Il a 17 ans, vient de terminer sa 6ème secondaire à La Louvière et s’apprête à s’engager dans des études de maths à Mons. Damien Galant a déroché, pour la deuxième année consécutive, une médaille de bronze à l’Olympiades d’informatique qui a récemment réuni à Kazan (Russie) des centaines de jeunes (306 pour être exacts) venus de 80 pays.
Certes, son classement le laisse loin derrière les meilleurs – il pointe à la 113ème place – mais le résultat est jugé positif et encourageant pour l’avenir.
Damien Galant termine les épreuves avec un score de 278 points là où le 1er médaillé d’or – un Chinois – affiche un résultat incroyable de 597 points – sur un total de 600 ! Pour rappel, l’Olympiade d’Informatique récompense les meilleures prestations par “lots” de performances: l’or pour les participants ayant dépassé 416 points; l’argent, pour ceux font mieux que 328 points ; et le bronze, au-dessus de 240 points.
En 8 participations à l’Olympiade internationale (la première date de 1992 mais la régularité n’est de mise que depuis 2010), notre pays a décroché 9 médailles: 2 d’argent et 7 de bronze. Pour un total de 23 participants (chaque pays ne peut aligner que 4 représentants chaque année – exception pour le pays organisateur, ce qui explique que la Russie ait pu aligner 2 équipes et… décrocher 8 médailles).
Un niveau de plus en plus élevé
C’était la troisième participation consécutive pour Damien Galant. L’année dernière, il avait déjà décroché une médaille de bronze. Avec d’ailleurs un résultat un peu meilleur à celui de cette année.
“Cette année”, explique Damien Leroy, du comité organisateur de l’Olympiade belge, “compte tenu de son niveau, on avait espéré pouvoir revenir avec une médaille d’argent mais le niveau des participants et le degré de difficulté des défis [logique, algorithmique et programmation] progressent d’année en année.
Nous sommes donc déjà très heureux de voir un Belge décrocher une médaille, ce qui n’a pas forcément été le cas pour certains pays voisins, comme les Pays-Bas ou le Grand Duché.”
Comment Damien Leroy explique-t-il l’amélioration du niveau des participants? “Les pays n’offrant qu’un faible entraînement à leurs représentants sont de moins en moins nombreux.”
Les meilleurs? La Chine, la Russie, les Etats-Unis. Autres pays qui se distinguent par une préparation poussée et/ou efficace: l’Italie, la Suisse, l’Estonie ou encore la France. Voir le tableau ci-dessous.
Or |
Argent |
Bronze |
|
Chine |
3 |
1 |
– |
Russie |
3 |
4 |
1 |
Etats-Unis |
3 |
1 |
– |
Royaume-Uni |
– |
– |
2 |
France |
– |
1 |
3 |
Allemagne |
– |
– |
1 |
Estonie |
– |
1 |
1 |
Italie |
– |
2 |
1 |
Suisse |
1 |
1 |
– |
Et chez nous?
“Nous montons en puissance dans la préparation des jeunes qui s’alignent à l’Olympiade. On organise plusieurs week-ends d’entraînement en cours d’année, ainsi qu’une semaine intensive juste avant la confrontation mondiale. Et nous allons encore accentuer la chose l’année prochaine, en organisant davantage de “camps d’entraînement”, en impliquant davantage de formateurs compétents et d’anciens participants…”
Miser sur l’avenir
Autre manière d’améliorer la qualité et les compétences des sélectionnés: l’ouverture du concours belge aux six années du secondaire. Chose déjà effectuée lors de l’année scolaire écoulée. Le but est donc de permettre à des élèves de participer dès l’âge de 13 ans, de les coacher et de les former ainsi sur une plus longue période.
A remarquer d’ailleurs qu’un “cadet” faisait partie du quatuor envoyé à l’Olympiade mondiale cette année. Ruben Van Dijck, élève à l’Instituut Heilig Hart van Maria de Berlaar, a tout juste 13 ans. Il était arrivé 5ème au concours belge, dans la catégorie cadet. Bruno Ploumhans, de Bruxelles, n’était guère plus âgé: 14 ans. Damien Galant et le 4ème Belge, Corentin Simon, ont eux 17 ans.
Envoyer ces deux cadets fut un choix délibéré de la part du comité OI belge. Loin de vouloir récolter le plus de médailles possibles, c’est sur l’avenir qu’on a misé. “Bruno et Ruben ont certes obtenu de mauvais scores [Ndlr: totalisant respectivement 90 et 16 points] mais nous voulions intégrer de plus jeunes dans l’équipe et leur permettre de se frotter ainsi à l’exercice, d’acquérir de l’expérience et de monter plus tard en niveau.” Ils ont encore, respectivement 5 et 4 ans, pour le faire…
Car l’expérience d’une participation au concours (local et surtout international) est considérée comme essentielle. “Damien Galant, par exemple, a su exploiter son expérience des années antérieures. Il a appris la “science” des concours.” L’une des ficelles que l’on acquiert est “de bien gérer son temps.”
Autre point fort de notre médaillé? “Il s’est beaucoup entraîné, travaillant plusieurs heures par semaine, depuis trois ans, sur des problèmes informatiques. Il a ainsi accumulé une connaissance en algorithmique importante pour la résolution de problèmes.”
Ce qui amène Damien Leroy à lancer ce message aux futurs participants de l’Olympiade locale: “tous nos participants sont partis d’une connaissance quasi nulle en informatique puisque celle-ci n’est que rarement enseignée à l’école. Mais avec du travail, en ce compris collaboratif, on peut arriver loin et se distinguer lors de l’Olympiade. Sans oublier que cette rencontre internationale est une expérience humaine super intéressante.”
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