activités se situaient en terre wallonne, Chiveo avait poussé sa recherche de clients jusqu’à Bruxelles et au Grand-Duché de Luxembourg.
La vente de ses parts est une décision sciemment soupesée, déclare Valérie Viatour. “Je recherchais depuis déjà un bout de temps à trouver un partenaire. Non seulement pour ne plus être seule à devoir tout assumer mais aussi parce que je me sentais bloquée dans le développement de la société qui ne se faisait pas au rythme et auprès des clients que je désirais.”
Valérie Viatour (Chiveo): “Je ne voulais pas que la société ne soit qu’une composante minoritaire d’une société qui faisait beaucoup d’autres choses. Micropole et Chiveo, c’est avant tout une stratégie en business intelligence.”
Côté clients, justement, Chiveo pouvait pourtant déjà faire étalage de quelques belles références telles que l’Aéroport de Liège, le CHU et le CHR de Liège, la Scam, Citius Engineering, l’AVIQ (Agence pour une Vie de Qualité, anciennement AWIPH), la FN Herstal… “Mais nous avons aussi connu des revers. Des clients qui nous sollicitaient et qui, pour l’étape du déploiement, confiaient le projet à une société plus importante… Désormais, en pouvant annoncer le nom de Micropole, l’accueil a changé. Je peux par exemple rencontrer et discuter directement avec la direction, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant.
Faire partie du groupe Micropole nous donne en outre accès à un important pool de compétences. Nous pouvons solliciter des consultants de haut niveau, pour les besoins de nos clients.”
L’avantage que Valérie Viatour compte donc retirer, notamment, de l’acquisition par Micropole est de pouvoir accéder à une autre catégorie de clients. Est-ce à dire que la typologie de sa clientèle va changer?
“Grâce à Micropole, nous aurons en effet accès à de plus grands groupes mais, historiquement, notre clientèle se compose essentiellement de PME. Mon inclination va tout naturellement vers ce type de client. C’est d’ailleurs là l’essentiel du tissu économique local. J’y tiens beaucoup et cela ne changera pas à l’avenir. Nous n’avons aucunement l’intention de laisser tomber les PME…”
Chiveo, c’est actuellement 10 personnes. Mais la société a lancé une procédure de recrutement de 3 nouveaux collaborateurs. Profils recherchés? “Plutôt des spécialistes métier, principalement en finances, mais des personnes qui aient des affinités avec l’IT. C’est une bonne chose si elles ont fait des études d’informatique mais ce n’est pas une absolue nécessité”, souligne Valérie Viatour.
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